Mosaïque de Tadornes
Les grandes marées de ces derniers jours ont apporté leurs lots d’images et de belles observations. Les Courlis cendrés arrivent en troupes sur les « reposoirs » que constituent les prairies devant les postes 7 et 8; ils cherchent à avoir pied sur ces vasières le temps que la marée redescende dans l’estuaire. Pluviers dorés, Vanneaux huppés emplissent le ciel de leur bruissement d’ailes lorsque ces attroupements attirent le « redouté » Faucon pélerin en chasse. Densité et masse d’oiseaux, qui pour un temps, cherchent réconfort et repos sur ces espaces préservés si précieux (Canards Pilets, Sarcelles d’hiver….).
Dans cette multitude d’oiseaux, les Tadornes de Belon se font remarquer. De par sa taille, ce canard en impose. Presque aussi gros qu’une oie, ses couleurs « tranchent » parmi ces tableaux vivants. Le corps est à dominante blanche, la tête est noire et un large collier roux orangé entoure la poitrine. Ces oiseaux trouvant également refuge sur le Parc, ils se placent souvent face au vent, alignés les uns à côté des autres. Ce rassemblement forme une composition digne d’un tableau cubiste!
En effet, ces lignes orangées semblent alignés de façon très géométrique: des formes, des ronds, des rectangles, tout un paysage graphique vivant! Ces tadornes ont du style! Ce canard typique des estuaires a tant de particularités. Il fut un temps appelé « l’oie renard » traduction de son ancien nom scientifique Tadorna vulpanser! Ce nom lui venait probablement de la couleur rousse de sa poitrine mais aussi de sa particularité à nicher dans les terriers abandonnés… par un lapin ou alors… un renard! Et nous n’avons pas parlé de son bec, rouge que ce soit pour le mâle ou la femelle mais pour le mâle avec un tubercule très marqué sur le dessus! Le rouge va devenir de plus en plus flamboyant au fur et à mesure des parades amoureuses déjà annoncées. Les sifflements des mâles lors des parades ne font que commencer…
(Merci aux photographes habitués du Parc pour ces belles illustrations de Tadorne !)