Parfois rares, souvent drôles, toujours de bon augure : découvrez ici les oiseaux qui nous ont rendu visite

Cet article a été rédigé avant l’épidémie d’influenza aviaire (H5N1) qui touche de nombreuses populations d’oiseaux sur notre littoral depuis la fin du mois de mai, notamment les colonies de Sternes caugek, pour lesquelles nous sommes particulièrement tristes et inquiets. 

Depuis le mois d’avril, une colonie de Sternes caugeks s’est installée sur le Parc, au poste 1. De plus, de nombreuses migratrices ont pu être régulièrement observées sur les bancs de sables du poste 3. Il s’agit d’un lieu privilégié de repos dans leur longue migration qui les amènera du sud de l’Afrique jusqu’à la Scandinavie. Nicheuse ou migratrice, la Sterne caugek est donc une habituée du Parc que l’on observe facilement.

Néanmoins, le 26 mai dernier a été particulier pour les sternes. En plus de notre chère caugek, ce sont 3 autres espèces de sternes qui ont pu être observées ce jour-là !

Sterne naine (Sternula albifrons)

La première surprise de la journée est une Sterne naine posée sur les bancs de sable du poste 3. Les caugeks semblaient géantes à côté de cette toute petite sterne ! Tout comme ses cousines autour d’elle, elle s’est arrêtée sur le Parc afin de faire une pause dans son voyage. Malgré sa petite taille, elle reste néanmoins une grande migratrice. Elle passe l’hiver en Afrique de l’Ouest, comme au Sénégal ou en Mauritanie. Au printemps, elle remonte en Europe, certaines jusqu’en Ecosse ou au sud de la Suède. Un trajet de plus de 5 000 km pour un oiseau de 40 grammes ! Elle fait régulièrement des haltes le long des côtes afin de se reposer et de manger. L’individu vu au Parc nous a d’ailleurs gratifié d’un joli spectacle en pêchant sur le plan d’eau sur lequel il se reposait !

Sterne pierregarin (Sterna hirundo)

En début d’après-midi, sur ce même îlot, une nouvelle sterne est repérée. Il s’agit de la Sterne pierregarin. Un peu plus grande que la Sterne naine mais toujours plus petite que la caugek, elle arbore des couvertures alaires plus sombres. Tout comme la Sterne caugek, elle passe l’hiver dans le sud et l’ouest de l’Afrique puis se reproduit en Europe, jusque dans les côtes nord de la Scandinavie. Cette sterne niche dans des milieux variés mais affectionne tout particulièrement les zones rocheuses, comme l’indique son nom : “pierregarin” est la forme contractée de “pierre” et de “garer” (au sens de rester, habiter). On la retrouve donc entre autres sur des bancs de galets et des îlots rocheux.

Sterne arctique (Sterna paradisaea)

En toute fin de journée, alors que nous cherchions la Sterne pierregarin pour une dernière observation, nous sommes tombés sur un individu. Mais quel étrange individu ! En effet, il s’agissait d’une Sterne arctique ! Les deux espèces sont très proches physiquement. La Sterne arctique se démarque par son bec plus court et entièrement rouge (pas de pointe noire comme chez la pierregarin) et le noir de la nuque descendant moins bas que chez sa cousine. Mais surtout, ce sont ses pattes très courtes : on les devine à peine quand elle est posée ! Heureusement pour elle, ce n’est pas son meilleur atout. Celui-ci réside dans son aptitude à voler. Encore plus que les espèces précédemment citées, il s’agit d’une très grande migratrice. Elle passe la moitié de l’année au pôle Nord et l’autre moitié… au pôle Sud ! Elle suit ainsi le soleil et le jour. L’hiver au pôle étant une nuit quasiment continue, le plancton disparaît, et les poissons s’en nourrissant aussi. La sterne migre alors vers le pôle opposé pour retrouver des journées longues, ensoleillées et surtout des eaux poissonneuses.

