Le petit lutin roux

Le Parc du Marquenterre est réputé pour l’observation des oiseaux, mais il abrite également une flore et une faune aussi remarquables que diversifiées. Parmi les animaux les plus discrets, on retrouve l’Écureuil roux, ce petit acrobate aux oreilles poilues, qui voltige d’arbre en arbre en quête de rencontre et de nourriture…

Carte d’identité

L’Écureuil roux (Sciurus vulgaris) est un petit mammifère de la famille des Sciuridés – du grec « skiouros » qui signifie “celui qui se met à l’ombre de sa queue”. Ce rongeur d’une taille allant de 20 à 25 cm est arboricole : il fréquente les bois, parcs et forêts. Sa couleur varie du roux clair au brun-noir selon les individus, le ventre lui est toujours blanc. Espèce farouche, il faudra beaucoup de patience et un peu de chance pour l’observer sur le Parc, le matin étant le moment le plus opportun pour l’apercevoir. On peut toutefois repérer plus facilement ses indices de présence au pied des pins laricio par exemple, comme les restes de repas (cônes de pin épluchés).

Droitier ou gaucher ?

Anecdote étonnante, ce petit lutin épluche les cônes de pin avec soin. Saisissant les pommes de pin entre ses mains, il enlève avec ses dents écaille par écaille afin de déguster les précieuses graines. En hiver, ce petit gourmand est capable de manger jusqu’à 190 pommes de pin par jour. On retrouve au sol des cônes hérissés de lambeaux comprenant une base effilochée et un pinceau d’écailles au sommet. Pour comparer les restes du cône mangé par un mulot, il sont bien plus nets (pas de lambeaux), on retrouve une base arrondie, bien rongée, et plus d’écailles au sommet. 

En tant que futur expert de la nature, amuse toi à percer les secrets de l’écureuil afin de connaître ses préférences manuelles. En prenant le cône de pin de manière à avoir la pointe vers le bas, regarde si la partie effilochée des écailles rongées se trouve à droite (= écureuil droitier) ou à gauche (= écureuil gaucher).

Petit lutin menacé ? 

L’écureuil roux bénéficie du statut d’espèce protégée depuis plus d’une trentaine d’années ; cependant les effectifs peinent à s’accroître, dû à la fragmentation de ses milieux de vie et des nombreuses collisions sur la route. 

Au même titre que les oiseaux, on peut lui donner un petit coup de main au jardin. La création d’une mangeoire peut être une bonne idée, on l’agrémente d’un peu de nourriture (noix, noisettes, cônes et autres graines d’arbres, graines de tournesol et pourquoi pas des rondelles de carottes).

Ce mignon petit être est bien évidemment indispensable à l’équilibre de la vie, il joue un rôle dans la dissémination des graines et donc au rajeunissement de la forêt : continuons ainsi de le protéger !

Texte : Maxime Petit / Illustrations : Manon Prétot, Cécile Carbonnier, Estelle Porres