Durant le mois d’octobre la migration des passereaux bas son plein. Mais ils ne sont pas les seuls a passer ! Ces derniers temps de nouvelles bagues sont observées chaque jours dans les groupes de Spatules blanches. Preuve que la migration n’est pas terminée pour cette espèce, beaucoup d’entre elles sont encore loin de l’arrivée… La plupart des spatules iront en effet hiverner dans l’ouest de l’Afrique.

Ce qu’on peut remarquer également sont les différentes provenances des oiseaux. La majorité des migratrices faisant halte en Baie de Somme nous proviennent des Pays Bas, mais nous avons également remarqué quelques bagues allemandes et récemment des bagues danoises. Ces oiseaux provenant d’un peu plus loin mettent peut être plus de temps a nous parvenir ?

Texte : Clément Parissot – Photos : Louis Marie Préaux, Clément Parissot.

Que se soit au fond du poste 6 ou sur les parkings du Parc, le nombre de Fauvettes à tête noire baguées est toujours aussi important. La grande majorité sont des juvéniles montrant qu’à l’inverse de nombreux passereaux cette année, leur reproduction fut plutôt satisfaisante. Les mâles sont aussi majoritaires mais cela est probablement un biais dû à l’utilisation de la repasse du chant territorial sur le site de baguage au lever du jour. Malgré cet effort important de baguage aucun oiseau étranger ou français n’a été contrôlé et quasiment pas d’auto-contrôle montrant bien que les oiseaux ne sont que de passage et que la halte migratoire en journée est de très courte durée sur notre site. Elles y trouvent néanmoins cette année une abondance de mûres riches en sucre bien venu pour reprendre des réserves de graisse. Espérons que durant leur voyage vers le sud elles seront de nouveau contrôlées pour nous apporter une mine d’informations ! Si nombre de Fauvettes à tête noire hivernent au sud de l’Espagne et du Portugal, de plus en plus gagnent l’Angleterre ou restent dans notre région profitant des ressources alimentaires providentielles des mangeoires à tournesol.

Texte : Philippe Carruette – Photo : Marie le Bègue.

Le premier Pouillot à grands sourcils est noté en soirée au Parc le 24 septembre dans le petit parcours. Ce petit passereau n’était guère connu auparavant dans notre région. Il est originaire de Sibérie et sa population semble se développer lentement vers le nord ouest de la Russie. L’espèce est notée pour la première fois en Picardie le 22 septembre 1993 au Hable d’Ault. Avec le développement de l’ornithologie et surtout des stations de baguage en migration postnuptiale, il est observé et bagué maintenant chaque année sur le Parc et sur le littoral de tous les Hauts de France. Par rapport aux autres pouillots européens, il est assez facile à reconnaître avec son long sourcil blanc jaune pâle jusqu’à la base du bec et ses deux barres alaires claires très nettes. Son cri de contact est assez caractéristique avec un « tswe eet » sonore sur la première note et en baisse sur la deuxième (prière d’avoir l’oreille musicale !). On le rencontre surtout dans les saulaies où il inspecte sans arrêt les feuilles mais il a déjà été bagué aussi dans un jardin boisé de Rue. Vu son aire de répartition, il hiverne normalement en Asie du Sud Est mais on connaît mal la destinée de ceux qui passent en migration ou vont parfois hiverner en Europe de l’Ouest.

Texte et photo : Philippe Carruette.

PHENO : Un diminutif de « phénologie » de la migration, un programme de baguage mis en place pour étudier la migration post-nuptiale durant 4 mois par le Museum de Paris (CRBPO). En effet c’est en plein été que nombre de passereaux nous quittent. Rousserolles, Phragmites, Locustelles dans les roselières au fond du poste 6, Fauvettes, Pouillots dans les dunes buissonnantes ou forestières. Rouge-gorge, Roitelets, Merles et Grives prendront le relais en septembre au fond des parkings. Le baguage en août va concerner surtout les Fauvettes à tête noire, babillardes, grisettes et des jardins.

Outre l’étude de la phénologie de la migration pour chaque espèce, cela va permettre de montrer l’importance de certains habitats pour ces espèces. Ainsi la zone boisée dunaire à l’entrée du Parc jusqu’aux parkings est une indispensable trame verte entre les terres agricoles intérieurs, le village et le Parc notamment pour des espèces forestières plutôt sédentaires comme la Sitelle torchepot ou la Mésange nonnette ou migrateurs rampants comme la Mésange noire ou les Roitelets.

Texte et photo : Philippe Carruette.

