Des billets sur l’actualité saisonnière des oiseaux, des observations naturalistes, des données inédites de baguage… vous pouvez également soumettre vos observations et photos.

NOUVEAUTÉ : venez participer à un recensement d’oiseaux sur 1 journée !

Formez une équipe, sillonnez le Parc à l’affût d’un maximum d’espèce de 9h à 17h… et faîtes les comptes ! Un moment palpitant et passionnant, inscrivez-vous vite places limitées !

Participer au Big Day Marquenterre

Le Sphinx de l’Euphorbe est un papillon nocturne assez commun sur le Parc du Marquenterre. Il a l’habitude néanmoins de voler de jour. Si vous l’approcher de trop près, il se met à écarter les ailes et à « vrombir » pour vous impressionner ! Sa chenille est très voyante (verte à orangée selon la maturité avec de gros cercles blancs et la « corne » à l’arrière, apanage des Sphinx). Au Parc, elle se nourrit sur l’Euphorbe maritime (Euphorbia paralias) poussant sur les dunes blanches. Ses couleurs avertissantes montrent qu’elle est aussi toxique que la plante.

Texte : Philippe Carruette – Photo : Michèle Peter.

On connaissait la patience légendaire des parents Spatules, qui tolèrent que leurs jeunes Tanguy les harcèlent jusque sur les zones d’hivernage africaines pour avoir à manger, dodelinant de la tête sans discontinuer. On savait aussi que de nombreux passereaux, tels les Pinsons, continuent à nourrir au sol leurs poussins fraîchement sortis du nid. Mais observer une quémande de Martin-pêcheur juvénile, alors qu’il sait parfaitement voler – et, par là même, pêcher – ce n’est pas banal ! Spectacle rare auquel nous avons pu assister sur le marais d’eau saumâtre du poste 1, par une chaude après-midi d’août…

Un sifflement bref et perçant se fait entendre, puis un éclair bleu fend l’air : Monsieur Martin cherche à manger. Perché sur un poteau de la clôture, il scrute attentivement les alentours. Tout à coup, il plonge, percutant violemment la surface de l’eau : belle prise ! On voit briller au bout de son bec un petit poisson, qu’il assomme illico avant de l’avaler tout cru dans le sens des écailles.

Le scénario se répète quand, soudain, un second flash bleu apparaît. Il s’agit d’un jeune – le plumage est plus mat que celui de l’adulte aux reflets prismatiques – qui, surprise, rejoint le premier et se met à écarter les ailes, corps ramassé, bec entrouvert, en posture typique de quémande alimentaire.

Généralement, les juvéniles se font rapidement houspiller par leurs parents, qui leur signifient ainsi qu’il est temps de se débrouiller seul. Le comportement observé ici est donc étonnant à plusieurs égards : non seulement le petit n’a pas quitté Papa après la dispersion qui succède normalement à la période de nidification, mais en plus ce dernier accepte sans broncher que son ado lui réclame le dîner.

Rappelons au passage que cet oiseau niche dans un terrier qu’il creuse lui-même dans la berge d’un cours d’eau. Le duo père-fils (ou fille) du Marquenterre pourrait venir des marais arrière-littoraux, ou des rives pentues de la Maye. Mâle et femelle ravitaillent leurs petits nidicoles à tour de rôle pendant environ quatre semaines, jusqu’à ce qu’ils sortent de terre pour s’alimenter de façon autonome. Une fois n’est pas coutume, l’émancipation de notre flèche rousse et bleue tarde ici à venir…

Quoiqu’il en soit, cette sympathique partie de pêche en famille permettra, à coup sûr, d’achever la formation du jeune Martin à la capture d’alevins… et finira de nous régaler les pupilles !

Texte : Cécile Carbonnier – Photos : Mélanie Siron, Alexander Hiley.

Vous trouverez ci-dessous le lien du dernier Bulletin Annuel recouvrant 2 saisons d’observations (2016 & 2017).

Bonne lecture !

