1500 Courlis cendrés… 1 Balbuzard pêcheur… 227 Spatules blanches… Retrouvez ici le dernier comptage décadaire réalisé sur le site
Dimanche 7 avril une surprise de taille attend les guides naturalistes du parc du Marquenterre lors d’une opération de baguage…
Un Butor étoilé se trouve capturé dans une nasse de baguage ! Ce héron paludicole devient extrêmement rare en France avec seulement 332 mâles
chanteurs en 2008 pour une population européenne estimée entre 20.000 et 43.000 mâles chanteurs (plus de la moitié sont en Russie). L’oiseau est aussitôt mesuré et muni d’une bague du Museum
Paris (Centre de recherches sur le Baguage des oiseaux). Très peu de Butors étoilés sont bagués en France et c’est certainement un des rares qui fut bagué en Picardie. Certains critères (taille,
couleur de l’iris…) laisse à penser que c’est une femelle adulte. Le butor paraît massif mais pèse moins lourd que le Héron cendré. Les femelles font entre 800 et 1100 grammes et les mâles ne
dépassent pas 1,900 kg pour 1,20 mètre d’envergure.
Un plan national de restauration a été mis en place pour l’espèce par le Ministère de l’Environnement. En 30 ans la population française a baissé de 35% (500 mâles chanteurs en 1970) et a
disparu de 9 régions françaises. Les bastions de l’espèce reste concentré en trois lieux : Camargue, estuaire de Seine et Brière. On ne sait pas vraiment les principales causes de
disparition. La population picarde est passée de 105 couples en 1970 à moins de 30 mâles chanteurs (Hable d’Ault, Marais de Sacy, Péronne…) alors que les sites de nidification pour la plupart ont
peu évolué. Le boisement des roselières, la mauvaise gestion de l’eau sont des causes connues mais la prédation et le stress sur les nids par le renard et le sanglier en expansion ont été
sûrement sous estimés (le butor niche au sol !). La mortalité d’un seul adulte sur cette espèce protégée à des conséquences importantes sur une population fragilisée.
Depuis trois ans un important programme de développement des zones de bas marais est effectué sur le parc du Marquenterre par étrépage de secteurs atterris et boisés. L’eau gagne de nouvelles
zones et une roselière maîtrisée s’y développe. Alors que le butor ne fut observée que 4 fois de 1973 à 1987 sur le parc , il est maintenant observé tous les ans en hivernage depuis 2004 avec un
maximum de 4 individus cette année en février. D’autres oiseaux liés aux roselières ont profité de ces travaux judicieux comme le Héron pourpré, le Râle d’eau et la jolie Panure à moustaches
devenant de plus en plus réguliers sur le site.
Philippe Carruette (Responsable pédagogique)
Nathanaël Herrmann
Armelle Guillo