Texte : Quentin Libert / Illustrations : Nathanaël Herrmann, Léa Coftier, Florian Garcia, Lucie Ligault

À chaque saison ses espèces emblématiques, et nos deux couples de Bihoreaux gris n’y dérogent pas encore cette année ! Mais tout d’abord commençons par une petite description de cet oiseau aux mœurs très discrètes.

Le Bihoreau gris, aussi appelé Héron bihoreau gris, est une espèce appartenant à la famille des Ardéidés, couramment nommés échassiers. Le bec en forme de poignard en est d’ailleurs un très bon exemple. Mais on peut noter également l’allure assez trapue, comme ramassée, et des pattes courtes.

Le plumage de l’adulte est relativement facile à identifier. Le haut de la tête (la calotte) ainsi que le dos sont noirs, les ailes et la queue grises, le ventre blanc, et les pattes jaunâtres. On peut également noter en période de reproduction les deux longues plumes blanches sur la nuque. Le plumage des jeunes est beaucoup plus brun rayé et, en vol, peut parfois être confondu avec le Butor étoilé.

Dans les récits historiques, Georges-Louis Leclerc de Buffon (1707-1788), un éminent académicien des sciences, nous rapporte quelques faits concernant la façon dont était perçu le Bihoreau gris à son époque. Il dit notamment : « La plupart des naturalistes ont désigné le bihoreau sous le nom de corbeau de nuit (Nycticorax nycticorax) et cela d’après l’espèce de croassement étrange, plutôt de râlement effrayant et lugubre qu’il fait entendre pendant la nuit. »

Il est vrai que d’une nature habituellement silencieuse, il peut néanmoins pousser des cris en vol qui rappellent ceux émis par les corvidés.

Chez les hérons, c’est le seul qui a un comportement plutôt nocturne. Le jour il dort perché sur la branche d’un arbre, bien à l’abri dans la végétation dense. Le fait qu’il soit actif de nuit a sûrement joué dans son appellation. Les moments où l’on peut observer les Bihoreaux gris de jour sont donc assez limités. La période la plus favorable se situe au printemps, au moment de la reproduction.

Le Bihoreau gris a un régime alimentaire assez varié qui est composé entre autres d’insectes, de micromammifères, de petits poissons… Il est d’ailleurs très friand des amphibiens et de leurs têtards.

Pour attraper ses proies, il va se mettre en affût le long des berges des zones humides contenant une végétation très dense. Souvent camouflé à l’ombre,  personne ne peut le remarquer et l’instant de surprise est total !

Le 18 avril déjà, trois adultes avaient été observés posés dans les pins Laricio situés à gauche de la héronnière, confirmant une nouvelle fois leur intérêt pour ce lieu de nidification particulièrement favorable. Les 18, 19 et 24 mai, les observations sont régulières car les adultes sont considérablement actifs sur le transport des matériaux pour les nids. Mais ils n’hésitent pas également à se percher dans les alentours. Comme c’est le cas d’ailleurs sur la vidéo en lien Youtube qui a été prise au poste 13. Nous y voyons un magnifique adulte qui nettoie son plumage, l’air complètement serein.

https://youtu.be/Nm6G5QpBpVk

La femelle va pondre entre 3 et 5 œufs avec 2 jours d’intervalle. L’incubation dure environ entre 21 et 23 jours. Comme chez la plupart des oiseaux, même quand les oisillons sont nés et qu’ils grandissent, les parents continuent d’apporter des éléments pour perfectionner les nids. Les jeunes y resteront 3 semaines puis commenceront à grimper sur les branches des environs… avant de finalement prendre leur premier envol au bout de 6 à 7 semaines. Ils obtiendront leur maturité sexuelle à l’âge de 2-3 ans. La durée de vie d’un Bihoreau gris est en général d’une dizaine d’années, même si on a déjà observé des individus vivant jusqu’à 16 ans !

Évidemment nous allons continuer à suivre avec attention les relais réguliers des adultes des deux couples. Nous nous retrouverons un peu plus tard dans la saison pour donner des nouvelles des futurs jeunes ! 

