Une grosse pelote de réjection est ramenée au pavillon par les guides naturalistes, et dedans se trouve un objet inattendu… une bague en aluminium, rejetée avec d’autres parties non digérées de
la proie (os, plumes …). Le numéro sur la bague est vite relevé. Il correspond à une poule d’eau baguée récemment au parc. Mais ce n’est pas n’importe quel rapace qui est capable de consommer une
proie de cette taille. Après discussion, nous estimons que le prédateur est une buse variable, aussi bien charognard que prédateur.
Un autre objet insolite est découvert quelques semaines plus tard. Une deuxième pelote est trouvée sur le parcours, cette fois sur une branche en-dessous de laquelle plusieurs plumées ont
déjà été trouvées. C’est bien l’épervier d’Europe qui plume ses victimes ici. En décortiquant la pelote on retrouve….une deuxième bague ! Plus petite que la première, ça ne peut qu’être une
bague de passereau. Et à notre grand étonnement, ce n’est pas inscrit Museum Paris sur la bague mais London ! L’identité de la victime n’est pas encore connue, mais la
réponse du BTO (organisation s’occupant des données de baguage en Grande-Bretagne) par l’intermédiaire du Museum Paris nous la confirmera bientôt. Qui est ce migrateur peu chanceux qui
était si près de retrouver son site de nidification ?
Très peu d’oiseaux bagués sont contrôlés par la suite. Les reprises (oiseaux recapturés dans les filets de baguage) représentent la majorité de ces contrôles. Parfois les individus bagués
sont retrouvés morts. Comme l’on peut imaginer, les bagues retrouvées dans les pelotes sont infiniment plus rares !
Alexander Hiley (Guide Photo Naturaliste)