Où l’on gazouille, piaille et babille sur la vie de nos chers oiseaux

Le samedi 22 février une femelle adulte de Faucon pèlerin entame un piqué sur un groupe de Sarcelles d’hiver. Gênée par le vent, elle n’arrive pas à redresser sa trajectoire pour capturer un des oiseaux. Finalement, elle se pose sur le cadavre ancien d’un Goéland marin adulte et commence à le plumer avant de s’en désintéresser. Elle reviendra quelques minutes plus tard en entamant cette fois ci la chair.

 

 

En consultant la littérature abondante sur le Faucon pélerin, on ne mentionne jamais le côté charognard chez cette espèce que l’on retrouve chez de nombreuses autres espèces de rapace (buses, milans, busard des roseaux, aigles…). Le Faucon pèlerin se nourrit en effet presque exclusivement d’oiseaux capturés envol, les observations de captures de mammifères ou de batraciens restent bien rares. Il se peut que la longue période de vent très handicapante par la chasse des rapaces diurnes et surtout nocturnes, a obligé le rapace à se reporter sur un repas bien moins noble…

Déjà l’année dernière, une femelle de Pèlerin de deux ans avait, par grand vent, en un vol rasant capturé au sol une Foulque. Autre surprise, cet oiseau est porteur d’une bague couleur qui va nous permettre de connaître son origine dans un contexte d’expansion de l’espèce notamment dans les milieux urbanisés permettant le baguage des poussins au nid.

Photos: Armelle et Jean Claude Guillo

Le programme de baguage de cigogneaux au nid  (CRBPO, Museum de Paris) donne cette année de bien bonnes nouvelles. Un nouvel oiseau bagué (bague verte FMID) le 30 mai 2019 a été observée à la lagune de Meco près de Madrid le 14 février 2020.

Les jeunes Cigognes non matures passent généralement leur première année sur leurs lieux d’hivernage. Mais ces dernières années on constate que quelques oiseaux remontent à deux ans en Europe de l’Ouest même s’ils ne sont pas encore capables de nicher. Outre les bagues, on peut reconnaître ses oiseaux de deux ans à la présence légère de noir au bout du bec.

Photo: Maëlle Hello

Depuis le mois de janvier, des vols de Cigognes blanches remontent vers le Nord entre le Maroc et les Pyrénées. Certains oiseaux ont déjà survolé l’Aisne et l’Oise, profitant des quelques jours de météo favorable avec des ciels clairs. Il faut dire que tout au long de leur périple, elles ont subi cette année bien des difficultés avec les pluies et les vents violents. Dans ce cas une seule solution salutaire : se poser et attendre l’accalmie ! Les cigognes, peu musclées, ont absolument besoin de courants d’air chaud pour planer sans efforts importants. 

La Cigogne blanche baguée poussin FBII au Parc le 02/07/2015 (3 jeunes au nid) a été observée par Jean-François Ozbolt le 03/02/2020 dans la petite commune de Herry dans le Cher, entre Bourges et Nevers, au sud de Gien en bordure de Loire. Elle était accompagnée de 30 Grues cendrées – elles hivernent en nombre croissant dans la région Centre – « des collègues de migration » qu’elle n’a pas l’habitude de voir au Marquenterre ! FBII doit être certainement en migration en route vers le Nord, peut-être pour un retour au Parc ; si seulement elle pouvait convaincre les grandes dames grises de la suivre…

Texte : Philippe Carruette / Illustrations : Jean-François Ozbolt

Mercredi 5 février 2020, une nouvelle séance de baguage a eu lieu à la mangeoire de 9h00 à 13H00. Elle s’annonçait plutôt prometteuse, vu le nombre important de Pinsons du Nord et des arbres et de Mésanges bleues non baguées sur le site le week-end précédent… et la baisse quasi à vue d’œil de nos réserves de graines de tournesol (mais pas de gâteau au chocolat ou au citron cette fois-ci)… Or ce ne fut pas le cas ! Au total 17 captures dont 9 baguages :

  • 1 jeune femelle de Merle noir
  • 1 Pinson du Nord femelle 2 ans
  • 5 Pinsons des arbres
  • 2 Mésanges bleues

Les contrôles (oiseaux déjà bagués) concernent 6 Mésanges bleues baguées par nous sur le site, 2 avec une bague française extérieure, et 1 Mésange charbonnière baguée également sur le site. L’extrême douceur du temps fait que les couples se dispersent vers leur futur site de nidification ; remontent-ils déjà vers le Nord pour certains ? Heureusement nous étions en cette matinée survolés par les Hérons cendrés et Cigognes blanches qui rejoignent la héronnière, ainsi que trois Grande aigrettes. Un signal d’alarme des mésanges nous indiqua aussi l’arrivée d’une femelle de Faucon pèlerin. 

Ces opérations de baguage se prolongeront jusque fin mars à raison de deux sessions par mois.

Texte : Philippe Carruette / Illustration : Léa Coftier

Le 25 mai 2019, un Fou de Bassan adulte est trouvé mort sur la plage de Quend. Il porte nettement des traces d’hydrocarbures qui tachent son plumage blanc immaculé. On trouve souvent des cadavres de ces grands oiseaux marins, notamment en fin d’hiver quand ils remontent sur les colonies britanniques, écossaises et norvégiennes. Ils sont aussi souvent victimes d’hameçons, de masses de déchets plastiques dans l’estomac, ou de morceaux de filets fantômes qui jonchent les océans. 

Or celui-ci porte une bague des îles anglo-normandes. Il a été bagué poussin le 24 juin 1989 à Ortac, sur l’île d’Alderney, soit 29 ans 11 mois et 13 jours auparavant ! Si on consulte la littérature, on note pour cette espèce une longévité de 21 ans, plus rarement de 25 ans. On est donc a priori sur une longévité assez exceptionnelle pour cet individu. De plus, il est probable que ce soit un oiseau nicheur. En effet, la pose d’émetteurs a montré que des oiseaux des Sept Iles en Bretagne ou des îles britanniques peuvent se déplacer jusqu’en Baie de Somme lors du nourrissage des poussins !

Texte : Philippe Carruette / Illustration : Clément Parissot

TELECHARGER le comptage du 28 janvier 2020

TELECHARGER le comptage du 13 janvier 2020

En bref: 376 Canards pilet, 185 Canards pilet, 16 Garrots à oeil d’or…