Des billets sur l’actualité saisonnière des oiseaux, des observations naturalistes, des données inédites de baguage… vous pouvez également soumettre vos observations et photos.

Octobre est le mois le plus important pour la migration rampante. Celle-ci concerne surtout les mésanges, roitelets, grimpereaux… Ils se déplacent de jour en groupes d’arbres en arbres, de buissons en buissons tout en recherchant leur nourriture, et en évitant le plus possible de parcourir de longues distances en milieu totalement ouvert. A priori pas d’invasions de Roitelets huppés ou de Mésanges noires cette année à l’inverse de 2017. Plus de 100 Roitelets triple bandeau ont été bagués le 19 septembre et quelques oiseaux isolés en octobre au fond des parkings. Un individu bagué l’année dernière fut contrôlé ce qui est rare montrant la fidélité au lieu de halte migratoire. Malgré que ces oiseaux mangent leur propre poids de nourriture (arachnides, pucerons, collemboles…) nous sommes vraiment dans les poids plumes avec des oiseaux dépassant rarement les 6 grammes (la plus petite masse a été de 4,3 grammes ! ). Et pourtant ces oiseaux nous arrivent surtout du Nord est de l’Europe. Dans notre région, il est considéré comme nicheur dans les grandes forêts de l’Oise et de l’Aisne et il n’est pas prouvé comme nicheur sur le Parc (à l’inverse du Roitelet huppé) avec l’absence de données en mai et juin. Mais le Parc dans le cadre des programmes du Centre de Recherches sur le Baguage des Oiseaux est un des sites français les plus importants pour le baguage des roitelets et des Mésanges noires.

Texte : Philippe Carruette – Photo : Alexander Hiley.

Que se soit dans les champs ou dessus du Parc en migration, les rapaces sont souvent pris en chasse par les Corvidés. Les Corneilles noires sont les plus virulentes, tentant au maximum d’éloigner cette jeune femelle d’Epervier d’Europe de leur territoire. Les explications de cette agressivité insistante sont multiples (concurrent territorial ou au niveau alimentaire…) mais il semble vraiment qu’il y a une véritable animosité entre les deux espèces. Néanmoins il n’y a généralement pas de contacts directs et tout est dans le bluff et l’intimidation. Très souvent de guerre lasse, le rapace, aussi gros soit-il, finit par quitter la place…

Texte : Philippe Carruette – Photos : Jean Bail.

L’équipe attelage du Parc s’agrandit ! Après le départ des juments Noisette et Querelle à la retraite (bien méritée), notre hongre Archibald s’est retrouvé l’unique boulonnais du Parc. Ne pouvant pas assurer la traction de la calèche à lui seul, et pour lui trouver un compagnon de pâture, Jérôme notre cocher à donc recruté. Et c’est Corail, un hongre également, qui est arrivé cette semaine. D’une taille impressionnante face à Archibald, les deux semblent s’entendre et travaillent déjà ensemble.

On recrute un cheval tout comme on recrute une personne : historique, expériences, compétences,… Tout est pris en compte. Il faut en effet que le nouvel arrivant soit débourré de l’attelage, calme, non effrayé face au public et patient. Une période d’essai permet de savoir si le cheval s’adapte bien a son nouveau travail et à son nouvel environnement mais aussi si il s’entend bien avec son collègue !

Pour le moment tout se passe bien et les sorties en calèche reprennent dès maintenant durant les vacances ! N’hésitez pas à vous renseigner ou à réserver au 03 22 25 68 99 

Après de belles observations de Râle d’eau juvéniles en fin de période de reproduction sur le Parc, c’est maintenant au tour des migrateurs de se faire entendre (les « tic tic tic » caractéristiques). Profitant encore des niveaux bas, il circule sur les berges vaseuses au pied des roselières. Les adultes avec leur poitrine grise bleutée sont superbes lorsque la lumière rehausse ce plumage tout en subtilité. Leur aspect « aplati » (par rapport à la « rondouillarde » Poule d’eau) est parfait pour se faufiler rapidement dans la forêt de phragmites. Casanier, on les retrouve souvent au même endroit (pied du poste 10 comme pour la jolie photo d’Isabelle, fossé à la sortie du poste 11, poste 4 ou berges du petit parcours… ). Grands migrateurs nocturnes, si la plupart des oiseaux contrôlés au baguage viennent du Bénelux et de Scandinavie, certains peuvent même venir de Russie. Les hivers froids de moins en moins réguliers et le développement des phragmitaies sur le Parc ont vraiment favorisé l’espèce sur le site.

Texte : Philippe Carruette – Photos : Isabelle Crocq

Octobre est un mois important pour la migration du Rouge-gorge. A l’inverse du Pinson des arbres ou des mésanges, on ne le voit pas de passage au point de vue. En effet chez cette espèce la migration s’effectue pratiquement que de nuit, d’où le gros œil noir de l’oiseau bien adapté à la vision nocturne ! Et puis tout ce passage des oiseaux venus de Norvège, Belgique ou Pays Bas, réveille les ardeurs territoriales des Rouge-gorges locaux qui se mettent à chanter (mâle et femelles !) pour défendre leurs quelques centaines de mètre carré de propriété ! Et oui sous ces airs débonnaires le petit passereau supporte mal ces collègues, et généralement dans votre jardin en hiver vous n’avez qu’un seul oiseau visible en même temps sauf lors des hivers très froids où l’adversité provoque un peu plus de tolérance sur une mangeoire bien garnie. A l’inverse des autres années, sur nos deux stations de baguage du Parc, peu de Rougegorges ont encore été bagués, baisse peut être liée au début de printemps froid peu favorable à la première couvée.

