Des Tanguy chez les Grèbes huppés
Chaque année, entre 3 et 5 couples de Grèbes huppés nichent sur le Parc. Leur productivité reste faible, avec une moyenne de 2,1 jeune par couple ayant des poussins, faute probablement de nourriture suffisante au printemps, constituée en majorité de poissons. Mais cet automne, au vu des nombreuses pêches collectives entre grands échassiers et Grands Cormorans, la nourriture semble abondante aux postes 9 et 10.
Le 20 août, un Grèbe huppé est repéré tout au fond du poste 7 couvant sur un nid flottant. Le 22 août, deux jeunes sont sur le dos des adultes. L’émancipation est relativement longue pour cette espèce – souvent plus de 70 jours. Le 10 octobre, les deux gros poussins sont encore nourris par les parents qui ont été particulièrement efficaces. En effet, à plusieurs reprises lors de l’élevage de la progéniture, nous les avons vu tendre un poisson aux petits qui, trop gavés, ne le prenaient même pas ! On est loin des comportements habituels de jeunes sans cesse en train de réclamer avec force pépiements !
Cette couvée tardive est sûrement due à l’échec d’une première ponte. Toutefois, ne serait-ce pas une adaptation de certains couples pour profiter de l’abondance habituelle de poissons en fin de saison ? Au poste 9, également riche en alevins cette année, 3 jeunes sont aussi nés assez tardivement le 19 juillet et sont encore nourris le 22 septembre. Nous verrons au fil des années si ces reproductions tardives deviennent plus fréquentes.
Texte ; Philippe Carruette / Illustration : Jean Bail