Les marées d’équinoxe ont eu lieu du 29 septembre au 3 octobre sous un ciel radieux et une quasi absence de vent. Que se soit pour des sorties guidées en baie ou dans les postes d’observation, le spectacle a été au rendez-vous !
La baie de Somme est devenue en tout début d’après-midi un grand lac calme. Plus de 8000 Huîtriers pie et 1785 Courlis cendrés privés de vasières se voient contraints de se poser sur les reposoirs du Parc.
Les courlis, en cette période de repos forcé mais nécessaire, aiment avoir les pattes dans l’eau. C’est sur les prairies humides du poste 7 qu’ils trouvent leur refuge ancestral.
Les huîtriers aiment plutôt avoir les pattes au sec sur de vastes bancs de sable. Mais leur reposoir traditionnel est sous l’eau aux postes 4 et 5… ce qui se sera avec le temps de plus en plus le cas.
En effet, le climat change, les sécheresses estivales s’accentuent, la pluviométrie se répartit différemment au fil des mois. Il faut donc garder cette précieuse eau de la fin du printemps à l’automne. Nous réfléchissons toutefois à créer des hauts fonds au poste 4 pour que des zones se découvrent tout de même sans avoir à trop baisser les niveaux d’eau des autres secteurs.
Comme toutes les autres espèces, il faut que l’on comprenne, observe et s’adapte à ces changements irrévocables. Finalement, après bien des hésitations, les huîtriers se sont posés au poste 7 dans les prairies en arrière des Courlis cendrés.
Les Balbuzards, quant à eux, profitaient de l’absence de vent pour pêcher en mer et survoler le Parc avec de gros poissons tout frétillants dans les serres.
Texte : Philippe Carruette / Illustrations : Jean Bail