Texte : Philippe Carruette – Photo : Pauline Millot.

Pinsons des arbres, Alouettes des champs, Choucas des tours, Vanneaux huppés…. C’est le pic de passage pour de nombreuses espèces migratrices qui volent au-dessus du Parc!
Tous les matins, pendant notre semaine de la migration, les Guides Naturalistes assurent une permanence au point de vue pour comptabiliser les oiseaux en migration active. Arrivant du nord, les passereaux sont confrontés au véritable obstacle qui est l’estuaire de la Somme…. Certains survolent la baie avec beaucoup de facilité mais d’autres préfèrent « couper » à l’intérieur en longeant la digue du Parc ou la pinède du massif dunaire.  Le point de vue principal du Parc est idéalement situé pour observer et compter ces oiseaux en pleine migration.
Dans le cadre de la semaine de la migration nous vous invitons à participer aux comptages avec nous à partir de 09h30 tous les matins du 20 au 28 octobre. Les guides partageront avec vous leurs techniques de comptage, l’identification des oiseaux et les stratégies de migration des différentes espèces.
Pour vous inscrire il suffit de nous appeler au  03 22 25 68 99 
Tarif: 10€50 Adultes; 7€90 Enfants (prix de l’entrée au Parc)

 

La migration des fringilles, et surtout des Pinsons, bat son plein depuis quelques semaines (jusqu’à 15 000 individus observés par heure).

Mais ici nous ne parlerons pas que de la migration de nos « piafs » mais également des libellules rouges : les Sympetrums. Il existe plus de 6 000 espèces de libellules dans le Monde et une trentaine sont migratrices. Même s’il s’agit d’un insecte très commun, connu de tous, les migrations passent souvent inaperçues et pourtant… Chaque année, en septembre, il suffit de lever les yeux au ciel pour voir des centaines voire des milliers d’individus surtout lors de migrations exceptionnelles (référence à celle de 2011 pour la migration de l’Anax porte-selle).

Sans que l’on comprenne réellement les raisons de ces migrations (émergences massives ?, manque de nourriture ?), il s’agit de déplacements en aller simple vers le Sud jusqu’au bassin méditerranéen parfois et donc sans retour. Durant leurs déplacements, les libellules pondront sur des mares favorables et finiront par mourir avant l’hiver.

Pour étudier les déplacements de ces odonates, certains scientifiques étrangers et même français passent par des opérations de CMR ou capture-marquage-recapture. Cette technique consiste à capturer des libellules pour les équiper d’un identifiant unique (à chaque individu) sur leurs ailes avant de les relâcher. Ils sont identifiés grâce aux numéros sans avoir à les capturer une nouvelle fois.

Le mois d’octobre est encore propice aux déplacements de ces insectes car il fait encore relativement chaud. Vous pouvez d’ailleurs encore voir sur les plans d’eau du Parc des pontes de sympetrums et encore quelques cœurs copulatoires… jusqu’à leur dernier « souffle » ils assureront le renouvellement de leur espèce.

Mais en terme de migration, c’est du jamais vu au Parc !

Depuis un mois déjà des déplacements de Sympetrums en tandem (mâle qui maintient la femelle en arrière de la tête à l’aide de leurs cerques) sont notés sur le Parc. En effet, ces derniers jours plus de 4 000 sympetrums sont comptés en une seule matinée sur le point de vue. C’est une manne de nourriture importante pour les oiseaux surtout pour le Faucon hobereau. Ce rapace part en migration en suivant le déplacement de nos libellules. Excellent moyen de se ravitailler en vol sans trop d’efforts. Peut-être le verrez-vous capturer les libellules directement avec les serres, juste au-dessus du pavillon d’accueil. Il arrache les ailes et apporte, serres au bec, le reste de l’insecte, et tout ça en plein vol !

Texte et photo : Hedwige Letienne.

Un juvénile de Balbuzard pêcheur est toujours présent en baie de Somme et sur le Parc. Il pêche surtout en mer mais parfois aussi au poste 9 et on le voit alors survolant le site, poisson dans les serres, pour aller le déguster dans la pinède. Cet oiseau est certainement originaire d’Allemagne ou d’Ecosse. Profitons en puisque ensuite il ira hiverner en Afrique du nord et de l’ouest, les observations hivernales étant encore très rares sur notre littoral. Moins de 100 couples nichent en France (Corse, Indre et Loire, Moselle, Essonne…). Petit « inconvénient » avec son envergure 1,50 m son survol créer souvent une peur panique sur les reposoirs de limicoles à marée haute…

Texte : Philippe Carruette – Photos : Jean Bail.