Où l’on gazouille, piaille et babille sur la vie de nos chers oiseaux

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En bref: Les premiers Garrots à oeil d’or de l’hiver, 1 Harelde boréale !

Les nouvelles des Cigognes blanches en migration ne sont pas toujours très bonnes, notamment pour les jeunes que l’on bague au Parc et dans les environs : durant leur premier voyage, ils subissent une mortalité forte du fait souvent de leur faible expérience, des conditions atmosphériques difficiles, mais aussi et surtout du monde (le nôtre !) qu’ils rencontrent. Mais il y a des exceptions. Ainsi un poussin bagué à Merlimont (FMID bague verte) le 30 mai 2019 est le 17 octobre 2019 à Alcala de Henares, à 35 kilomètres au nord de Madrid. Merci à Alejandro Lopez Garcia pour l’information.

Et puis il y a les « anciennes » qui trouvent bien des qualités à notre région.

– 7096 porteuse de bagues couleur ZZ baguée poussin le 15 juin 2007 à Assen près de Drenthe aux Pays Bas est observée au Parc le 21 janvier 2018.

– M3838 baguée poussin le 12 juin 1998 sur le centre de réintroduction hollandais de Liesveld est nicheuse (femelle) à Saigneville (basse vallée de la Somme) le 10 juin 2018 ; un bel âge de 19 ans 11 mois et 7 jours !

– M6234 baguée le 09 juin 2010 chez nos amis du Zwin en Belgique est aussi nicheuse à Saigneville en juin 2018.

– M6118 baguée également au Zwin le 23 juin 2008 est notée le 28 janvier 2018 au Parc.

À suivre…

Texte : Philippe Carruette

Illustrations : Alexander Hiley, Margot Tharan

Le 7 octobre 2014, un Accenteur mouchet adulte est bagué au fond des parkings du Parc lors du programme d’étude “phénologie de la migration”. A cette date, cela peut être tout aussi bien un migrateur qu’un nicheur local. Mais la surprise fut qu’il soit contrôlé deux fois comme mâle nicheur par notre collègue Fabien Thourotte le 2 mai 2017 et le 10 mai 2017 sur la station STOC (suivi des populations nicheuses) de Camiers dans le Pas-de-Calais. Cet oiseau est donc au minimum né au printemps 2013 : il est donc âgé d’au moins 5 ans et 11 mois ! L’âge maximum connu actuellement pour cet oiseau tourne autour de 9 ans.

N’oubliez pas, si vous trouvez un oiseau avec une bague métal avec des chiffres et des lettres, de transmettre l’information au Centre de Recherches sur le Baguage des Populations d’Oiseaux (Museum de Paris) : crbpo@mhn.fr en indiquant bien le numéro complet de la bague, le lieu, la date, et toutes les informations autres (cause de la mortalité, âge, sexe si vous connaissez l’espèce). La science vous remercie !

Texte : Philippe Carruette

Illustrations : Nathanaël Herrmann, Philippe Carruette

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En bref: 786 Vanneaux huppés, 675 Sarcelles hiver, 246 Canards pilet, 52 Spatules blanches…

De nombreuses Cigognes blanches baguées poussins au Parc du Marquenterre séjournent en Espagne, soit en passage de migration, soit en hivernage. Nous recevons souvent des contrôles d’oiseaux aperçus notamment dans les décharges autour de Madrid. Mais cette fois la nouvelle n’est pas bonne : un individu bagué AFFS le 10 juin 2005 a été retrouvé mort électrocuté à Anoeta, dans la région de Guipuzcoa au Pays Basque espagnol. Grâce à sa bague couleur, on connaît avec précision une partie de sa vie migratrice et nicheuse depuis de nombreuses années. 

Le 31 mars et le 2 juin 2007, il est de retour de migration sur le Parc. Il niche en basse vallée de la Somme à Boismont en avril 2010. Le 2 septembre 2014, il est observé sur le centre d’enfouissement de Mons-Boubert près de Saint-Valery. Le 12 février 2015 il est sur sa route de migration avec deux autres oiseaux (dont BIXL bagué dans le Calvados en 2011) à Saint-Soulaire dans le Maine-et-Loire. Le 8 octobre de la même année, on le retrouve à Mons-Boubert. On le voit accouplé à ATWP (baguée au Parc le 27 juin 2008) sur un nid à Saigneville le 12 mars 2017. Il y nichera de nouveau en juin 2018 sans a priori avoir de petits.

