L’Orobanche du Gaillet, une plante bien étrange
À l’entrée du Parc, sur les pelouses dunaires rases – dunes grises intérieures – on peut rencontrer une bien étrange plante : l’Orobanche du gaillet (Orobanche caryophyllacea). Elle a l’aspect d’une tige morte aux couleurs marron miel, du fait que ses feuilles sont réduites à des écailles triangulaires. Et elle n’est jamais verte, puisque que comme toutes les orobanches, c’est une plante qui ne synthétise pas la chlorophylle.
Elle a en effet perdu son autotrophie, c’est-à-dire la capacité de puiser ses éléments nutritifs dans son seul milieu naturel, et doit se développer aux dépens d’une autre plante hôte. Les petites graines d’orobanche sont très nombreuses et émettent après la germination une pousse à l’aspect de racine, qui se fixe rapidement sur celle des Gaillets – souvent croisettes ou jaunes dans les dunes – pour prélever les indispensables éléments nutritifs.
Pour se faire néanmoins “pardonner” son côté parasite, elle émet un doux parfum d’œillet ou de clou de girofle, selon les nez ! Du fait de son habitat spécialisé, elle reste localisée sur le Parc et en Picardie. Profitons de cette éphémère “magicienne profiteuse” car elle va vite disparaître, sa floraison ne dure qu’une quinzaine de jours.
Texte et illustration : Philippe Carruette