Avec ce début de la morte saison et la baisse de la durée du jour, les fleurs sauvages et du jardin se fanent… Une vraie privation de ressources annuelle pour nombre d’insectes, qui voient les bars à pollen et à nectar fermer les uns après les autres.
Heureusement le lierre, véritable « couteau suisse de la nature », a la bonne idée d’ouvrir son auberge, à l’inverse des autres qui baissent pavillon ! Et là, c’est la ruée de tous les assoiffés à ailes : syrphes, abeilles, éristales, papillons, longicornes et multiples mouches. Le bistro est vaste, même si les places sont volontairement serrées.
Chaque ombelle du lierre abrite plusieurs dizaines de discrètes (et moches, mais chut !) fleurs avec 5 étamines, porteuses du pollen, et 5 pétales. Elles vont recevoir avec bienveillance – mais surtout avec intérêt, pour être pollinisées – ces multiples petits clients ailés en mal de convivialité. On parle toujours bien des insectes !
Rapidement, il n’y a plus un grain de pollen. Alors la fleur change de cocktail, et propose le suintement du nectar sucré… encore plus attractif !
Alors après le bar à bières, le bar à eau… testez le bar à lierre ! Observez, contemplez, prenez des photos de tous ces butineurs pour participer au programme de sciences participatives du Muséum de Paris. Et procurez-vous obligatoirement les numéros 106 et 107 de la revue la Hulotte, (www.lahulotte.fr) consacrés à cette merveilleuse plante mal comprise, peu connue, et pourtant si accueillante qu’est le lierre.
Texte et illustrations : Philippe Carruette