Des billets sur l’actualité saisonnière des oiseaux, des observations naturalistes, des données inédites de baguage… vous pouvez également soumettre vos observations et photos.

Avec le redoux de ces derniers jours, la migration bat son plein ! De nombreux groupes d’Oies ou de Cormorans survolent le Parc tandis que d’autres espèces s’y arrêtent pour commencer leur nidification ou simplement pour faire une pause avant de continuer leur route. C’est le cas par exemple des Canards pilets. Nous avons recensé plus de 800 de ces anatidés qui ont passé l’hiver sur nos étangs, mais certains individus peuvent aller bien plus au sud, jusqu’en Afrique !

Comment pouvons nous le savoir sans que les oiseaux ne soient bagués ? En regardant leur plumage… En effet on remarque ces derniers jours des Canards pilets aux poitrail plutôt roux. Cette couleur atypique de l’espèce est due à la latérite, une roche rouge riche en oxyde de fer se formant sous les climats tropicaux. C’est à force de marcher dans une poussière rouge ou de nager dans des eaux colorées que leur plumage se teinte de rouille indiquant ainsi leur zone d’hivernage bien loin de la France.

C’est grâce à cet esprit d’observation et de déduction que la migration des oiseaux fut découverte. Jusqu’au début du 19ème siècle on pensait que les Hirondelles passaient l’hiver dans la vase ou encore que certaines espèces se rendaient sur la Lune ! Mais c’est en 1822 qu’une Cigogne blanche nous apporta la vérité. Celle ci fut découverte dans le village allemand de Klütz avec dans son cou… une flèche de 80cm de long provenant d’Afrique centrale ! Ayant survécu à l’attaque, l’oiseau a réussi à revenir en Europe avec cet objet planté dans le corps. Ce cas extraordinaire (et 24 autres cas documentés) nous a donné le premier indice probant d’une migration intercontinentale qui nous révéla la vraie raison de la « disparition » des oiseaux en hiver et le premier cas de « baguage » d’oiseau…

Texte : Clément Parissot – Photo : Alexander Hiley

Source photographie Cigogne : zoologie.uni-rostock.de

Les Cigognes blanches commencent à retrouver les nids tant sur les plateformes destinées au baguage que sur les supports naturels que sont les plus grands pin laricios.  Les mâles ont tendance à revenir plus tôt que les femelles. Mais beaucoup d’oiseaux sont encore seuls sur un nid. Dès qu’un oiseau les survole le célibataire claque doucement du bec, écartant les ailes en cœur en baissant la tête. A l’inverse pour les oiseaux déjà en couple les craquètements sont en chœur et beaucoup plus forts et rapides. Il s’agit là non plus d’attirer mais d’éloigner un concurrent potentiel qui peut s’accaparer le nid…et bien souvent le partenaire qui va avec ! On reconnaît certaines femelles nouvellement arrivées le 5 mars à la teinte jaunâtre traces des sables et terres africaines. Il faut dire que les 2 et 3 mars respectivement 1223 et 1445 cigognes sont passées en migration dans la Drôme (LPO Drôme), 65 dans la l’Aisne, et quelques oiseaux dans la Somme. Grâce au baguage couleur, on voit que comme chaque année en début de saison « les cartes sont rebattues » entre les couples.

Tout au sommet de la héronnière, le mâle AFFG peu virulent a défendre son nid  a une partenaire non baguée qui accepte la visite du mâle voisin qui vient se servir en branches… et plus parfois ! Dans cette même héronnière AFFH n’est plus avec AFFI…. et sur la plateforme du point de vue la femelle hollandaise s’est trouvé un mâle cette fois non bagué… Cela laisse présager au pic du retour de tous les migratrices bien des conflits et des combats pour la possession d’un précieux nid !

[TELECHARGER] le comptage du 5 mars 2018

En bref : 619 Canards pilet, 17 Garrots à oeil d’or, 6 Harles piettes….

La vague de froid de la semaine dernière a fait geler tous les plans d’eau sur le parc. Vous l’aurez deviné, cela n’arrange pas les oiseaux qui ont beaucoup de mal a trouver leur nourriture. C’est pour cela qu’une vingtaine de Spatules blanches, dont certaines en superbe plumage nuptial, se sont rassemblées au début du parcours, là où l’eau n’était pas prise dans la glace. Comme les autres oiseaux elles se mettent toutes dans le même sens, face au vent, et cachent leur bec sous leurs plumes pour minimiser la perte d’énergie. De temps en temps, les Foulques macroules se bagarraient jusque dans leurs pattes, les faisant ainsi s’envoler. On pouvait alors distinguer les plumes du ventre qui étaient gelées ! Aucune n’étaient baguées,Fà l’inverse des hivernantes de ces derniers mois sur le site. Ce sont des adultes âgés de retour d’Afrique de l’Ouest en route vers les colonies hollandaises ou allemandes. On imagine le contraste des températures entre climat tropical et coup de froid européen !

Texte et photo: Maëlle HELLO (Guide naturaliste)

[TELECHARGER] le comptage du 31 janvier 2018

En bref :  819 Canards pilets, 807 Sarcelles d’hiver, 171 Barges à queue noire, 32 Spatules blanches…

[TELECHARGER] le comptage du 16 janvier 2018

En bref :  786 Sarcelles d’hiver, 485 Canards pilets, 11 Garrots à oeil d’or, 5 Harles piettes…

Une nouvelle revue francophone et participative a vu le jour, un beau projet ! Vous connaissez ?

Et le premier numéro est déjà en ligne avec notamment un article sur ce mammifère discret : la g_ _ _ _ _e ! Vous avez deviné ?

Bonne lecture !