Merveilleux voyageurs que ces petits Bécasseaux sanderling. Tout bon observateur l’a sans doute aperçu en troupes éparses en se promenant le long des plages. Voyageurs infatigables et gloutons hors paire, la plupart d’entre eux font halte sur nos côtes pour se gaver d’invertébrés et autres mollusques afin de prendre des forces pour la longue traversée de l’Atlantique Nord. On rencontre le Bécasseaux sanderling sur la côte Picarde pratiquement toute l’année, mais à plus grands effectifs pendant les périodes de migration postnuptiale (aout/septembre) et prénuptiale (avril/mai). Bien que sur la Réserve Nationale de la Baie de Somme l’oiseau ai un attrait particulier pour les grandes zones de plage et de vasière proches des vagues, il n’est pas rare de voir quelques individus à marrée haute venant trouver refuge au sein du Parc Ornithologique du Marquenterre.

Mais que fait cet oiseau migrateur sur nos côtes ? Leurs prouesses migratoires sont moins connues. Leur site principal de nidification est le nord-est du Groenland. Ils l’atteignent en faisant étape en Islande. Une fois la reproduction terminée ils retournent vers le sud. Certains s’arrêteront en France, d’autres au Portugal. Une colonie importante s’installe aussi en Mauritanie et quelques uns se risqueront même jusqu’au Ghana. Mais pourquoi voit-on cet oiseau migrateur toute l’année me direz-vous ? La réponse n’est pas si simple à apporter… disons simplement que les Bécasseaux Sanderling immatures préfèrent passer leurs premières années sur leurs quartiers d’hivers.

Leur parcours fait l’objet d’un suivi scientifique mondial, à partir du baguage des oiseaux. Les petites bagues de couleur et la bague à fanion appelée drapeau (ou « flag ») permettent de les reconnaitre et de suivre leur parcours. Vous aussi, si vous observez un Bécasseau sanderling bagué, vous pouvez participer à ce suivi en nous transmettant la donnée ou en contactant directement le Muséum d’Histoire Naturel de Paris.

Texte et photos : Pierre Aghetti.

Fin mars début avril, Verdiers, Chardonnerets et Pinson des arbres sont de passage. On peut les voir en nombre au sol sous les pinèdes autour du pavillon d’accueil où ils mangent notamment des graines de pins. Le long des sentiers du parc en fin de parcours ils sont dans les aulnaies ou les pinèdes à la recherche aussi de graines. Grâce au baguage on sait que « nos » Verdiers peuvent venir du Nord Pas de Calais ou des Pays Bas, les Chardonnerets d’Angleterre, et les Pinsons des arbres de tous les pays du nord et de l’est de l’Europe. Du fait des milieux ouverts du Parc peu de couples de fringilles y nichent.

Texte : Philippe Carruette – Photo : Clément Parissot.

Et de bien bonnes nouvelles, puisqu’il est bien rare que nous recevons à la fois 10 contrôles (certes pas tous de première fraîcheur !) différents de Cigognes baguées poussin au Parc et retrouvées surtout bien vivantes en France et en Espagne.

BUNX baguée le 24 juin 2011 niche en avril 2017 à Cerlangue (76) sur les toits des usines d’aluminium de l’estuaire de la Seine.

BTYX baguée le 23 juin 2014 est notée sur la décharge de Zaluaga à Saint Pée sur Nivelle dans les Pyrénées Atlantiques. Elle est le 16 décembre 2016 à La Aldehula, Getafe, banlieue sud de Madrid.

FBLY baguée au nid du point de vue (image ci-dessous) le 20 juin 2016 est notée elle aussi sur la décharge de Zaluaga du 22 juillet au 11 août 2017, elle sera ensuite notée en hivernage dans les environs de Madrid.

Quelques mesures réalisées à FBLY lors du baguage.

BLCW baguée le 12 juin 2010 est notée elle aussi sur la décharge de Zaluaga (un bon coin à priori pour se retrouver, s’inviter au restaurant finalement ! ) le 23 septembre 2017.

ANPX baguée le 12 juin 2010 est une femelle nicheuse à Saint Etienne de Montluc en Loire Atlantique. Elle va passer l’hiver (12/12/17) sur le centre d’enfouissement de la Verne en nord Vendée.

AGEF est baguée le 22 juin 2005, elle est posée sur le célèbre chêne dortoir de Saint Fromond dans la Manche le 17 décembre 2017.

AGEO bagué le 23 juin 2006 est un mâle nicheur chaque année au camping de Bois de Cené en Vendée.

BSEX baguée le 24 juin 2013. Notée le 31 juillet 2014 dans la banlieue sud de Madrid (Getafe)

BLCV Baguée à Saigneville le 25 juin 2010. Notée au sud Ouest de Madrid à Talavera de la Reina les 19 et 26 janvier 2011.

ATWP baguée le 26 juin 2008 est notée le 17 septembre 2008 à Talavera de la Reina.

 

Merci à tous les observateurs et à Jean Yves Brié et Hubert Dugué coordinateurs du baguage des Cigognes blanches en France pour le compte du Centre de recherches sur le baguage des oiseaux  (Museum de Paris).

Texte : Philippe Carruette – Photos : Clément Parissot, Cécile Leroux.

