L’Alliaire printanière
Au printemps il n’y a guère de plantes à fleurs pour donner des couleurs à la végétation où domine le vert. Il faudra attendre le début de l’été pour une grande diversité floristique colorée. L’Alliaire officinale (Alliaria petiolata) fait pourtant exception. Commune, c’est le long des sentiers du Parc riches en matières organiques qu’on la remarque.
C’est une plante de la famille des Brassicacées (comme nos choux et autres navets !) pourvue de petites fleurs blanches en forme de croix, avec 4 pétales, 4 sépales et 6 étamines. Ses feuilles rondes et larges ressemblent quelque peu à l’ortie. Mais quand on les froisse bien entre les doigts, elles sentent un peu l’ail ! Les jeunes feuilles riches en vitamines C peuvent d’ailleurs être mélangées à la salade pour donner ce léger goût aillé – qui à l’avantage ne pas persister dans la bouche !…
Les graines noires, bien rangées dans leur longue silique, peuvent remplacer notre moutarde pour réaliser, justement, ce condiment. Il semble qu’il y a 4000 ans, au vu des fouilles archéologiques, elles étaient déjà utilisées. Appliquées en cataplasme, les feuilles ont aussi des vertus désinfectantes.
Plutôt discrète ici, elle est devenue une peste végétale aux Etats-Unis après son introduction, faute de concurrents en début de saison de développement. En tout cas chez nous les papillons de la famille des Piérides l’apprécient beaucoup !
Texte et illustration : Philippe Carruette