La Ficaire, soleil de printemps
C’est le long des haies et des sous-bois humides du Parc que l’on remarque la Ficaire fausse-renoncule, en ce tout début du printemps, presque seule pointe de couleur vive dans un paysage encore pastel. Avant que les arbres ne soient pourvus de feuilles, ces fleurs d’un jaune brillant éclaircissent le sol comme autant de petits soleils végétaux. Elles s’épanouissent le matin et se ferment le soir – variation journalière appelée nyctinastie – mais replient aussi leur corolle lorsqu’il pleut ou que le ciel est nuageux… Un vrai baromètre du beau temps ! Avec le changement climatique, la Ficaire a tendance à fleurir de plus en plus tôt, devenant quasi hivernale.
Son nom vient du latin fica, la figue, en raison de ses petits tubercules renflés rappelant plus ou moins la forme du fruit. Malgré son épithète “fausse renoncule”, elle appartient bien à la famille des Renonculacées.
Comme pour la Salicaire, son introduction dans le nord-ouest du continent américain en a fait une espèce invasive sur le Nouveau Monde. Dans les forêts alluviales, elle forme de véritables tapis étouffant l’arrivée des premières plantes indigènes printanières. Cela n’est pas le cas en Europe où la concurrence est bien présente en ces milieux.
Attention, la belle est lumineuse mais toxique à l’état adulte, lorsqu’elle est consommée crue et fraîche… sauf pour les limaces !
Texte et illustration : Philippe Carruette