Des billets sur l’actualité saisonnière des oiseaux, des observations naturalistes, des données inédites de baguage… vous pouvez également soumettre vos observations et photos.

Les opérations de baguage au printemps permettent de se rendre compte de manière précise de la nidification. Après un début de saison catastrophique pour les passereaux (froid, pluies et vent de fin mars à début mai), juin a permis de voir revenir de bonnes densités d’insectes avec la chaleur. Les juvéniles de Rousserolles, Phragmites, Merles noirs, Fauvettes à tête noire, Hirondelles… semblent être nombreux notamment pour les couples ayant niché les plus tard. Néanmoins, la situation des Pouillots ne semblent pas s’être fortement améliorée, qu’ils soient Fitis ou Véloces les adultes ont connu une forte mortalité à leur arrivée fin mars début avril en pleine période d’absence de nourriture.

Tous ces jeunes passereaux ont souvent, notamment pour les espèces les plus territoriales, un plumage plus discret et différent de celui des adultes. Ainsi les jeunes Rouge-gorges n’ont pas de tache orange, les jeunes fauvettes à tête noire ont la calotte brune qu’ils soient mâles ou femelles.

Lorsque les juvéniles sortent des nids, les adultes continuent de les alimenter. Posés au sol ou sur des branches, ces jeunes volants attendent patiemment leur nourriture entre deux exercices de vol. Vous pourrez peut être admirez ce spectacle le long des chemins, comme par exemple celui de ces trois jeunes Hirondelles…

Texte : Philippe Carruette et Clément Parissot – Photo : Philippe Carruette – Vidéo : Marion Mao.

La Belle Dame est facilement observable sur le Parc en été. C’est un de nos grands papillons migrateurs digne du Monarque américain. L’espèce hiverne en Afrique du Nord et de l’Ouest (Benin, Sénégal, Tchad…) et peut être même bien plus au sud, puis migre au printemps vers l’Europe soit une distance parfois de plus de 4000 km ! Ces individus au pattern très clair et usé sont surtout observés en mai sur le Parc. Elle va effectuer un à trois cycles de reproduction.

La chenille gris verdâtre aux marbrures jaunes se nourrit sur la bardane, les chardons, l’ortie, la mauve. A l’automne les adultes survivants des dernières générations européennes vont partir de nouveau vers l’Afrique ! Ces déplacements seuls ou en petits groupes sont ultra rapides pour un insecte avec une vitesse de plus de 25 à 30 km/h quand les vents d’altitude les portent. On parle de déplacements journaliers atteignant parfois 500 km !

La dernière invasion spectaculaire dans notre région date de 2009 où des milliers de Belles Dames avaient survolé le littoral fin mai en quelques jours, avec des pics à 20 individus comptés à la minute sur la route de Quend !

Texte : Philippe Carruette – Photo : Mélanie Siron.

Nous le savons tous, le Parc accueille chaque année de nombreux oiseaux. Leur présence ici est en partie due à l’abondance de nourriture disponible sur le Parc et même sur la Baie de Somme toute entière. Les vers, coquillages et grenouilles n’ont qu’à bien se cacher. Mais certains oiseaux ont les yeux souvent plus gros que le ventre… Seuls les observateurs les plus aguerris ou les plus chanceux pourront observer la capture d’une anguille par un Cormoran, un Héron ou même une Cigogne.

Une anguille, vous en doutiez lors de vos observations ? Eh bien oui, c’est bien possible. En effet, les étendues d’eau du Parc recueillent une importante population d’anguilles. Pouvant mesurer jusqu’à 150 cm et peser plus de 4 kg pour les femelles, l’Anguille d’Europe tente tant bien que mal d’échapper au bec de ces oiseaux. Autant migratrice qu’une Cigogne, ces anguilles se reproduisent dans les profondeurs de l’océan atlantique. Elles parcourent des milliers de kilomètres en direction de l’Europe pour remonter les fleuves et rivières. C’est ici qu’elles atteindront leurs tailles d’adultes. Dans un dernier temps, jusqu’à l’âge de 9 ans pour les mâles et 12 ans pour les femelles, elles repartiront se reproduire profitant ainsi des cours d’eau, des crues et des inondations pour rejoindre l’atlantique.

Texte : Jérémy Nicot – Photo : Mélanie Siron.

Chez les Canards, plusieurs espèces pratiquent ce que l’on appelle la « migration de mue » (renouvellement du plumage). C’est le cas par exemple du Canard pilet, de la Sarcelle d’hiver ou encore du Tadorne de Belon. Chez ce dernier, un phénomène très visible et intéressant se produit durant cette période…

Tous les individus ne participent pas à cette petite migration, notamment la plupart des femelles adultes. Les premiers à partir sont les oiseaux qui n’ont pas niché ou les immatures et ils se regroupent essentiellement sur les côtes allemandes de la mer du Nord. Les nicheurs, eux, les rejoindront plus tard. Mais si tout le monde ne part pas, c’est qu’il faut bien prendre soins des canetons encore très vulnérables qui ne deviendront indépendant qu’à l’âge de 45-50 jours de vie. C’est alors que se forment des… crèches ! Un ou plusieurs adultes sont « missionnés » pour veiller sur une vingtaine de petits en moyenne (ce chiffre peu monter jusqu’à plus de 100 !), issus de couples différents. En ce moment sur le Parc, une crèche de 23 canetons est visible sur l’un des plans d’eau du parcours bleu, parfois rejoint par un couple et ses 7 petits présent sur le même étang.

