Des billets sur l’actualité saisonnière des oiseaux, des observations naturalistes, des données inédites de baguage… vous pouvez également soumettre vos observations et photos.

Durant le mois d’octobre la migration des passereaux bas son plein. Mais ils ne sont pas les seuls a passer ! Ces derniers temps de nouvelles bagues sont observées chaque jours dans les groupes de Spatules blanches. Preuve que la migration n’est pas terminée pour cette espèce, beaucoup d’entre elles sont encore loin de l’arrivée… La plupart des spatules iront en effet hiverner dans l’ouest de l’Afrique.

Ce qu’on peut remarquer également sont les différentes provenances des oiseaux. La majorité des migratrices faisant halte en Baie de Somme nous proviennent des Pays Bas, mais nous avons également remarqué quelques bagues allemandes et récemment des bagues danoises. Ces oiseaux provenant d’un peu plus loin mettent peut être plus de temps a nous parvenir ?

Texte : Clément Parissot – Photos : Louis Marie Préaux, Clément Parissot.

En ce moment au Parc, de nombreux travaux sont réalisés par l’équipe de gestion. Vous verrez notamment que proche des fossés du parcours vert ou encore au poste 1 les berges ont été étrépées. L’étrépage est une technique de restauration écologique des milieux. Cette opération consiste à enlever mécaniquement les horizons organiques (couches supérieures) d’un sol pour le rajeunir. Ainsi appauvri et déstabilisé, le sol favorise le développement d’espèces pionnières et de la riche biodiversité qui y est associée.

L’abaissement du niveau du sol va entrainer une augmentation relative de la hauteur de la nappe d’eau ce qui va permettre l’expression d’une végétation adaptée à ces conditions. De plus la mise à nu du sol permet la réinstallation de stades pionniers de la végétation et l’expression de la banque de graines contenues dans le sol, avec la présence de nombreuses espèces végétales à grande valeur patrimoniale.
Texte : Clément Parissot – Photos : Philippe Carruette.

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En bref : 1200 Bécasseaux variables, 390 Canards souchets, 338 vanneaux huppés, 135 Spatules blanches….

C’est en octobre que les Panures à moustaches sont les plus « visibles » sur le Parc. Discrètes, elles se tiennent toujours au cœur des phragmites. A la toute fin septembre une petite troupe de 6 oiseaux, dont deux mâles adultes, nous ont offert de bien bons moments éthologiques. Regroupées au sol, elles grattaient les vasières en assec au pied des roseaux comme de « mini poulettes rousses » (avec tout le respect pour les deux espèces !). Ce comportement à la recherche de petits mollusques et crustacés était déjà relaté par l’ornithologue autrichien Koenig en 1943 au lac de Neusiedl. Étant sur une plage sablonneuse, il est aussi possible qu’elles récoltaient des grains de sable pour garnir le gésier. En effet en automne les Panures changent de régime alimentaire et vont se nourrir de dures et peu digestes graines de phragmites. La paroi interne du gésier acquiert une couche plus épaisse et corné de coiline et les graviers serviront à broyer les graines. Un individu s’est mis à courir à grandes enjambées la queue en l’air de très manière très comique, un vrai « Bip Bip » roux !

Un superbe livre sur l’éthologie des oiseaux européens vient de sortir aux éditions suisses de la Salamandre. Disponible à la boutique du Parc il est certes un peu cher mais la qualité des illustrations de terrain et la précision des textes des auteurs italiens valent largement le prix de leur compétence et de leur passion qui se reflètent dans cet ouvrage unique.

Texte : Philippe Carruette – Photo : Alexander Hiley.

Si il y a un papillon diurne que vous rencontrez souvent sur le Parc c’est bien le Tircis (Pararge aegeria tircis). Il est facile à reconnaître avec ses ailes ornées de taches claires orange ou crème sur un fond brun sombre. Au bord de l’aile antérieure une petite ocelle noire avec au centre un point blanc est bien caractéristique. Ailes pliées, la face inférieure brun gris donne une parfaite homochromie « feuille morte ». Par contre il est bien plus difficile à photographier ; tout le temps en mouvements, le mâle est plutôt intolérant dans la défense de son territoire ! Le fait d’avoir deux générations par an fait qu’il est observable d’avril à novembre. Il pond ses œufs un à un sur de nombreuses espèces de graminées ce qui fait, comme pour ses plantes, qu’il est plutôt assez commun sur de nombreux milieux. Il hiverne au stade de chenille ou de chrysalide mais il est probable qu’il puisse hiverner dans le sud de la France à l’état adulte (imago). Tout comme le Vulcain cela pourrait peut être un jour le cas sur notre littoral !

