Des billets sur l’actualité saisonnière des oiseaux, des observations naturalistes, des données inédites de baguage… vous pouvez également soumettre vos observations et photos.

Durant le Festival de l’Oiseau, nous avons accueillis plus de 15 000 visiteurs humains sur le Parc en provenance de toute la France, et même de toute l’Europe… Et ce fut de même pour les oiseaux ! On attend notamment des nouvelles d’un mâle de Cigogne blanche bagué en Allemagne et observé dans la héronnière.

Après une femelle de Mouette mélanocéphale venue de Saxe (bague verte ASRJ) qui va sûrement nicher sur le parc, une autre italienne (bague bleue) dont on attend le “pedigree”, le 21 avril 2019 un oiseau originaire de Hongrie (bague rouge) est observé. Cette mouette a été baguée poussin le 17 juin 2016 au nord de la ville de Szeged (170 000 habitants) à 1432 kilomètres du Marquenterre.

Cette région est située au sud de la Hongrie près de la frontière serbe. L’oiseau provient précisément sur le lac Feher, haut lieu de l’ornithologie hongroise, notamment pour le stationnement des anatidés et des Grues cendrées. Depuis 2006 c’est la cinquième Mouette mélanocéphale hongroise observée sur le Parc.

Cette voyageuse nous fait vraiment découvrir du pays et des hommes ; merci à Domjan Andras qui l’a baguée et nous a envoyé son “chemin de vie”…

Texte : Philippe Carruette

Illustrations : Philippe Carruette, Alexander Hiley

Avec ces dernières chaleurs quasi estivales, nous retrouvons avec plaisir le chant du Grillon champêtre (Gryllus campestris). Les mâles grillons se tiennent devant leur trou, dans les dunes bien orientées plein sud. Un seul but : attirer le maximum de « grillonnes ».

Mais attention ! Chanter à découvert présente des risques. Sur la vaste pelouse dunaire au pied de la héronnière, on voit souvent un ou deux Hérons garde-bœufs (Bubulcus ibis) en chasse. La photo judicieusement prise de Armelle Guillo nous révèle que ce jour, la proie principale était notre petit musicien charmeur ! Le héron reste à l’affût, immobile, son cou oscillant comme un serpent prêt à frapper dès la sortie imprudente de l’insecte chanteur…

Heureusement qu’aux moindres bruit, vibration ou ombre le grillon sait filer dans son trou… mais la sérénade amoureuse est si tentante !

Texte : Philippe Carruette

Illustrations : Armelle Guillo

En ces périodes chaudes, prêtez bien attention aux jeunes feuilles d’aulnes naissantes, elles renferment des trésors… De jolis petits coléoptères bleu nuit brillant y circulent en nombre. C’est la Galéruque de l’Aulne (Agelastica alni).

Habituellement de sortie en mai, elle est bien en avance cette année, et se régale des feuilles tendres mais amères de l’Aulne glutineux (Alnus glutinosa) que tous les herbivores délaissent habituellement. Voraces, elles transforment le feuillage en dentelles, ne laissant que les nervures.

D’ici quelques semaines, du jaune va apparaître sur l’abdomen des femelles, très distendu par les œufs (50 à 70 “par personne“) pondus au verso des feuilles les protégeant des prédateurs, des pluies violentes ou du soleil brûlant. Une à deux semaines plus tard vont naître des larves grisâtres puis noires qui vont rester en groupe pour manger avec grand appétit… des feuilles d’aulnes ! Après une croissance de 3 à 4 semaines, elles se nymphoseront au sol pour devenir adultes.

Que les amis des aulnes comme les tarins se rassurent, l’arbre, même s’il ne vit pas vieux, est bien résistant. Et mort et creux, il sera apprécié de la Mésange huppée ou des pics, pour les plus gros, qui y feront leur nid…

Texte et illustration : Philippe Carruette

Les chaudes températures du mois d’avril ont baigné le Parc dans une atmosphère estivale : à la héronnière, les visiteurs ont pu profiter du spectacle des Cigognes et Spatules blanches en train de couver, bec ouvert, afin d’évacuer le trop-plein de chaleur.

Alors que les grands échassiers semblent quelque peu sonnés par le feu du soleil, trois Hérons cendrés viennent se poser au pied des pins, sur la pelouse dunaire, et adoptent une curieuse posture : “assis” sur leurs tarses, haletant, ils écartent les bras, et déploient leurs ailes, croisant la pointe des régimes devant eux. Ils resteront là de longues minutes, immobiles, dans cette sorte de “position du lotus”.

Auraient-ils décidé de s’accorder une pause méditative en cette période intense de nidification ?… En réalité, il s’agit d’une attitude bien répandue chez les ardéidés, mais aussi – sous des postures variées – chez les rapaces, les pics, certains passereaux et, bien sûr, chez les vacanciers : le bain de soleil !