Texte : Clément Parissot – Photos : Mélanie Siron.

Cela fait maintenant plus d’un mois que les premiers poussins de Spatule blanche ont éclos à la héronnière, et depuis une dizaine jours on peut enfin voir les premiers envols ! A cet âge-là les jeunes ont déjà la taille adulte et son bien emplumées. Elles ont un bec plus court et de couleur rose grisâtre, et non noir à bout jaune comme leurs parents, ainsi que le bout des ailes noir bien visible en vol. On peut souvent les observer au poste 3 où elles se rassemblent avec quelques adultes et continuent à quémander de la nourriture en secouant la tête de haut en bas.
Vous aurez peut être l’occasion de les croiser sur le petit parcours où elles font leurs premiers atterrissages assez hésitants, et vont se percher dans les branches basses des pins pour s’entraîner, ou se sécher lorsque l’atterrissage a fini dans l’eau !
Les dernières Spatules resteront sur le Parc jusqu’au mois de septembre avant d’entamer leur migration vers la côte ouest africaine pour y passer l’hiver.
Texte et photo : Maëlle Hello.

C’est presque chaque année que les observatoires du Parc sont occupés par un tout petit oiseau, discret et rapide… Rencontre avec le Troglodyte mignon :

Il tient la seconde place des oiseaux les plus petits d’Europe (derrière les Roitelets) mais possède un chant très puissant s’élevant à 96 dB à 1 m (soit l’équivalent d’une moto) avec une portée pouvant aller jusqu’à 500m ! Le mâle délimite ainsi un territoire où il pourra construire plusieurs nids de mousse (entre 3 et 12) dans un trou, un boisson dense, la cavité d’un mur ou entre les poutres d’un observatoire… Les femelles, plutôt effacées et silencieuses, se déplacent entre les différents territoires à la recherche d’un nid à leur convenance. Lorsqu’elle passe sur son domaine, le mâle parade et l’attire vers les différents nids de son territoire… Elle ne choisit donc pas le mâle, mais le nid qu’elle s’empressera de finaliser avec de la mousse et des plumes.

Enfin, après accouplement, c’est la femelle qui s’occupera seule de la couvaison et du nourrissage. Ce n’est qu’à la sortie des jeunes du nid que le mâle les accompagnera à l’extérieur, notamment pour trouver un dortoir en fin de journée.

Texte : Clément Parissot – Photo : Maëlle Hello

Une chenille ? Noire, avec de grosses mandibules ? Non ! Une larve d’Hydrophile (Hydrophilus piceus) ! Cet insecte est le plus grand et le plus imposant des insectes aquatiques européens (5 cm). Capable aussi bien de nager que de marcher, il affectionne les zones d’eaux stagnantes (mares, marais, étangs) bien végétalisées. En outre le fait que l’adulte soit strictement végétarien, il a besoin de plantes flottantes comme par exemple les lentilles d’eau pour pondre ses œufs sous les feuilles. Ceux ci sont protéger dans cocon de ponte surmonté d’une « cheminée » dépassant de la surface de l’eau afin d’alimenter les œufs en oxygène.

Une fois sortie de son œuf, la larve carnassière se développera dans l’eau en consommant essentiellement de petits mollusque gastéropodes aquatiques comme les Limnées et les Planorbes. C’est sur la fin de son développement qu’elle sortira à l’air en rampant (à cause de ses pattes trop courtes) avec l’objectif de se creuser une loge dans la terre meuble. Une fois installée, elle entamera sa métamorphose vers le stade adulte, bouclant ainsi le cycle.

Texte : Clément Parissot – Photo : Lara Marchand.

C’est la période idéale pour croiser sur les chemins du Parc le Carabe chagriné (Carabus coriaceus), coléoptère de près de 40 mm de long. Il se caractérise par son aspect très sombre, de grands yeux noirs, deux longues antennes et des élytres à l’aspect rugueux. Il se déplace extrêmement rapidement grâce à ses trois longues paires de pattes qui sont griffues lui permettant même de grimper. Les ailes sous les élytres sont très réduites et le rendent inapte au vol ! Surtout nocturne, c’est un redoutable prédateur dès son stade larvaire (spectaculaire paire de mandibules). Il est capable de capturer escargots, insectes et même les plus grosses loches orangées. Il serait capable d’ingérer trois fois son poids par jour ! Et au fait pourquoi « chagriné » ? Il y a bien une Libellule déprimée ! En tout cas si vous avez un jardin vos salades et radis ne seront pas « chagrinés » qu’il soit dans les parages !

Texte et photo : Phlippe Carruette.