Les opérations de baguage au printemps permettent de se rendre compte de manière précise de la nidification. Après un début de saison catastrophique pour les passereaux (froid, pluies et vent de fin mars à début mai), juin a permis de voir revenir de bonnes densités d’insectes avec la chaleur. Les juvéniles de Rousserolles, Phragmites, Merles noirs, Fauvettes à tête noire, Hirondelles… semblent être nombreux notamment pour les couples ayant niché les plus tard. Néanmoins, la situation des Pouillots ne semblent pas s’être fortement améliorée, qu’ils soient Fitis ou Véloces les adultes ont connu une forte mortalité à leur arrivée fin mars début avril en pleine période d’absence de nourriture.

Tous ces jeunes passereaux ont souvent, notamment pour les espèces les plus territoriales, un plumage plus discret et différent de celui des adultes. Ainsi les jeunes Rouge-gorges n’ont pas de tache orange, les jeunes fauvettes à tête noire ont la calotte brune qu’ils soient mâles ou femelles.

Lorsque les juvéniles sortent des nids, les adultes continuent de les alimenter. Posés au sol ou sur des branches, ces jeunes volants attendent patiemment leur nourriture entre deux exercices de vol. Vous pourrez peut être admirez ce spectacle le long des chemins, comme par exemple celui de ces trois jeunes Hirondelles…

Texte : Philippe Carruette et Clément Parissot – Photo : Philippe Carruette – Vidéo : Marion Mao.

Comme chaque année à la mi-juin la campagne de baguage des cigogneaux commence dans les Hauts de France. Seuls les nids accessibles, notamment sur les plateformes de baguage, sont visités. Parfois il est nécessaire de faire appel à un élagueur expérimenté si l’échelle est… trop courte !

Les jeunes sont descendus au sol pour être pesés, mesurés et munis d’une bague couleur verte avec 4 lettres blanches (bien visibles à la longue vue) et d’une bague métal obligatoire du Museum d’Histoire Naturelle de Paris (MNHN – CRBPO).

Aujourd’hui seule une minorité de poussins sont bagués (ceux de la héronnière, observatoire 13, par exemple ne peuvent absolument pas être bagués pour la totale quiétude de la colonie) mais cela permet toujours d’avoir de nombreuses nouvelles informations sur cette espèce déjà bien étudiée mais qui évolue dans sa biologie et son aire de répartition.

Texte et photos : Philippe Carruette.

De 2014 à 2016 plusieurs centaines de poussins de Mouettes mélanocéphales ont été munies de bagues couleur à la Maison de la Baie de Somme à Lanchères (programme de Camille Duponcheel du Centre de Recherches sur le baguage des oiseaux auquel participe les bagueurs du Parc). De nombreux oiseaux ont été retrouvés en migration ou en hivernage en Bretagne, en Espagne, au Portugal et même au Maroc !

Deux oiseaux ont été contactés dans des lieux qui sont des premiers contacts pour des Mouettes mélanocéphales bagués en France :

RXR8 FS93519 baguée le 25/06/15 est restée dans le Calvados d’août à octobre 2016. Le 02 Avril 2017 elle est revue au Hable d’Ault pour être vue le 08/08/17 à Ver sur Mer (Calvados). Le 19/05/2018 elle est observée sur la rivière Drava à Ptuj en Slovénie.

RH57 FS104465 baguée le 28/06/16 est notée le 25/05/17 à Bullenahausen au sud de Hambourg (Allemagne). Le 25/08/17 elle est observée au Nord est de Bergen à Aurland en Norvège.

Ces oiseaux sont extrêmement nomades surtout dans les premières années de leur vie et parcourent l’Europe faisant halte sur les colonies de laridés les plus attractives. N’oublions pas que l’espèce est à originaire du Delta de la Volga et qu’elle ne niche en Picardie que depuis 1994.

Texte : Philippe Carruette – Photos : Maëlle Hello.

Les premières Tourterelles des bois sont de retour d’Afrique de l’Ouest et on commence à entendre les jolis roucoulements bas des mâles chanteurs dans les zones forestières au centre du Parc. Mais au point de vue, on remarque des mouvements vers le nord est de petits groupes de Tourterelles turques. L’espèce est plutôt considérée comme sédentaire, et les mouvements migratoires sont peu connus. D’où viennent et où vont ces oiseaux ? Les quelques oiseaux bagués localement pourront peut être apportés un jour des réponses à ces mouvements décelés de fin mars – début avril jusqu’à la fin mai et toujours bien orientés vers le nord est.

Texte : Philippe Carruette – Photo : Maëlle Hello.