Texte et illustrations : Florian Garcia

En France, le passage prénuptial de la Cigogne noire a lieu de la deuxième décade de mars aux premiers jours de juin. Ce grand oiseau évite le littoral pour traverser les Pyrénées et la France en son centre, avant de rejoindre ses sites de reproduction du nord-est. Cela explique les rares observations effectuées au printemps sur le Parc par rapport à la migration postnuptiale, où elle est assez régulière avec une majorité de juvéniles entre mi-juillet et octobre. 

De 1973 à 1998, une seule observation fut effectuée : un adulte survolant le Parc et la baie à faible altitude le 28 mai 1990. De 1999 à 2015, nous comptabilisons seulement 3 données : un adulte le 9 mai 1999, un le 23 avril 2011, et un le 6 mai 2012. Quant aux deux données du 23 juin 2016 et du 13 juin 2021, elles peuvent correspondre à un déplacement tardif comme une migration précoce vers le sud d’oiseaux non nicheurs.

2022 nous gâte avec deux données, du fait probablement de la constance des vents d’est pouvant faire dévier vers l’ouest des oiseaux en pleine migration : un adulte le 20 avril et un immature le 8 mai (Bernard Goujoux). Les couples nicheurs les plus proches sont dans l’Aisne et dans les Ardennes belges.

Merci à Bernard Gaujoux de Charente-Maritime pour l’envoi de la photo de cet immature, de passage le 8 mai au-dessus du Parc.

Texte : Philippe Carruette / Illustration : Bernard Gaujoux

Le 30 avril dernier, une femelle de Canard colvert vaque à ses occupations avec ses 9 canetons de deux jours. La matinée est fraîche et les insectes sont encore rares à la surface de l’eau. Un caneton s’éloigne de la tribu, à la poursuite d’un moucheron récalcitrant. Le petit mouvement précité sur l’eau attire l’attention d’une Cigogne blanche en pêche dans l’eau. Voilà pour elle une occasion rare et soudaine d’une proie facile et inconsciente du danger ! Mais cela est sans compter sur l’intervention redoutablement efficace de la femelle colvert. Alors que la cigogne a de l’eau jusqu’à hauteur des pattes, elle lui fonce dessus plusieurs fois, en contact direct, jusqu’à lui “voler dans les plumes” de la poitrine ! 

Au point de vue, une visiteuse, Laëtitia Heimen, a pu faire une série de photos du déroulement de la scène montrant bien la lutte acharnée de la cane pour défendre ce caneton isolé. Le grand échassier s’est résolu à continuer à chercher sa pitance… sur les prairies. Cela n’a pas empêché, quelques instants plus tard, de voir passer la tribu colverts à proximité de cette même cigogne, mais celle-ci cette fois n’est guère venue s’y frotter ! 

La Cigogne blanche est carnivore, se nourrissant de toutes les proies qu’elle peut aisément attraper au sol ou dans l’eau. Les captures régulières de poussins (mouettes dans les colonies, foulques…) sont l’objet de très rares individus spécialisés qui orientent intensément leur prédation sur ce type de proie.

En 50 ans, deux individus mâles ont été décelés sur le Parc, ce comportement pouvant, pour les deux, être potentiellement expliqué. Pour l’un, il était le seul à nourrir sa nichée ; la femelle, bien qu’en parfaite santé, ne participait pas ou peu au nourrissage, profitant même de la nourriture régurgitée au poussin par le mâle. Quant au second, il était issu d’un centre hollandais de reproduction en captivité. Face à ce type d’hyper prédation individuelle très efficace et particulièrement maîtrisée et rodée, la cane n’aurait sûrement rien pu faire… 

On peut retrouver de multiples exemples individuels de ce type de comportement chez potentiellement toutes les espèces capturant des proies, des plus petites jusqu’aux grands fauves : Foulque macroule habituellement largement herbivore attaquant des nids d’Avocette élégante pour manger les œufs ; Corneilles noires se regroupant pour prédater dans la héronnière de jeunes Hérons cendrés ; Chouette effraie orientant prioritairement sa prédation sur des chiroptères, ou même petits poissons dans une pisciculture… Et à chaque fois il y a une explication rationnelle : ainsi le mâle de Foulque avait une taille et une masse aberrantes (bagué puis relâché, il pesait 900 grammes !) et nichait sur un plan d’eau pauvre en herbiers ; les invertébrés étaient particulièrement rares cette année-là dans le cas des Corneilles noires… On se rappelle de l’histoire de ces deux lions à Tsavo au Kenya qui tuèrent au moins 35 ouvriers africains et indiens d’un chantier ferroviaire en 10 mois en 1898.

