Des billets sur l’actualité saisonnière des oiseaux, des observations naturalistes, des données inédites de baguage… vous pouvez également soumettre vos observations et photos.

L’Etourneau sansonnet (Sturnus vulgaris), que l’on peut observer en ce moment souvent en groupes accompagnés de jeunes de l’année (photo), niche dans des cavités tapissées principalement d’herbes sèches. Mais le secret de ce passereau est qu’il est un parfait herboriste.

En effet, l’achillée millefeuille, le cerfeuil ou encore le sureau noir ont été retrouvés mêlées aux branches sèches utilisées pour fabriquer leur nid. Ces plantes ont un effet bénéfique sur l’activité des parents : leurs journées commencent plus tôt et ils sont plus présents ce qui permet de maintenir les œufs à une bonne température. Ceci a pour effet de permettre aux poussins de se développer plus vite, grâce à la chaleur qui favorise le développement de l’embryon.

Aussi présentes pour « décorer » leur nid, ces plantes utilisées en médecine ont donc un effet très bénéfique sur le comportement de cette espèce et favorisent ainsi le développement des jeunes Etourneaux.

Texte : Florent Creignou – Photo : Maëlle Hello.

Le Parc du Marquenterre accueille, on le sait, une belle diversité d’oiseaux. Mais il abrite également une multitude de mammifères, tous plus discrets les uns que les autres… Ces animaux farouches ont des habitudes plus crépusculaires voire nocturnes afin d’éviter les allers et venues des visiteurs. C’est donc lorsque le Parc ferme ses portes que putois, renards, lapins, chevreuils ou écureuils investissent les sentiers à la recherche de nourriture.

Seuls les plus patients et les plus chanceux peuvent les observer furtivement en journée, traversant un chemin, une prairie ou montant à un arbre. Mais en faisant attention, on peut facilement trouver des traces de leur passage nocturne. Une empreinte, une crotte, une plumée, une pomme de pin rongée… De nombreux indices sont visibles pour qui prend la peine de les chercher. Alors pendant votre visite, prenez le temps de baisser les yeux, peut être seriez vous sur la piste de l’un d’entre eux…

Texte : Clément Parissot – Photos : Alexander Hiley.

En ce début d’été chaud les Piérides sont nombreuses aussi bien dans la nature que dans les jardins. Tout le monde connaît ce grand papillon blanc à taches noires sur les ailes. Quatre espèces sont présentes sur le parc : la Piéride du chou (qui pond sur les alliaires), la Piéride du navet (qui ne pond jamais sur les navets !) la Piéride de la Moutarde (la chenille se nourrit sur les vesces, les lotiers) et la Piéride de la rave (qui adore aussi nos choux…). Elles passent l’hiver sous forme de chrysalides et la première génération sort en avril pour pondre à la mi-mai. Des mouvements de ces papillons ont été observés en mer fin juin montrant leur abondance cette année, les mouvements migratoires vers le sud, parfois spectaculaires, ont généralement lieu en septembre octobre avec la deuxième génération, bien observables depuis le point de vue du Parc.

Texte : Philippe Carruette – Photo : Mélanie Siron.

Deux  Ibis falcinelles sont observés sur le Parc depuis quelques jours. Ce bel oiseau européen au plumage acajou devient régulier chaque année sur le site depuis 2011 (11 observations depuis 1973). Ce n’est pourtant pas un inconnu en Picardie puisqu’il est noté comme un migrateur irrégulier depuis le milieu du 19ème siècle. Des groupes importants ont même été notés comme 30 à Quend en 1909 ou 15 en baie de Somme en 1936 ! Après avoir disparu comme nicheur en France en Camargue au 19ème, il y revient en 1991 à la faveur de l’augmentation spectaculaire des populations espagnoles (plus de 6000 couples). Aujourd’hui, plus de 600 couples nichent en France surtout en Camargue gardoise. La nidification au lac de Grand Lieu (Loire Atlantique) et dans le marais de Brouage montre son extension vers le nord. Ces deux oiseaux en plumage d’immatures ont été observés tentant de s’accoupler et « jouant » avec des branches. Quatre individus de même âge (2 ans) avaient été observés fin mai en vallée d’Authie.

La multiplication des colonies d’ardéidés et de Spatules blanches en saulaie sur nos marais arrière littoraux seront sans nul doute dans un futur proche, très attractives pour ce bel oiseau lié aux grandes zones marécageuses.

Texte : Philippe Carruette – Photo : Hedwige Letienne.

Depuis le 2 juillet, la Grande Tortue (Nymphalis polychloros) a été vue à plusieurs reprises sur le Parc du Marquenterre. Cette espèce est présente partout en France mais généralement en faible effectif et se raréfie depuis quelques années dans la moitié nord du pays. Bien qu’elle soit présente dans la Somme, la Grande Tortue n’avait pas encore été observée sur le site.

Ce papillon a le dessus des ailes orange marqué de noir avec des bordures sombres et des lunules bleues foncées sur le bord des ailes inférieures. Le revers des ailes est brun foncé. Il vit dans des habitats variés tels que des bois de feuillus, des clairières et des allées ensoleillées ou des jardins.

