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Chez les Canards, plusieurs espèces pratiquent ce que l’on appelle la « migration de mue » (renouvellement du plumage). C’est le cas par exemple du Canard pilet, de la Sarcelle d’hiver ou encore du Tadorne de Belon. Chez ce dernier, un phénomène très visible et intéressant se produit durant cette période…

Tous les individus ne participent pas à cette petite migration, notamment la plupart des femelles adultes. Les premiers à partir sont les oiseaux qui n’ont pas niché ou les immatures et ils se regroupent essentiellement sur les côtes allemandes de la mer du Nord. Les nicheurs, eux, les rejoindront plus tard. Mais si tout le monde ne part pas, c’est qu’il faut bien prendre soins des canetons encore très vulnérables qui ne deviendront indépendant qu’à l’âge de 45-50 jours de vie. C’est alors que se forment des… crèches ! Un ou plusieurs adultes sont « missionnés » pour veiller sur une vingtaine de petits en moyenne (ce chiffre peu monter jusqu’à plus de 100 !), issus de couples différents. En ce moment sur le Parc, une crèche de 23 canetons est visible sur l’un des plans d’eau du parcours bleu, parfois rejoint par un couple et ses 7 petits présent sur le même étang.

Texte : Clément Parissot – Photos : Mélanie Siron.

Cela fait maintenant plus d’un mois que les premiers poussins de Spatule blanche ont éclos à la héronnière, et depuis une dizaine jours on peut enfin voir les premiers envols ! A cet âge-là les jeunes ont déjà la taille adulte et son bien emplumées. Elles ont un bec plus court et de couleur rose grisâtre, et non noir à bout jaune comme leurs parents, ainsi que le bout des ailes noir bien visible en vol. On peut souvent les observer au poste 3 où elles se rassemblent avec quelques adultes et continuent à quémander de la nourriture en secouant la tête de haut en bas.
Vous aurez peut être l’occasion de les croiser sur le petit parcours où elles font leurs premiers atterrissages assez hésitants, et vont se percher dans les branches basses des pins pour s’entraîner, ou se sécher lorsque l’atterrissage a fini dans l’eau !
Les dernières Spatules resteront sur le Parc jusqu’au mois de septembre avant d’entamer leur migration vers la côte ouest africaine pour y passer l’hiver.
Texte et photo : Maëlle Hello.

C’est presque chaque année que les observatoires du Parc sont occupés par un tout petit oiseau, discret et rapide… Rencontre avec le Troglodyte mignon :

Il tient la seconde place des oiseaux les plus petits d’Europe (derrière les Roitelets) mais possède un chant très puissant s’élevant à 96 dB à 1 m (soit l’équivalent d’une moto) avec une portée pouvant aller jusqu’à 500m ! Le mâle délimite ainsi un territoire où il pourra construire plusieurs nids de mousse (entre 3 et 12) dans un trou, un boisson dense, la cavité d’un mur ou entre les poutres d’un observatoire… Les femelles, plutôt effacées et silencieuses, se déplacent entre les différents territoires à la recherche d’un nid à leur convenance. Lorsqu’elle passe sur son domaine, le mâle parade et l’attire vers les différents nids de son territoire… Elle ne choisit donc pas le mâle, mais le nid qu’elle s’empressera de finaliser avec de la mousse et des plumes.

Enfin, après accouplement, c’est la femelle qui s’occupera seule de la couvaison et du nourrissage. Ce n’est qu’à la sortie des jeunes du nid que le mâle les accompagnera à l’extérieur, notamment pour trouver un dortoir en fin de journée.

Texte : Clément Parissot – Photo : Maëlle Hello

Une chenille ? Noire, avec de grosses mandibules ? Non ! Une larve d’Hydrophile (Hydrophilus piceus) ! Cet insecte est le plus grand et le plus imposant des insectes aquatiques européens (5 cm). Capable aussi bien de nager que de marcher, il affectionne les zones d’eaux stagnantes (mares, marais, étangs) bien végétalisées. En outre le fait que l’adulte soit strictement végétarien, il a besoin de plantes flottantes comme par exemple les lentilles d’eau pour pondre ses œufs sous les feuilles. Ceux ci sont protéger dans cocon de ponte surmonté d’une « cheminée » dépassant de la surface de l’eau afin d’alimenter les œufs en oxygène.