Heureusement ces derniers jours nous ont donné aussi de bonnes nouvelles de cette “vieille génération” de cigognes. AFFA et AFFX (bagués respectivement en 2004 et 2005) étaient dans les prairies du Parc le 1er octobre 2019. Ces deux oiseaux n’ont jamais été contrôlés en Espagne mais connaissent nos collègues ornithologues et amis de Gironde qui les ont observés au Parc du Teich et à Naujac, ainsi que sur le centre d’enfouissement de Valembray dans le Calvados.

Texte : Philippe Carruette

Illustration : Alexander Hiley

Les premières Mésanges noires sont observées et baguées au Parc du Marquenterre. Cette petite (9 grammes) au dessous chamois et à la tache blanche derrière sa grosse tête noire est tributaire des forêts de conifères ; elle est souvent associée au Roitelet huppé. 

Sont-ce les prémices d’une nouvelle irruption d’ampleur nationale ? Comme les geais, les populations nordiques de Mésanges noires, notamment celles de la taïga russe et des bords de la Baltique, subissent des exodes dus à la combinaison d’un manque de graines d’épicéas et, localement, d’une forte densité de ces passereaux. Est-ce aussi une conséquence des vastes incendies de cet été dans la forêt boréale orientale ?

Alors que depuis les années 1988 ces invasions en nombre se produisaient tous les 3 à 5 ans, elles se déclenchent maintenant tous les 2 ans, montrant une dégradation brutale des sites de reproduction. La dernière en date a eu lieu en 2017 : en deux mois 605 oiseaux avaient été bagués au Parc du Marquenterre, avec des contrôles d’oiseaux bagués début septembre sur la station de Ventes Ragas en Lituanie près de la ville russe de Kaliningrad. À ce rythme les populations risquent de ne pas pouvoir se maintenir sur le long terme. En effet on estime qu’à peine 10% de ces dizaines de milliers (millions ?) d’oiseaux (en majorité des juvéniles) arrivant vers l’ouest de l’Europe remonteront sur leur site d’origine de reproduction au printemps suivant.

Texte : Philippe Carruette

Illustration : Alexander Hiley

Depuis début septembre, on remarque des Geais des chênes isolés ou en petits groupes, avançant assez haut dans le ciel de leur vol malhabile, aussi bien dans les vallées que sur les plateaux dénudés. Ces mouvements n’ont fait que s’accentuer vers la fin du mois : on en a dénombré parfois plusieurs centaines en une matinée sur les sites de migration privilégiés de l’intérieur des terres, dans l’Oise ou dans l’Aisne. Une nouvelle invasion se dessine nettement déjà, très perceptible en Belgique et aux Pays Bas. 

Ce véritable exode concerne des geais venant sûrement d’Europe du nord et de l’est – hélas peu d’oiseaux pourront être bagués sur nos stations de baguage ; après plusieurs années de reproduction favorable, ils se retrouvent en “surnombre” à une saison où la richesse en nourriture n’est pas au rendez-vous du fait d’une mauvaise fructification des arbres et arbustes. Une seule solution, notamment pour les juvéniles moins casaniers et territoriaux : partir en masse vers le sud-ouest

Le geai est un oiseau forestier. Son vol est généralement bas, lent, ses ailes rondes sont mieux adaptées à la circulation entre les arbres qu’à un vol au long court… Passer au-dessus de grands espaces ouverts comme la baie de Somme va profondément stresser ces petits corvidés vulnérables alors à la prédation du Faucon pèlerin ou de l’Autour. Ainsi sur le littoral, où cette irruption commence à se faire sentir, les geais venant du nord et passant au-dessus du point de vue du Parc ont soudain une véritable répulsion marine, notamment à marée haute ! Marche arrière toute, pour contourner ces espaces infinis, en passant par les zones arrière littorales plus végétalisées et bocagères… du moins l’espèrent-ils !

La dernière irruption importante de geais a eu lieu en 2012 ; les plus spectaculaires et remarquées par tous au quotidien ont été celles de 1977, 1996 et 2005. Elles avaient d’ailleurs concerné toutes les espèces forestières comme les pics, sitelles, bec-croisés, grimpereaux et mésanges.

Texte : Philippe Carruette

Illustrations : Eric Penet

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En bref: Plus de 6,000 Huîtriers pie en baie, 580 Bécasseaux maubèche, 348 Canards souchet…