Migration d’été
L’été s’est installé. Les températures montent, les vacanciers arrivent et les visites de scolaires se raréfient. Néanmoins, la saison de reproduction touche à sa fin. Déjà, certains oiseaux ont entamé leur “migration d’automne”. Pour être plus exact, nous allons l’appeler “migration post-nuptiale”.
En effet, cette migration entre la zone de reproduction et la zone d’hivernage peut débuter dès le mois de juin ! C’est très tôt, me direz-vous, et il fait encore chaud. En revanche, dans certaines régions, l’automne arrive déjà. Les Barges à queue noire nichant en Islande ne doivent pas trop tarder à repartir. Bientôt, le froid arrivera et la nourriture se fera rare. Hors, sans nourriture, elles ne pourront pas constituer suffisamment de réserves pour le long voyage qui les mènera sur nos côtes. Elles doivent donc anticiper pour faire ces réserves et partir tant que la nourriture est abondante.
Mais comment savoir quel est le bon moment ? Les oiseaux se fient à la durée du jour. À partir du 21 juin, celle-ci diminue. Cela annonce l’arrivée prochaine de l’automne et de l’hiver. Les oiseaux sont très sensibles à ces variations de luminosité grâce à des photorécepteurs. Cela les prévient qu’il ne faut pas traîner. Ceux ayant échoué dans leur reproduction ou fini tôt peuvent partir en avance. Cela leur permet de prendre leur temps et d’avoir un voyage plus facile.
Cela explique l’observation des premiers migrateurs chez nous dès juin. Le samedi 1er juillet a vu l’arrivée des premières Barges à queue noire. Depuis mi-juin, on observe aussi des Chevaliers aboyeurs, arlequins ou cul-blanc et quelques Combattants variés. Les Chevaliers gambettes ont été les plus précoces. Ce 6 juillet a été marqué par un coefficient de marée assez fort (93) qui a forcé plus de 600 Huitriers pies à remonter dans le Parc ! Parmi eux, beaucoup de juvéniles.
Bien sûr, ce n’est que le début. On attend encore avec impatience le retour prochain des Pluviers dorés et argentés, des bécasseaux et de bien d’autres espèces !
Texte : Quentin Libert / Illustrations : Alexander Hiley