Des billets sur l’actualité saisonnière des oiseaux, des observations naturalistes, des données inédites de baguage… vous pouvez également soumettre vos observations et photos.

Le soir du 11 août, un drôle d’oiseau a été vu au Parc : posé dans les branches, un petit héron gris se laisse observé. Trop petit pour être un Héron cendré, trop gris pour être une Aigrette garzette… En l’observant de plus près on remarque que certains caractères de l’oiseau proviennent de la première espèce tandis que d’autres caractères de la seconde espèce ! L’oiseau majoritairement gris présente une partie de la face blanche, des rémiges en grande partie blanches, des pattes courtes jaunâtres, et une taille intermédiaire entre une Aigrette garzette et un Héron cendré. En y repensant, nous avions remarqué d’étranges comportement dans la héronnière du Parc. Un nid de Héron cendré, comprenant 3 jeunes, était parfois nourri par une Aigrette garzette ! On a donc à faire ici à un couple mixte…

Nous avons donc pour la première fois sur le site le cas rare d’une hybridation entre ces deux espèces. Ce type de reproduction est connue depuis les années 80. Dans la littérature, la première mention est faite en 1983 en Belgique, puis en 1985 en Belgique encore, au Parc du Zwin (captivité). Chez cette famille d’oiseau (les Ardéidés) des cas d’hybridation sont régulièrement observés partout dans le monde, même entre genres différents comme c’est le cas ici.

Texte : Clément Parissot, Philippe Carruette – Photos : Ménalie Siron, Clément Parissot.

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En bref : 5800 Huîtriers pies, 1232 Courlis cendrés, 379 Barges à queue noire, 304 Spatules blanches…. !

C’est parti : La migration bat son plein ! Les limicoles faisant halte en Baie rentrent sur le Parc lors des grandes marées qui se poursuivront jusqu’au milieu de la semaine prochaine. Huitrier pie (photo), Courlis, Bécasseaux, Barges… Tous « envahissent » par centaines ou milliers le Parc lorsque les vasières ne sont plus accessibles de l’autre côté de la digue. Un spectacle chaque année toujours aussi impressionnant !

Mais ils ne sont pas seuls à migrer… En été la migration des planeurs est elle aussi importante et bien visible. C’est lorsque que l’on combine grande marée et journée ensoleillée que l’on peut parfois apercevoir un migrateur intéressant : le Balbuzard pêcheur. Grand rapace présent sur tous les continents, il est le pêcheur le plus spécialisé de tous les oiseaux de proie. On le voit souvent à marée haute longer la digue séparant le Parc de la Baie à la recherche d’un poisson à attraper. Une fois sa proie repérée il fond dessus pattes en avant et l’emprisonne dans ses serres puissantes avant de partir le manger sur une branche…

Texte : Clément Parissot – Photos : Alexander Hiley, Vincent Caron.

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En bref : 1243 Canards colverts, 275 Canards souchets, 288 Barges à queue noire, 224 Spatules blanches, 287 Bécasseaux variables…

L’Etourneau sansonnet (Sturnus vulgaris), que l’on peut observer en ce moment souvent en groupes accompagnés de jeunes de l’année (photo), niche dans des cavités tapissées principalement d’herbes sèches. Mais le secret de ce passereau est qu’il est un parfait herboriste.

En effet, l’achillée millefeuille, le cerfeuil ou encore le sureau noir ont été retrouvés mêlées aux branches sèches utilisées pour fabriquer leur nid. Ces plantes ont un effet bénéfique sur l’activité des parents : leurs journées commencent plus tôt et ils sont plus présents ce qui permet de maintenir les œufs à une bonne température. Ceci a pour effet de permettre aux poussins de se développer plus vite, grâce à la chaleur qui favorise le développement de l’embryon.

Aussi présentes pour « décorer » leur nid, ces plantes utilisées en médecine ont donc un effet très bénéfique sur le comportement de cette espèce et favorisent ainsi le développement des jeunes Etourneaux.

Texte : Florent Creignou – Photo : Maëlle Hello.

Le Parc du Marquenterre accueille, on le sait, une belle diversité d’oiseaux. Mais il abrite également une multitude de mammifères, tous plus discrets les uns que les autres… Ces animaux farouches ont des habitudes plus crépusculaires voire nocturnes afin d’éviter les allers et venues des visiteurs. C’est donc lorsque le Parc ferme ses portes que putois, renards, lapins, chevreuils ou écureuils investissent les sentiers à la recherche de nourriture.

Seuls les plus patients et les plus chanceux peuvent les observer furtivement en journée, traversant un chemin, une prairie ou montant à un arbre. Mais en faisant attention, on peut facilement trouver des traces de leur passage nocturne. Une empreinte, une crotte, une plumée, une pomme de pin rongée… De nombreux indices sont visibles pour qui prend la peine de les chercher. Alors pendant votre visite, prenez le temps de baisser les yeux, peut être seriez vous sur la piste de l’un d’entre eux…

Texte : Clément Parissot – Photos : Alexander Hiley.

En ce début d’été chaud les Piérides sont nombreuses aussi bien dans la nature que dans les jardins. Tout le monde connaît ce grand papillon blanc à taches noires sur les ailes. Quatre espèces sont présentes sur le parc : la Piéride du chou (qui pond sur les alliaires), la Piéride du navet (qui ne pond jamais sur les navets !) la Piéride de la Moutarde (la chenille se nourrit sur les vesces, les lotiers) et la Piéride de la rave (qui adore aussi nos choux…). Elles passent l’hiver sous forme de chrysalides et la première génération sort en avril pour pondre à la mi-mai. Des mouvements de ces papillons ont été observés en mer fin juin montrant leur abondance cette année, les mouvements migratoires vers le sud, parfois spectaculaires, ont généralement lieu en septembre octobre avec la deuxième génération, bien observables depuis le point de vue du Parc.

Texte : Philippe Carruette – Photo : Mélanie Siron.

Deux  Ibis falcinelles sont observés sur le Parc depuis quelques jours. Ce bel oiseau européen au plumage acajou devient régulier chaque année sur le site depuis 2011 (11 observations depuis 1973). Ce n’est pourtant pas un inconnu en Picardie puisqu’il est noté comme un migrateur irrégulier depuis le milieu du 19ème siècle. Des groupes importants ont même été notés comme 30 à Quend en 1909 ou 15 en baie de Somme en 1936 ! Après avoir disparu comme nicheur en France en Camargue au 19ème, il y revient en 1991 à la faveur de l’augmentation spectaculaire des populations espagnoles (plus de 6000 couples). Aujourd’hui, plus de 600 couples nichent en France surtout en Camargue gardoise. La nidification au lac de Grand Lieu (Loire Atlantique) et dans le marais de Brouage montre son extension vers le nord. Ces deux oiseaux en plumage d’immatures ont été observés tentant de s’accoupler et « jouant » avec des branches. Quatre individus de même âge (2 ans) avaient été observés fin mai en vallée d’Authie.

La multiplication des colonies d’ardéidés et de Spatules blanches en saulaie sur nos marais arrière littoraux seront sans nul doute dans un futur proche, très attractives pour ce bel oiseau lié aux grandes zones marécageuses.

Texte : Philippe Carruette – Photo : Hedwige Letienne.