En aucun cas il ne faut donc généraliser à l’espèce ces comportements orientés liés à des individus, des circonstances exceptionnelles ou un handicap. La prédation reste une affaire d’opportunités et les proies ont imaginé bien des moyens d’y échapper. Ainsi, toutes les cigognes ne mangent pas systématiquement les canetons, comme tous les lions ne mangent pas des humains… même s’ils le peuvent ! 

Merci à Laëtitia Heimen pour son efficace “capture” en images et sa gentille proposition de partage de cette scène qui s’est déroulée sous nos yeux depuis le point de vue.

Texte : Philippe Carruette / Illustration : Laëtitia Heimen, Eric Penet, Alexander Hiley

 

Déroulons notre fil rouge “Cigogne blanche », avec en préambule des nouvelles de l’individu le plus connu de Picardie : 6E661, bagué poussin aux Pays-Bas à De Lutte dans la région d’Overijssel le 27 avril 2020. En octobre 2021, cette cigogne est observée sur le parking d’Auchan à Dury, près d’Amiens. Des personnes la nourrissent de poissons, mais aussi de chips et de pain… Pour des raisons de sécurité, elle est finalement capturée et envoyée au centre de soins de Calais. Aucun traumatisme ni blessure ne sont décelés. Faisant le trajet cette fois en voiture, elle est relâchée par la LPO de Saint-Omer sur le Parc du Marquenterre le 21 octobre. Elle se nourrit parfaitement sur les prairies toute l’après-midi. Le 22 octobre en fin de journée, elle est aperçue par un beau soleil sur la jetée du Crotoy, au milieu des vacanciers, espérant être nourrie. Sur cette photographie, nous la voyons au repos au milieu de la route à Arleux-en-Gohelle. Fidèle à elle-même, elle n’est guère farouche tant que les humains restent bienveillants. Le 24 octobre, elle est de nouveau sur le parking d’Auchan, puis elle passera une partie de l’hiver sur un autre parking, celui de la clinique Pauchet à Amiens, avant de rejoindre une station service. 

La consigne est passée : il ne faut surtout pas la nourrir, car l’oiseau est souvent observé dans les champs des environs, en train de capturer de petites proies en parfaite autonomie. Le 22 mars 2022, elle est observée à Douvrin près de Lens. Serait-elle sur le chemin du retour vers les Pays-Bas ? Cet oiseau n’est pas totalement imprégné – l’imprégnation consistant pour un animal à considérer l’Homme comme un congénère, ce qui conduit généralement à son incapacité irrémédiable à survivre dans la nature. En effet, il sait parfaitement se nourrir seul mais adopte un comportement opportuniste vis-à-vis de personnes « bienveillantes » qui lui apportent de la nourriture. Dans le cas contraire, il quitte le lieu et cherche d’autres secteurs où la quête de la nourriture est simplifiée.

Breaking news !

P6281, baguée poussin au Parc le 16 juin 2003, a été observée le 15 mai 2007 en période de nidification à Rossum, aux Pays-Bas. En septembre 2014 et 2016, elle est à Tudela en Espagne, et le 21 janvier 2019 à Madrid. Le 18 août 2021, elle est dans le Brabant néerlandais à Elzenburg. Elle est observée de nouveau le 23 mars 2022 à Rossum à l’est des Pays-Bas, dans la région du Gueldre. Cela va lui faire bientôt 19 ans !

