Des billets sur l’actualité saisonnière des oiseaux, des observations naturalistes, des données inédites de baguage… vous pouvez également soumettre vos observations et photos.

En arrivant au Parc vous pouvez les voir tourner haut dans le ciel au de dessus du pavillon d’accueil. Les trois premières Hirondelles (2 mâles et une femelle) sont arrivées le 5 avril, ce qui est une dizaine de jours plus tard qu’à l’accoutumée pour les nicheuses locales. Les conditions météorologiques étaient particulièrement défavorables tant sur les Pyrénées qu’elles traversent que chez nous avec le froid et le vent qui rend difficile la capture des rares insectes volants. Tout de suite elles ont repris leur quartier dans les ateliers du Parc où des ouvertures ont été faites dans les portes par l’équipe d’entretien du parc pour accueillir comme il se doit ces grandes migratrices revenant d’Afrique centrale. Fin avril, les oiseaux seront bagués ou contrôlés si ils sont déjà bagués pour suivre cette population d’une dizaine de couples.

Texte : Philippe Carruette – Photo : Clément Parissot.

L’hirondelle fait le printemps ? Voilà une semaine maintenant que le printemps est de retour… Et les hirondelles ne sont toujours pas revenues à leur nid dans nos bâtiments techniques. En les attendant, on remarque tout de même que d’autres oiseaux sont présents pour nous rappeler que les beaux jours sont à venir. En effet Mésanges, Alouettes ou Grives redonnent de la voix pour conquérir leur partenaire ou délimiter leur territoire ! Les premiers Pouillots fitis ont même été entendu ces derniers jours le long des chemins du Parc. Des petits chants timides, certes, mais qui annoncent les futures matinées ensoleillées et sonores à venir !

Pour le moment, les prévisions sont encore à la grisaille. C’est alors que des petits cris sont entendus dans la pinède, comme un sifflet d’arbitre, court et sec : rrhu rrhu ! Il s’agit du Pinson des arbres nous laissant entendre son « cri de pluie » . Il paraîtrait que ce fameux cri annonce la pluie ! Cependant on peut également l’entendre pas temps sec. Il reste tout de même assez mystérieux car il peut être différent en fonction des régions où il est entendu et on lui confère plusieurs rôles… Mais le marquage de territoire reste pour l’instant de plus probable étant donné que ce cri est entendu essentiellement de février à juillet.

Texte : Clément Parissot – Photos : Alexander Hiley

Cette magnifique image de Canard souchet, prise par Didier Humez attise notre curiosité…

Nous sommes « homéothermes » comme les oiseaux… notre température est constante quelque soit le thermomètre extérieur. Mais alors, comme ce canard peut-il maintenir ses pieds en contact du gel ?

Il arrive même que les pattes gèlent sous l’action du froid… et dégèlent ensuite au redoux.

Notre collègue ornithologue du Pont de Gau préconise alors la fermeture du site au public pour éviter que les Flamants roses ne décollent… et ne se retrouvent démembrés en atterrissant sur un plan d’eau gelé !!! (Source)

Parfois, le froid peut également toucher les ailes des oiseaux… c’est le cas en Bulgarie pour ces Cigognes blanches ! (Source DNA)

Quelle explication alors ?

  • L’oiseau alterne de patte toutes les minutes ?
  • Ses pattes ont une température constante de 40-42°C ?
  • Il s’enduit les pattes d’antigel ?
  • … ?

La réponse nous vient outre atlantique d’une biologiste et chercheuse canadienne, Pascale Otis. Sa découverte démontre que les cellules de la peau des oiseaux sont constituées d’une protéine aux facultés antigel !! Cette propriété était déjà connue d’animaux « à sang froid ». Avec une température négative de -10°C, celle des pattes se stabiliseraient à -7°C sans geler !!! CQFD ! (Source)

Avec le redoux de ces derniers jours, la migration bat son plein ! De nombreux groupes d’Oies ou de Cormorans survolent le Parc tandis que d’autres espèces s’y arrêtent pour commencer leur nidification ou simplement pour faire une pause avant de continuer leur route. C’est le cas par exemple des Canards pilets. Nous avons recensé plus de 800 de ces anatidés qui ont passé l’hiver sur nos étangs, mais certains individus peuvent aller bien plus au sud, jusqu’en Afrique !