Texte : Philippe Carruette – Photos : Mélanie Siron.

Sur la fin des parcours, on remarque que les feuilles d’Aulnes se trouvent criblées de petits trous les transformant en passoires… Sur certaines d’entre elles, en y regardant de plus près, on peut y apercevoir un tout petit insecte bleu électrique mesurant un demi centimètre environ. Il s’agit de la Galéruque de L’Aulne ou Chrysomèle de l’Aulne (Agelastica alni). Ce petit coléoptère passe sa vie sur les arbres : les œufs sont pondus sur la face inférieure des feuilles, après éclosion les larves se nourrissent en grignotant uniquement la surface du feuillage mais en grandissant leur appétit grandit également ! Après un court passage dans le sol le temps de la métamorphose les adultes retrouvent les feuilles pour s’y nourrir en les trouant, créant ainsi parfois de véritable dentelles !

Texte : Clément Parissot – Photo : Vincent Caron, Sylvie Gautier.

Les marais du Marquenterre sont le décor d’étonnantes parties de pêches collectives. Si vous vous arrêtez aux postes 3 ou 9, vous aurez peut-être la chance d’assister au ballet des Grands cormorans et ardéidés qui, chacun avec sa technique, part en quête de ses proies…

En première ligne, les « corbeaux de mer », au corps noir et fuselé, plongent avec vélocité à un, deux mètres de profondeur, poursuivant un banc de gardons ou d’épinoches. L’onde sinueuse que laisse leur passage à la surface de l’eau nous permet de suivre leur trajectoire aquatique.

Mouvement que semblent anticiper les Aigrettes garzettes, puisqu’elles décollent et se posent juste en aval des cormorans ; elles profitent ainsi du travail effectué par ces derniers, et n’ont qu’à piocher promptement, avec leur bec en poignard, le butin que les rabatteurs sous-marins ont acculé.

Mais les blanches coquettes aux doigts jaunes ne sont pas les seules à bénéficier de l’efficacité des cormorans. Leurs cousins – Grandes aigrettes et Hérons cendrés – ont eux aussi élu domicile sur le marais. Pas besoin de faire la statue pendant des heures en épiant alentour, attendant qu’une anguille s’approche : ils n’ont qu’à se poster légèrement en périphérie de l’agitation ichtyenne, et fondre sur le poisson qui se sera éloigné du groupe. Parfois, une Cigogne blanche fait son apparition, et adopte la même stratégie.

Enfin, les Spatules blanches ferment le cortège, marchant à la queue leur leu dans l’étang. Elles font de grands mouvements de droite à gauche avec leur bec entrouvert dans l’eau trouble, à l’aveugle. Dès qu’elles sentent un alevin ou un crustacé, elles referment leur outil aplati et capturent leur déjeuner.

Une fois tous ces oiseaux rassasiés, chacun va digérer et se reposer – cormorans ailes écartés, ardéidés tête rentrée dans les épaules, Spatules perchées sur une patte – et le marais retrouve alors son calme automnal…

Texte et photo : Cécile Carbonnier – Vidéo : Pierre Aghetti.

Le long des chemins, il vous arrive souvent de croiser la route de petits Crapauds communs ou calamites. Mais c’est aussi l’occasion en septembre lors des matinées à la rosée abondante d’être surpris par un saut de Grenouille rousse. Elle est de grande taille (5 à 10 cm) de coloration variable allant du jaune brunâtre en passant par le brun toujours marqué de bandes sombres. Une large tache temporal recouvre le tympan et se prolonge à travers l’œil jusqu’aux narines (museau bien arrondi). Elle se déplace par petits bonds successifs entre lesquels elle reste immobile (bien pratique pour la photo ! ). Dès la mi-octobre, elle va entrer en hibernation sous une souche ou enfouie dans la vase. Très sensible au moindre redoux, ce sera la première à sortir pour se reproduire en milieu aquatique dès début février. La ponte caractéristique en masse gélatineuse comporte 1000 à 4000 œufs.

C’est l’une des deux espèces de grenouille brune connue actuellement sur le Parc. La Grenouille agile bien moins abondante et observée de nouveau récemment sur le site a le ventre blanc immaculé, l’œil nettement bicolore en phase terrestre et le museau pointu.

Texte et photos : Philippe Carruette.