Geai des chênes… sans chêne
Le Geai des chênes n’est pas très abondant sur le Parc. On le connaît surtout lors de ses passages et haltes migratoires cycliques en fin d’été. Des milliers d’oiseaux peuvent ainsi venir de l’Europe de l’est, à la suite d’une bonne saison de reproduction en Baltique combinée brutalement à une faible productivité alimentaire. Cela provoque chez ces populations nombreuses une fuite massive vers le sud-ouest de l’Europe, appelée irruption ; elle concerne surtout de jeunes oiseaux. On se souvient de ce phénomène sur le Parc en 1996, en 2012 et, dans une moindre mesure, en 2021 : des milliers d’oiseaux ont alors survolé notre littoral sans pour autant y hiverner, faute de nourriture.
À l’inverse, seul un couple de Geai niche sur le Parc, et parfois un second au fond des parkings. Vous rencontrerez cet oiseau surtout à la héronnière, où il passe en ce moment en vol, transportant des brindilles pour le nid. Il est aussi régulièrement posé sur une grosse aubépine ou au sol, à la recherche de tout ce qui « fait ventre », ce corvidé étant omnivore. Sa faible densité comme nicheur est probablement due au boisement modeste du lieu, et à la quasi absence de vieilles futaies de chênes et de hêtres sur le littoral, dont l’oiseau consomme les glands et les faînes. Il est de plus discret et plutôt silencieux en période de reproduction, lors de laquelle seule la femelle couve.
Texte : Philippe Carruette / Illustrations : Jean Bail