Si ce comportement sert à emmagasiner de la chaleur et de l’énergie, participant ainsi à la thermorégulation, il n’a cependant pas encore révélé tous ses secrets. En effet, on lui attribue d’autres fonctions essentielles à la bonne santé de nos amis à plumes : il aiderait notamment à la production de vitamine D, nécessaire à l’absorption du calcium. D’autre part, il permettrait de lutter contre les parasites, surtout lorsqu’il est combiné à une autre technique de yogi : le bain de… fourmis ! On rencontre cette pratique appelée formicage chez le geai, par exemple, qui se jette ailes déployées dans une fourmilière et profite de l’acide formique sécrété par les insectes affolés pour protéger ses plumes et le débarrasser de ses tiques.

A l’avenir, lorsque vous croiserez un oiseau étalant son plumage au soleil, tantôt à plat ventre, tantôt sur une patte, les yeux écarquillés comme s’il était en extase, pensez à une chaise-longue… et méditez !

Texte et illustrations : Cécile Carbonnier

Au détour des chemins, les buissons sont annonciateurs du retour des papillons. Ces insectes de l’ordre des lépidoptères regroupent les “papillons de jour” (rhopalocères) et les “papillons de nuit” (hétérocères). Les diurnes se repèrent facilement grâce à leurs couleurs souvent chatoyantes qui attirent le regard, contrairement à leurs cousins nocturnes qui sont bien plus discrets et peu actifs avant le crépuscule…

Il n’est cependant pas rare d’observer des chenilles de cette population nocturne en plein jour. En ce moment, celle du Cul-brun (Euproctis chrysorrhoea) est facilement visible sur le parc, dans les haies d’argousiers ou dans les bosquets. Cette espèce est connue pour faire des nids soyeux à l’extrémité des branches qui peuvent contenir plusieurs centaines de chenilles. Longues de 3 à 4 cm, de couleur brune avec deux lignes discontinues orangées sur le dos et deux lignes latérales de couleur blanche, elles sont très velues. Bien qu’elles soient moins irritantes que les chenilles processionnaires du pin avec lesquelles certains visiteurs les confondent parfois, il est toutefois fortement déconseillé de les toucher, pour éviter d’intenses démangeaisons et des éruptions cutanées gênantes. Il faut dire que les minuscules poils urticants sont un moyen de défense fort efficace pour ces proies tentantes !

D’ici les mois de mai-juin, les chenilles se transformeront en chrysalides avant de devenir des papillons de couleur blanche possédant une particularité : une touffe de soies brun-roux à l’extrémité de l’abdomen – d’où le nom de cul-brun. La reproduction aura lieu en été et les pontes, recouvertes des poils bruns de la femelle et déposées sous les feuilles, donneront naissance à des larves trois semaines plus tard. Dès l’automne celles-ci s’acquitteront de leur tâche de construction de nids soyeux, protection indispensable contre les intempéries, avant la période d’hivernation…

Texte et illustration : Julie Falampin

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En bref: 65 Avocettes élégantes, 65 Barges rousses, 46 Canards souchet…

Au moins trois mâles de Gorgebleues à miroir (Luscinia svecica) chantent sur le Parc le long des sentiers. Perchés en haut des saules, ils se tiennent parfois à deux ou trois mètres des visiteurs en ces jours très fréquentés du Festival de l’Oiseau, dont ils sont une des stars. Les postes de chant constituent un des éléments essentiels dans l’installation du territoire du mâle et dans la formation du couple.

Un des oiseaux chanteurs est bagué. En recoupant les différentes photos prises ces derniers jours (merci à Dominique Delfino et Caroline Keup) le soliste est reconnu ! C’est un mâle bagué par Adrien Leprêtre, guide naturaliste du Parc, au nord du Marquenterre le 8 août 2018. Et on sait, grâce aux données du baguage, que les virtuoses adultes quittent le territoire de nidification relativement tôt pour partir en migration vers l’Afrique du Nord et de l’Ouest (Sénégal, Niger, Mali). La vie des artistes en tournée !

Texte : Philippe Carruette

Illustration : Caroline Keup

Ce week-end, ce ne sont ni les cloches, ni le lapin de Pâques qui ont cachés les œufs au Parc du Marquenterre. Pourtant, au poste 1, nous avons eu la surprise d’en trouver un, posé de manière insolite, en équilibre sur un poteau ! Bien que semblable à un coco de Pâques, il n’était pas en chocolat, mais venait bel et bien d’être pondu par une Mouette rieuse

Habituellement cette espèce pond au sol, dans une dépression peu profonde qu’elle tapisse de végétation. Après avoir déposé 2 à 3 œufs jaune-olive mouchetés de brun, les partenaires vont se relayer pendant 22 à 26 jours pour couver. Suite à l’éclosion, les poussins semi-nidicoles resteront au nid une semaine avant de partir explorer les environs. Ils prendront leur autonomie après un peu plus d’un mois.

L’œuf surprise a été l’occasion pour les visiteurs d’éveiller leur curiosité envers cette espèce facilement observable sur le Parc en cette période de nidification.  

Texte : Matthieu Robert

Illustrations : Julie Falampin, Matthieu Robert