Texte : Philippe Carruette / Illustrations : Alexander Hiley, Jean-Luc Lemoine

Les Grèbes à cou noir ont une obsession : se retrouver ensemble pour nicher. C’est un gage de réussite de la reproduction, depuis la persuasion à couver jusqu’au succès de l’envol des jeunes. Certes, il y a quelques légers accrochages entre les individus, mais la territorialité reste beaucoup plus pacifique que chez le Grèbe huppé. Le Grèbe castagneux, quant à lui, adopte un comportement intermédiaire, puisqu’il peut nicher en colonies, mais beaucoup plus lâches, avec des distances importantes de tolérance entre les couples et de plus fréquentes « castagnes ». 

Depuis le poste n°2, nous apercevons souvent une dizaine de Grèbes à cou noir vaquer ensemble à leurs occupations ; quatre nids ont d’ailleurs été construits à quelques mètres les uns des autres. C’est un oiseau qui cherche aussi la sécurité des colonies de mouettes, car les laridés peuvent éloigner les prédateurs ailés comme les rapaces ou la Corneille noire. Les Fuligules milouins et morillons apprécient également cette bruyante présence. 

Longtemps le Grèbe à cou noir a niché de manière isolée sur les plans d’eau du Parc, mais le taux de réussite des couvées et nichées s’avérait très faible. Etre ensemble est gage d’avenir pour lui : une belle leçon de solidarité !

Texte : Philippe Carruette / Illustrations : Jean Bail

Après la Panure à moustaches et le Vespertilion à moustaches (si, si ça existe !), le Parc du Marquenterre est heureux de vous présenter en ce mois d’avril les Cigognes blanches à moustaches ! Ces grands échassiers sont fidèles au nid qu’ils ont construit ; mais avant de penser à fonder une famille, il faut restaurer le logement ! Pensez donc, tout l’hiver inoccupé, coups de vent et tempêtes l’ont mis à mal – au moins trois nids sont tombés à la héronnière avec la tempête Eunice. 

La base du nid est constituée de branches mortes ramassées au sol, souvent sous la héronnière ou à proximité, mais certains oiseaux vont les chercher parfois bien plus loin. Le fond du nid est garni de grosses touffes d’herbes sèches et de mousses. C’est là que l’on voit l’oiseau avec le bec chargé au maximum de ce matériau léger… jusqu’à en perdre les trois quart en plein vol, surtout lorsqu’il y a du vent ! Mais le nid reste rudimentaire et ne sera guère douillet pour les poussins à venir. C’est surtout le mâle qui amène les matériaux, souvent repris par la femelle qui les dispose, elle, toujours avec minutie et à leur juste place, bien entendu… ! (Toute ressemblance avec une espèce existante…)

La première ponte pour un nid à la héronnière a été notée le 24 mars cette année, quelques jours plus tard qu’à l’accoutumée (généralement vers le 20-21 mars).

Texte : Philippe Carruette / Illustrations : Jean Bail

Vendredi 18 mars au matin, nous avons eu l’agréable surprise d’observer 9 Échasses blanches dans les prairies inondées du Parc, où cet oiseau niche régulièrement depuis 1989 ! Elles arrivent d’Afrique de l’Ouest. En effet, même dans le sud de la France, les données hivernales restent bien peu nombreuses. 

On peut vraiment dire qu’elles sont loin d’être en retard, puisque l’observation la plus précoce de retour de migration prénuptiale enregistrée jusqu’alors sur le Parc depuis sa création en 1973 était le 27 mars 2017. On se croirait sur la côte atlantique ou méditerranéenne ! Les vents de sud-est de ces derniers jours ont sûrement été favorables pour « pousser » ces oiseaux. Autre originalité de ce retour hâtif : habituellement, les premiers individus arrivés sont des mâles isolés, et non des groupes.

Au fil de ces dernières années, les retours se font de plus en plus tôt : 30 mars 2016, 28 mars 2019, 29 mars 2021… alors qu’avant la plupart des oiseaux arrivaient au cours de la première quinzaine d’avril. Notons également l’observation remarquable, ce 15 mars, d’un individu sur la réserve ornithologique de Grand-Laviers, donnée la plus précoce de Picardie

Texte : Philippe Carruette / Illustrations : Alexander Hiley