Dès qu’un léger vent de sud devient favorable les petits passereaux peuvent être observés en migration. Bergeronnette grise, Mésange noire ou bleue, Pinson des arbres, Pipit farlouse de jour et Rouge-gorge ou Pouillot véloce de nuit. C’est l’occasion de baguer des espèces inattendues à la mangeoire comme cette femelle de Bruant des roseaux. Si un petit dortoir d’une dizaine d’oiseaux hivernants est présent sur le Parc (a priori des oiseaux nordiques pour certains bagués au Danemark ou en Norvège) la plupart sont surtout notés en migration. Malgré des milieux très favorables à l’espèce (roselières alternant avec des saulaies), seuls trois ou quatre couples nichent sur le Parc. Le premier mâle chanteur a été entendu le 6 mars.

Texte et photo : Philippe Carruette.

Le 4 septembre 2017, une jeune Fauvette à tête noire femelle est baguée au fond des parkings dans le cadre du suivi des passereaux en migration (programme PHENO du Centre de recherches sur le baguage des oiseaux du Museum de Paris). L’oiseau est contrôlé le 23 septembre 2017 par un bagueur belge à Koksijde (Coxyde)  sur le littoral proche de la frontière française ! Normalement à cette période l’oiseau aurait dû filer plein sud  pour rejoindre les orangeraies espagnoles ou portugaises. Il est fréquent que chez les jeunes oiseaux le départ ne se fasse pas toujours dans la « bonne » direction faisant de l’erratisme avant de gagner les zones méridionales. A moins que l’oiseau parte sur l’Angleterre  en passant par la Belgique… Le phénomène d’hivernage en Grande Bretagne s’accentuent pour cette espèce avec notamment des oiseaux en provenance d’Allemagne. En tout cas même si on bague les oiseaux en France depuis 1924, on a encore bien des comportements à découvrir et à interpréter !

L’invasion de Mésanges noires se poursuit de manière spectaculaire avec plusieurs centaines de petites migratrices dimanche 24 septembre sur le Parc et le Banc de l’Ilette dont 54 ont été baguées au fond des parkings du Parc. Ces troupes en migration rampante sont souvent accompagnées de Mésanges bleues. En effet cette espèce commune qui vient en hiver dans votre jardin à la mangeoire peut néanmoins venir de très loin. Un mâle d’un an bagué le 12 novembre 2007 au Parc fut contrôlé le 06 octobre 2009 à Ventes Ragas en Lituanie (frontière russe) et un mâle adulte bagué à Ventes Ragas le 07 septembre 2008 fut contrôlé au Parc le 27 octobre 2008. Les déplacements peuvent être relativement rapides, un oiseau bagué le 20 octobre 2015 dans le Hainaut belge à Ghlin est contrôlé au parc le 26 octobre 2015. Petite mais costaude ! La dernière invasion de Mésanges bleues remonte à 2012. En 2015 les mouvements ont surtout été décelés sur les marais arrière littoraux à cause des vents défavorables (plus de 200 ont été baguées dans un petit jardin de Rue à 10 km du Parc).

Texte : Philippe Carruette – Photo : Alexander Hiley.

Nous avons des nouvelles d’un cigogneau bagué le 16 juin 2016 sur la plateforme dans la roselière proche du poste 11. Il porte la bague couleur FBLM et a été noté le 12 septembre 2017 à Lescar dans les Pyrénées Atlantiques au nord ouest de Pau. Il faisait partie d’un groupe important de 94 oiseaux dont certains ont été bagués poussins par nos collègues de Loire Altantique, Vendée ou Gironde. Durant les déplacements migratoires (dans ce cas en route vers l’Espagne) ces brassages d’individus vont permettre l’extension des populations. Ainsi de nombreux jeunes bagués sur le Parc nichent maintenant aux Pays Bas, en Loire Atlantique, en Vendée et même à…Colmar !

Texte : Philippe Carruette – Photo : Clément Parissot.

PHENO : Un diminutif de phénologie de la migration, un programme de baguage durant 4 mois pour étudier la migration post-nuptiale, mis en place par le Museum de Paris (CRBPO). En effet c’est en plein été que nombre de passereaux nous quittent. Rousserolles, Phragmites et Locustelles dans les roselières au fond du poste 6, Fauvettes, Pouillots dans les dunes buissonnantes ou forestières. Rouge-gorge, Roitelets, Merles et Grives prendront le relais en septembre au fond des parkings.

Outre l’étude de la phénologie de la migration pour chaque espèce cela va permettre de montrer l’importance de certains habitats pour ces espèces. Ainsi la zone boisée dunaire à l’entrée du Parc jusqu’aux parkings est une indispensable trame verte entre les terres agricoles intérieures, le village et le Parc notamment pour des espèces forestières plutôt sédentaires comme la Sitelle torchepot ou la Mésange nonnette. Les premières Mésanges noires venues de Lituanie ou de Russie sont vues le 28 août, et deux sont baguées début septembre au fond des parkings. Les mouvements de Roitelets huppés sont notés dès le 6 septembre et les captures de Roitelets triple-bandeau venus d’Europe centrale s’intensifient (15 le 28 août au fond du poste 6). Toutes ces données précoces vont peut être annoncées de prochaines importantes « invasions »…

Texte et photo : Philippe Carruette.