Des billets sur l’actualité saisonnière des oiseaux, des observations naturalistes, des données inédites de baguage… vous pouvez également soumettre vos observations et photos.

Une journée chaude avec un rayon de Soleil est toujours la bienvenue pour les oiseaux planeurs en migration comme les Milans noirs, les Busards des roseaux ou les premières Bondrées apivores. Mais celles qui en profitent le plus se sont sans nul doute les Cigognes blanches qui seules ou en groupes utilisent au mieux les ascendances thermiques. Le grand échassier souvent à l’envergure de plus de deux mètres est en effet très peu musclé. Le vol battu lui fait dépenser beaucoup trop d’énergie. Le simple fait de la courte traversée de la Méditerranée au détroit de Gibraltar par vent de face peut être fatal pour des juvéniles peu expérimentés qui n’ont pas eu la patience d’attendre ces bénéfiques courants d’airs chauds.

Texte : Philippe Carruette – Photos : Elodie Muylaert

[TELECHARGER] le comptage du 18 avril 2018

En bref : 69 Spatules blanches, 68 Avocettes élégantes,  58 Canards souchets…

Fin mars début avril, Verdiers, Chardonnerets et Pinson des arbres sont de passage. On peut les voir en nombre au sol sous les pinèdes autour du pavillon d’accueil où ils mangent notamment des graines de pins. Le long des sentiers du parc en fin de parcours ils sont dans les aulnaies ou les pinèdes à la recherche aussi de graines. Grâce au baguage on sait que « nos » Verdiers peuvent venir du Nord Pas de Calais ou des Pays Bas, les Chardonnerets d’Angleterre, et les Pinsons des arbres de tous les pays du nord et de l’est de l’Europe. Du fait des milieux ouverts du Parc peu de couples de fringilles y nichent.

Texte : Philippe Carruette – Photo : Clément Parissot.

Voilà maintenant quelques semaines que les Mouettes rieuses migratrices sont de retour au Parc. Revenant de leurs zone d’hivernage qui s’étend jusqu’au pourtour méditerranéen, certaines sont de passage, faisant halte avant de continuer plus au nord tandis que d’autre reviennent pour nicher sur les îlots du poste 1.

Parmi toutes ces Mouettes, on peut remarquer certains individus avec des couleurs particulières. En effet quelques oiseaux sont observés avec un cou et un poitrail plus ou moins rose (ici le mâle sur la photo) ! Contrairement à ce que nous avons vu précédemment pour les Canards pilets il ne s’agit pas d’une « teinture » due à une terre colorée. Cette fois ci, cette coloration est provoquée par l’alimentation des Mouettes en méditerranée. Certaines analyses de plumage ont montré une grande quantité d’astaxanthine dans les plumes, un pigment de la famille des caroténoïdes. Celui ci est présent parfois en grande quantité dans les crevettes, le plancton ou même certaines algues.

Depuis les années 90, on remarque une augmentation du nombre de ces « Mouettes roses ». Certains pensent que ceci serait du à l’ajout de ce pigment dans l’alimentation des saumons d’élevage, profitant également aux crevettes, augmentant ainsi leur teneur en caroténoïdes !

Texte et Photo (digiscopie) : Clément Parissot.

[TELECHARGER] le comptage du 3 avril 2018

En bref : 82 Avocettes élégantes, 78 Spatules blanches, 5 Garrots à oeil d’or….

En arrivant au Parc vous pouvez les voir tourner haut dans le ciel au de dessus du pavillon d’accueil. Les trois premières Hirondelles (2 mâles et une femelle) sont arrivées le 5 avril, ce qui est une dizaine de jours plus tard qu’à l’accoutumée pour les nicheuses locales. Les conditions météorologiques étaient particulièrement défavorables tant sur les Pyrénées qu’elles traversent que chez nous avec le froid et le vent qui rend difficile la capture des rares insectes volants. Tout de suite elles ont repris leur quartier dans les ateliers du Parc où des ouvertures ont été faites dans les portes par l’équipe d’entretien du parc pour accueillir comme il se doit ces grandes migratrices revenant d’Afrique centrale. Fin avril, les oiseaux seront bagués ou contrôlés si ils sont déjà bagués pour suivre cette population d’une dizaine de couples.

Texte : Philippe Carruette – Photo : Clément Parissot.

L’hirondelle fait le printemps ? Voilà une semaine maintenant que le printemps est de retour… Et les hirondelles ne sont toujours pas revenues à leur nid dans nos bâtiments techniques. En les attendant, on remarque tout de même que d’autres oiseaux sont présents pour nous rappeler que les beaux jours sont à venir. En effet Mésanges, Alouettes ou Grives redonnent de la voix pour conquérir leur partenaire ou délimiter leur territoire ! Les premiers Pouillots fitis ont même été entendu ces derniers jours le long des chemins du Parc. Des petits chants timides, certes, mais qui annoncent les futures matinées ensoleillées et sonores à venir !

Pour le moment, les prévisions sont encore à la grisaille. C’est alors que des petits cris sont entendus dans la pinède, comme un sifflet d’arbitre, court et sec : rrhu rrhu ! Il s’agit du Pinson des arbres nous laissant entendre son « cri de pluie » . Il paraîtrait que ce fameux cri annonce la pluie ! Cependant on peut également l’entendre pas temps sec. Il reste tout de même assez mystérieux car il peut être différent en fonction des régions où il est entendu et on lui confère plusieurs rôles… Mais le marquage de territoire reste pour l’instant de plus probable étant donné que ce cri est entendu essentiellement de février à juillet.

Texte : Clément Parissot – Photos : Alexander Hiley

Cette magnifique image de Canard souchet, prise par Didier Humez attise notre curiosité…

Nous sommes « homéothermes » comme les oiseaux… notre température est constante quelque soit le thermomètre extérieur. Mais alors, comme ce canard peut-il maintenir ses pieds en contact du gel ?

Il arrive même que les pattes gèlent sous l’action du froid… et dégèlent ensuite au redoux.

Notre collègue ornithologue du Pont de Gau préconise alors la fermeture du site au public pour éviter que les Flamants roses ne décollent… et ne se retrouvent démembrés en atterrissant sur un plan d’eau gelé !!! (Source)

Parfois, le froid peut également toucher les ailes des oiseaux… c’est le cas en Bulgarie pour ces Cigognes blanches ! (Source DNA)

Quelle explication alors ?

  • L’oiseau alterne de patte toutes les minutes ?
  • Ses pattes ont une température constante de 40-42°C ?
  • Il s’enduit les pattes d’antigel ?
  • … ?

La réponse nous vient outre atlantique d’une biologiste et chercheuse canadienne, Pascale Otis. Sa découverte démontre que les cellules de la peau des oiseaux sont constituées d’une protéine aux facultés antigel !! Cette propriété était déjà connue d’animaux « à sang froid ». Avec une température négative de -10°C, celle des pattes se stabiliseraient à -7°C sans geler !!! CQFD ! (Source)