Martin-pêcheur colibri
Le Martin-pêcheur est en ce moment la star des photographes et aussi, bien entendu, de tous les visiteurs. Au moins trois, peut-être quatre individus (deux adultes, et un ou deux juvéniles) fréquentent le Parc, se posant sur les supports mis spécialement à leur disposition : les clôtures et les saulaies en bordure de plan d’eau.
En période de basses eaux, le Martin-pêcheur cherche à pêcher sur les secteurs les plus profonds (et donc pas au plus près des postes !) pour pouvoir capturer les petits poissons… sans toucher le fond lors de la plongée ! Ses proies cherchent aussi ces zones aux eaux moins chaudes et encore chargées en oxygène. C’est pour cela qu’on le voit souvent changer de poste de pêche pour apprécier la profondeur et la disponibilité des poissons.
Et quand rien n’est vraiment favorable, il utilise une autre technique : celle du vol sur place. Notre flèche bleue se transforme alors en colibri (ou en Faucon crécerelle) pour faire un “vol en Saint Esprit” au milieu du plan d’eau, tête, yeux et bec en poignard tournés vers le bas. La descente est rapide, mais le succès n’est pas toujours au rendez-vous par rapport à la pêche en poste fixe, plus précise et efficace. De plus cette technique est très énergivore, car elle nécessite de rapides battements de ses ailes courtes et peu adaptées à cela… Et au prix que coûte l’énergie, il vaut mieux trouver un bon piquet bien stable !
Mais il faut bien faire comme les “grands” : quand au poste n°1 au premier plan un Martin fait du sur-place au milieu du plan d’eau salé… et qu’en arrière-plan un Balbuzard lui fait de l’ombre en adoptant la même technique… pour pas tout à fait la même portion de repas !
Texte : Philippe Carruette / Illustrations : Jean Bail