Il y a plus d’un oiseau qui s’appelle Martin
« Siiii » ! Petit cri annonciateur de l’éclair qui va suivre. On lève la tête, sur le qui-vive, à la recherche de l’origine de ce son. Une flèche bleue et orange passe alors, et en une fraction de seconde la voilà déjà disparue. L’observation n’a duré qu’un bref instant mais, malgré tout, nous emplit de joie. Nombreux sont ceux espérant le voir au détour d’un cours d’eau, et même les plus novices connaissent son nom : le Martin-pêcheur.
Depuis quelques semaines, sa présence s’intensifie sur le Parc. Ils l’ont déserté au printemps, à la recherche de berges hautes où ils pourraient creuser leurs terriers. Mais maintenant que les jeunes de la dernière couvée sont indépendants, ils se dispersent et nous font l’honneur de leur présence. Le Martin-pêcheur est visible un peu partout sur le Parc, mais certains secteurs sont plus propices. La clôture du poste 1, située sur l’eau, est un perchoir apprécié. Les arbres des postes 9 et 10 semblent aussi attrayants. Il est cependant observé en vol un peu partout, même au poste 13 !
Mais alors, pourquoi s’appelle-t-il Martin ?
De nombreuses hypothèses existent, aucune n’étant complètement satisfaisante.
Néanmoins, nous pouvons noter qu’il était autrefois appelé « Martinet-pêcheur ». Une analogie entre deux espèces qui peut s’expliquer par leur déplacement plutôt rapide et une silhouette en vol assez arquée (bien que le martinet le soit nettement plus). D’ailleurs, dans certaines régions on appelle le Martin-pêcheur « Martinet » et le Martinet « Martin ». L’évolution de Martinet à Martin est plutôt floue.
Une autre hypothèse est liée à Saint-Martin. L’histoire raconte : « Un jour, voyant des oiseaux pêcheurs se disputer des poissons, il explique à ses disciples que les démons se disputent de la même manière les âmes des chrétiens. Et les oiseaux prirent ainsi le nom de l’évêque ; ce sont les Martins-pêcheurs. »
Il peut aussi s’agir d’un mélange de ces deux hypothèses, ou bien une toute autre raison. Comme l’Histoire, l’étymologie est parfois (voire souvent) incomplète ou hypothétique…
Texte : Quentin Libert / Illustration : Eugénie Liberelle