Comment pouvons nous le savoir sans que les oiseaux ne soient bagués ? En regardant leur plumage… En effet on remarque ces derniers jours des Canards pilets aux poitrail plutôt roux. Cette couleur atypique de l’espèce est due à la latérite, une roche rouge riche en oxyde de fer se formant sous les climats tropicaux. C’est à force de marcher dans une poussière rouge ou de nager dans des eaux colorées que leur plumage se teinte de rouille indiquant ainsi leur zone d’hivernage bien loin de la France.

C’est grâce à cet esprit d’observation et de déduction que la migration des oiseaux fut découverte. Jusqu’au début du 19ème siècle on pensait que les Hirondelles passaient l’hiver dans la vase ou encore que certaines espèces se rendaient sur la Lune ! Mais c’est en 1822 qu’une Cigogne blanche nous apporta la vérité. Celle ci fut découverte dans le village allemand de Klütz avec dans son cou… une flèche de 80cm de long provenant d’Afrique centrale ! Ayant survécu à l’attaque, l’oiseau a réussi à revenir en Europe avec cet objet planté dans le corps. Ce cas extraordinaire (et 24 autres cas documentés) nous a donné le premier indice probant d’une migration intercontinentale qui nous révéla la vraie raison de la « disparition » des oiseaux en hiver et le premier cas de « baguage » d’oiseau…

Texte : Clément Parissot – Photo : Alexander Hiley

Source photographie Cigogne : zoologie.uni-rostock.de

Les Cigognes blanches commencent à retrouver les nids tant sur les plateformes destinées au baguage que sur les supports naturels que sont les plus grands pin laricios.  Les mâles ont tendance à revenir plus tôt que les femelles. Mais beaucoup d’oiseaux sont encore seuls sur un nid. Dès qu’un oiseau les survole le célibataire claque doucement du bec, écartant les ailes en cœur en baissant la tête. A l’inverse pour les oiseaux déjà en couple les craquètements sont en chœur et beaucoup plus forts et rapides. Il s’agit là non plus d’attirer mais d’éloigner un concurrent potentiel qui peut s’accaparer le nid…et bien souvent le partenaire qui va avec ! On reconnaît certaines femelles nouvellement arrivées le 5 mars à la teinte jaunâtre traces des sables et terres africaines. Il faut dire que les 2 et 3 mars respectivement 1223 et 1445 cigognes sont passées en migration dans la Drôme (LPO Drôme), 65 dans la l’Aisne, et quelques oiseaux dans la Somme. Grâce au baguage couleur, on voit que comme chaque année en début de saison « les cartes sont rebattues » entre les couples.

Tout au sommet de la héronnière, le mâle AFFG peu virulent a défendre son nid  a une partenaire non baguée qui accepte la visite du mâle voisin qui vient se servir en branches… et plus parfois ! Dans cette même héronnière AFFH n’est plus avec AFFI…. et sur la plateforme du point de vue la femelle hollandaise s’est trouvé un mâle cette fois non bagué… Cela laisse présager au pic du retour de tous les migratrices bien des conflits et des combats pour la possession d’un précieux nid !

[TELECHARGER] le comptage du 5 mars 2018

En bref : 619 Canards pilet, 17 Garrots à oeil d’or, 6 Harles piettes….

La vague de froid de la semaine dernière a fait geler tous les plans d’eau sur le parc. Vous l’aurez deviné, cela n’arrange pas les oiseaux qui ont beaucoup de mal a trouver leur nourriture. C’est pour cela qu’une vingtaine de Spatules blanches, dont certaines en superbe plumage nuptial, se sont rassemblées au début du parcours, là où l’eau n’était pas prise dans la glace. Comme les autres oiseaux elles se mettent toutes dans le même sens, face au vent, et cachent leur bec sous leurs plumes pour minimiser la perte d’énergie. De temps en temps, les Foulques macroules se bagarraient jusque dans leurs pattes, les faisant ainsi s’envoler. On pouvait alors distinguer les plumes du ventre qui étaient gelées ! Aucune n’étaient baguées,Fà l’inverse des hivernantes de ces derniers mois sur le site. Ce sont des adultes âgés de retour d’Afrique de l’Ouest en route vers les colonies hollandaises ou allemandes. On imagine le contraste des températures entre climat tropical et coup de froid européen !

Texte et photo: Maëlle HELLO (Guide naturaliste)