Il est possible de l’observer dès le mois de mars, les adultes sortent d’hivernation pour se reproduire. Ils pondent leurs œufs sur des branches d’orme, de saule ou de certains arbres fruitiers. Les chenilles se développent sur ces arbres jusqu’en juillet. Après leur métamorphose, ces nouveaux adultes explorent leur environnement à la recherche d’un lieu tranquille frais et sombre où ils passeront le mois d’août en léthargie, c’est l’estivation. Certains d’entre eux sortiront en septembre avant de retourner dans leur abri pour hiverner jusqu’au printemps suivant où ils se reproduiront à leur tour. Il est donc encore peut-être possible de croiser la Grande Tortue dans les allées du Parc avant qu’elle n’entame son estivation. Alors ouvrez l’œil !

Texte : Mélanie Siron – Source photo : inpn.mnhn.fr

Les opérations de baguage au printemps permettent de se rendre compte de manière précise de la nidification. Après un début de saison catastrophique pour les passereaux (froid, pluies et vent de fin mars à début mai), juin a permis de voir revenir de bonnes densités d’insectes avec la chaleur. Les juvéniles de Rousserolles, Phragmites, Merles noirs, Fauvettes à tête noire, Hirondelles… semblent être nombreux notamment pour les couples ayant niché les plus tard. Néanmoins, la situation des Pouillots ne semblent pas s’être fortement améliorée, qu’ils soient Fitis ou Véloces les adultes ont connu une forte mortalité à leur arrivée fin mars début avril en pleine période d’absence de nourriture.

Tous ces jeunes passereaux ont souvent, notamment pour les espèces les plus territoriales, un plumage plus discret et différent de celui des adultes. Ainsi les jeunes Rouge-gorges n’ont pas de tache orange, les jeunes fauvettes à tête noire ont la calotte brune qu’ils soient mâles ou femelles.

Lorsque les juvéniles sortent des nids, les adultes continuent de les alimenter. Posés au sol ou sur des branches, ces jeunes volants attendent patiemment leur nourriture entre deux exercices de vol. Vous pourrez peut être admirez ce spectacle le long des chemins, comme par exemple celui de ces trois jeunes Hirondelles…

Texte : Philippe Carruette et Clément Parissot – Photo : Philippe Carruette – Vidéo : Marion Mao.

La Belle Dame est facilement observable sur le Parc en été. C’est un de nos grands papillons migrateurs digne du Monarque américain. L’espèce hiverne en Afrique du Nord et de l’Ouest (Benin, Sénégal, Tchad…) et peut être même bien plus au sud, puis migre au printemps vers l’Europe soit une distance parfois de plus de 4000 km ! Ces individus au pattern très clair et usé sont surtout observés en mai sur le Parc. Elle va effectuer un à trois cycles de reproduction.

La chenille gris verdâtre aux marbrures jaunes se nourrit sur la bardane, les chardons, l’ortie, la mauve. A l’automne les adultes survivants des dernières générations européennes vont partir de nouveau vers l’Afrique ! Ces déplacements seuls ou en petits groupes sont ultra rapides pour un insecte avec une vitesse de plus de 25 à 30 km/h quand les vents d’altitude les portent. On parle de déplacements journaliers atteignant parfois 500 km !

La dernière invasion spectaculaire dans notre région date de 2009 où des milliers de Belles Dames avaient survolé le littoral fin mai en quelques jours, avec des pics à 20 individus comptés à la minute sur la route de Quend !

Texte : Philippe Carruette – Photo : Mélanie Siron.

Nous le savons tous, le Parc accueille chaque année de nombreux oiseaux. Leur présence ici est en partie due à l’abondance de nourriture disponible sur le Parc et même sur la Baie de Somme toute entière. Les vers, coquillages et grenouilles n’ont qu’à bien se cacher. Mais certains oiseaux ont les yeux souvent plus gros que le ventre… Seuls les observateurs les plus aguerris ou les plus chanceux pourront observer la capture d’une anguille par un Cormoran, un Héron ou même une Cigogne.

Une anguille, vous en doutiez lors de vos observations ? Eh bien oui, c’est bien possible. En effet, les étendues d’eau du Parc recueillent une importante population d’anguilles. Pouvant mesurer jusqu’à 150 cm et peser plus de 4 kg pour les femelles, l’Anguille d’Europe tente tant bien que mal d’échapper au bec de ces oiseaux. Autant migratrice qu’une Cigogne, ces anguilles se reproduisent dans les profondeurs de l’océan atlantique. Elles parcourent des milliers de kilomètres en direction de l’Europe pour remonter les fleuves et rivières. C’est ici qu’elles atteindront leurs tailles d’adultes. Dans un dernier temps, jusqu’à l’âge de 9 ans pour les mâles et 12 ans pour les femelles, elles repartiront se reproduire profitant ainsi des cours d’eau, des crues et des inondations pour rejoindre l’atlantique.

Texte : Jérémy Nicot – Photo : Mélanie Siron.