Une fois sortie de son œuf, la larve carnassière se développera dans l’eau en consommant essentiellement de petits mollusque gastéropodes aquatiques comme les Limnées et les Planorbes. C’est sur la fin de son développement qu’elle sortira à l’air en rampant (à cause de ses pattes trop courtes) avec l’objectif de se creuser une loge dans la terre meuble. Une fois installée, elle entamera sa métamorphose vers le stade adulte, bouclant ainsi le cycle.

Texte : Clément Parissot – Photo : Lara Marchand.

C’est la période idéale pour croiser sur les chemins du Parc le Carabe chagriné (Carabus coriaceus), coléoptère de près de 40 mm de long. Il se caractérise par son aspect très sombre, de grands yeux noirs, deux longues antennes et des élytres à l’aspect rugueux. Il se déplace extrêmement rapidement grâce à ses trois longues paires de pattes qui sont griffues lui permettant même de grimper. Les ailes sous les élytres sont très réduites et le rendent inapte au vol ! Surtout nocturne, c’est un redoutable prédateur dès son stade larvaire (spectaculaire paire de mandibules). Il est capable de capturer escargots, insectes et même les plus grosses loches orangées. Il serait capable d’ingérer trois fois son poids par jour ! Et au fait pourquoi « chagriné » ? Il y a bien une Libellule déprimée ! En tout cas si vous avez un jardin vos salades et radis ne seront pas « chagrinés » qu’il soit dans les parages !

Texte et photo : Phlippe Carruette.

Rondouillard, gros yeux noirs, hautes pattes fines… Il a tout d’un Rouge-gorge et pourtant il est bien terne, tout moucheté de beige roussâtre. Les juvéniles de cette espèce ont en effet ce plumage qui passe bien inaperçu et ne déclenche pas les agressions territoriales des adultes qui ne supportent pas une « poitrine orange » sur leur territoire. Après leur mue post juvénile en fin d’été ces jeunes Rouge-gorges verront une teinte orangée apparaître sur leur poitrine. Pendant ce temps la femelle aura le temps d’entreprendre une deuxième couvée, les jeunes volants de la première couvée seront alors encore à la charge du mâle pendant une quinzaine de jours pendant que la femelle couve. Des cas rares de troisième ponte ont déjà été signalés. Il faut dire que la mortalité des juvéniles chez cette espèce est particulièrement importante.

Texte : Philippe Carruette – Photos : Clément Parissot, Philippe Carruette.

 

C’est fin mai sur les ombellifères et les fleurs d’aubépine que l’on voit sortir la Trichie fasciée (Trichius fasciatus). Ce petit coléoptère (9 à 12 mm) a les couleurs et la pilosité sur le thorax du bourdon et ses élytres les teintes de la guêpe d’où son nom britannique de « Bee beetle » (scarabé abeille). La couleur des élytres varie du jaune clair à l’orange. L’écusson (triangle séparant les deux élytres en arrière de la tête) est noir.  Elle porte aussi une petite « dent » caractéristique sur les tibias médians. Les adultes butinent de manière active les fleurs alors que les larves se développent dans le bois pourri pendant deux ans. Sur le Parc elles sont en priorité dans les bouleaux et aulnes.

Texte et photo : Philippe Carruette.

Deux à trois couples de Mésanges huppées nichent sur le Parc du Marquenterre. Ils sont très localisés autour du pavillon d’accueil, au fond des parkings et à la héronnière en adéquation avec la pinède. L’hiver, elle vient aussi à la mangeoire garnie de tournesol devant le pavillon d’accueil. Le nid est souvent construit dans un trou d’arbre mort ou cassé par une tempête. Elle est considérée comme très sédentaire mais à l’automne 2003 lors d’irruptions importantes d’espèces forestières des mouvements migratoires furent notés ainsi qu’un groupe exceptionnel de 15 oiseaux ensembles.

Texte : Philippe Carruette – Photo : Clément Parissot.