Doucement, l’hiver laisse place au printemps renaissant
Où chaleur et lumière se ressentent timidement.
Les oiseaux hivernants ont quitté le Parc verdissant
En direction du Nord pour perpétuer la vie inlassablement.
Dans les allées, toujours plus de chants retentiront
Avec les rossignols, les pouillots et les pinsons.
Tendez l’oreille et percevez ces doux sons ;
Comprenez qu’ils ne sont pas là sans raisons !
Plus loin, le coucou, animé par son instinct,
Accomplira de nouveau son curieux dessein :
Patiemment, il observe et attend le moment opportun
Pour pondre dans le nid du phragmite son voisin.
Des chants, des sons, des cris à l’infini !
De très loin, le langage des mouettes qui retentit ;
Communication essentielle pour défendre leur nid,
Prévenir d’un danger ou appeler leurs petits.
Voyez l’échasse blanche sur ses pattes immenses ?
Au-dessus d’elle, voilà le vanneau qui s’élance.
Il virevolte dans les airs avec assurance
Nous emportant avec lui dans son incroyable danse.
À la cime des pins, les cigognes craquettent.
Claquements sonores mêlés aux sons des garzettes,
Ces échassiers blancs surmontés d’une aigrette,
Pendant que les jeunes hérons réclament pitance à tue-tête.
Enfin, un jour, le retour d’un migrateur tant attendu !
Paré d’un jaune éblouissant et d’un noir soutenu
Il fait retentir son chant à travers les feuillus :
Des notes résonnantes nous projetant dans une jungle inconnue.
Sur le chemin, les crapauds se compteront bientôt par dizaines
Alors qu’abeilles et bourdons s’affairent à la recherche de pollen.
Sauterelles et grillons striduleront en continu la même rengaine
Tandis que les saules lâcheront dans le vent leurs milliers de graines.
La nature jamais ne meurt en hiver ;
Elle se réveille au printemps de sa torpeur temporaire.
Et lorsqu’éclatera enfin sa beauté primaire,
Faune et flore n’en deviendront que spectaculaires !
Texte : Eugénie Liberelle / Illustrations : Alexander Hiley, Pierre Aghetti