Bulletin annuel 2016-2017

De beaux rassemblements d’Echasses blanches sont visibles sur le Parc en été (jusqu’à 44 oiseaux). On peut vraiment leur décerner la palme de l’élégance avec leurs interminables pattes roses si bien portées. Mais profitons bien de ces « plaisirs des yeux » sur pattes puisque après le 15 septembre la quasi-totalité de ces oiseaux seront en route vers le Sénégal, le Mali ou la Guinée Bissau. Les cas d’hivernage en France restent rares et ne concernent pratiquement que la zone méditerranéenne avec la Camargue.

Texte : Philippe Carruette – Photo : Alexander Hiley.

Les mouches tout le monde connaît… Surtout en été. Mais il y en a de bien nombreuses espèces. La Grande tachinaire (Tachina grossa) est régulière sur le Parc. Elle se reconnaît facilement à sa pilosité type bourdon et à sa tête jaune. L’adulte se nourrit sur le nectar des fleurs, et pond sur les plantes hôtes des papillons nocturnes. La larve est en effet bien carnivore et se développe sur les Bombyx notamment le Bombyx de la ronce abondant sur le Parc. Il n’est donc pas étonnant que cette mouche soit bien présente sur le site présentant plus de 200 espèces de papillons nocturnes recensés (soit la moitié des espèces en Picardie !).

Texte : Philippe Carruette – Photo : Michèle Peter.

Cette année est une année à Rainettes ! En effet la population de ce petit batracien a été plus importante cette année comparée aux années précédentes, trahissant une bonne reproduction au printemps. Apparentée aux Grenouilles et aux Crapauds, elle en diffère cependant par la présence de ventouses sur le bout de ses doigts, lui conférant un net avantage lorsqu’il s’agit de grimper. En effet la Rainette verte ou Rainette arboricole, passe le plus clair de son temps en hauteur dans la végétation. Elle peut ainsi s’y reposer, grâce a son camouflage très efficace, ou y chasser des insectes.

Si vous n’avez pas encore eu la chance de la trouver, regardez bien la végétation aux abords des chemins. Et si vos yeux refusent de la voir vous aurez peut être l’occasion de l’entendre pour vous aider. Elle émet un chant ressemblant à un grincement répété. Utiliser en période de reproduction pour la parade, il est encore possible de l’écouter à la fin de l’été et au début de l’automne. Comme les oiseaux, elle est dupée par la durée du jour semblable à celle du printemps, lui donnant de nouveau envie de donner de la voix.

Texte : Clément Parissot – Photos : Alexander Hiley, Clément Parissot.

Le soir du 11 août, un drôle d’oiseau a été vu au Parc : posé dans les branches, un petit héron gris se laisse observé. Trop petit pour être un Héron cendré, trop gris pour être une Aigrette garzette… En l’observant de plus près on remarque que certains caractères de l’oiseau proviennent de la première espèce tandis que d’autres caractères de la seconde espèce ! L’oiseau majoritairement gris présente une partie de la face blanche, des rémiges en grande partie blanches, des pattes courtes jaunâtres, et une taille intermédiaire entre une Aigrette garzette et un Héron cendré. En y repensant, nous avions remarqué d’étranges comportement dans la héronnière du Parc. Un nid de Héron cendré, comprenant 3 jeunes, était parfois nourri par une Aigrette garzette ! On a donc à faire ici à un couple mixte…

Nous avons donc pour la première fois sur le site le cas rare d’une hybridation entre ces deux espèces. Ce type de reproduction est connue depuis les années 80. Dans la littérature, la première mention est faite en 1983 en Belgique, puis en 1985 en Belgique encore, au Parc du Zwin (captivité). Chez cette famille d’oiseau (les Ardéidés) des cas d’hybridation sont régulièrement observés partout dans le monde, même entre genres différents comme c’est le cas ici.

Texte : Clément Parissot, Philippe Carruette – Photos : Ménalie Siron, Clément Parissot.