La fleur du coucou
Au milieu des vagues jaunes des Rhinanthes, sur les bas-marais du Marquenterre, ressortent de superbes touches de rose : c’est le Lychnis fleur de coucou (Lychnis flos-cuculi). Il est normal qu’il aime le Parc ornithologique, puisque son nom vient de sa période de floraison, qui coïncide avec la saison où chante le Coucou gris, de retour en Europe.
À vrai dire, cette plante apprécie les prairies humides et tourbières ; elle appartient à la famille des Caryophyllacées – comme les oeillets et les silènes – d’où son nom populaire d’Œillet des prés.
Ses cinq pétales sont divisés en quatre fines lanières (2 larges et 2 plus fines) qui lui donnent cet air fragile et charmant, du genre “mal coiffé” quand le vent se lève… Les Britanniques le nomment à juste titre Ragged Robin : le Robin des bois ou Rouge-gorge en haillons !
Quand au nom lychnis, il vient du terme grec luchnos – la lampe qui donne la lumière – peut-être à cause de ses fruits, sortes de capsules qui rappelleraient les vieilles lampes à huile. S’il reste commun, comme toutes les espèces des prairies et bas-marais, il souffre de l’extrême régression de ces milieux intermédiaires souvent maintenus grâce à l’élevage.
Texte et illustrations : Philippe Carruette