Des billets sur l’actualité saisonnière des oiseaux, des observations naturalistes, des données inédites de baguage… vous pouvez également soumettre vos observations et photos.

Vous connaissez tous le couple de cigognes qui nichent depuis 10 ans dans les pins sur la droite du point du vue ! Le mâle fut bagué (5284)  sur le parc le 9 juillet 1999  et la femelle porte une bague métal  marquée 3544 . Elle est née à Abcoude Botshol près d’Utrecht aux Pays Bas le 13 juin 1997. Elle va donc avoir 20 ans en juin de cette année… s’il elle revient de nouveau nicher au Parc !

On sait que de nombreux oiseaux hivernants vont se nourrir sur le centre d’enfouissement de Mons Boubert près de Saint Valery. Une nouvelle zone riche en ressources alimentaires est aussi fréquentée. BTDA, bagué au Parc le 24 juin 2011, est observée le 05 septembre 2017 sur la décharge de Dannes (Pas de Calais) en compagnie de FCCC et  de AERY, oiseaux normands (Seine Maritime) dont cette dernière niche sur le parc à la héronnière.

Surprise en cette dernière journée de l’année de croiser sur le sentier un Crapaud commun en pleine activité toute comme un Triton alpestre tout aussi pressé ! Nul doute qu’il partait réveillonner ! Mais pour ces espèces elles ont…trois mois d’avance. D’habitude  elles sortent plutôt vers fin février mars en fonction des conditions météorologiques. Il faut dire que ce matin le thermomètre affiche 13°C et l’humidité ambiante (240 mm en 2 mois ! ) et les jours en (très légère) augmentation  nous donnent des airs de printemps…Cela ne présage nullement sur les températures à venir dans les jours ou semaines qui viennent, les espèces réagissent au quotidien.  A moins,  que pour cette année comme les amphibiens ont été souvent à l’honneur sur le parc, ces deux visiteurs du matin ont juste voulu nous souhaiter une bien  belle année 2018… avant d’aller se recoucher !

Un peu de froid,  premières vraies gelées, c’est une bonne occasion d’offrir comme cadeau de fin d’année… une mangeoire à passereaux. Choisissez la  (ou mieux  construisez la !) toujours  avec un toit qui protège la nourriture des intempéries. Vous la disposez sur un piquet au centre du jardin près d’arbres mais aussi bien visible de votre fenêtre ou de séjour comme une « télévision naturelle » au programme jamais démodé !  Question approvisionnement, faites simple, très simple. Les graines de tournesol conviennent à tous : verdiers, pinsons, mésanges, sitelles Des morceaux de gras de bœuf crus et surtout jamais salés (les aliments salés  sont dangereux et ne sont pas assimilables par les oiseaux sauvages) ou des boules de graisse permettront d’autres acrobaties au peuple des mésanges.  Dans un jardin de Rue sont ainsi baguées chaque année en hiver entre 200 et 350 Mésanges bleues et charbonnières dont certaines ont été ensuite contrôlées dans le Nord Pas de Calais, en Belgique ou aux Pays Bas. Pommes pourries ou poires flétries déposées au sol feront naître querelles et postures d’intimidation aux Merles noirs et Grives musiciennes, vite départagées peu équitablement par les voraces étourneaux au « savoir vivre » disons plus limité

Une mangeoire peut facilement accueillir entre novembre et mars une trentaine d’espèces différentes. Des observations inattendues peuvent avoir lieu comme ce Pic épeiche suspendu aux cacahuètes fraîches avec la coque que vous avez pris soin d’enfiler  patiemment en guirlande à un fil de fer. Une Fauvette à tête noire peut être candidate à hiverner, le mâle avec sa calotte noire, la femelle avec sa calotte marron. Ce sera sans nul doute l’occasion d’observer des espèces plus rares comme le Moineau friquet en total perte d’effectifs dans notre région. Des Gros becs nous sont signalés dans beaucoup de mangeoires suite à la belle migration d’octobre. Une mangeoire n’est d’autant plus attractive que si votre jardin est riche en buissons, haies et arbres fruitiers. Eléments importants :  n’activez votre mangeoire que de novembre à février et pensez à désinfectez de temps en temps le plateau à l’eau de Javel pour éviter les risques d’infections.  Vous n’êtes vraiment pas bricoleur ? Vous trouvez des mangeoires dans les jardineries, ou aux boutiques de la Maison de la Baie à Lanchères ou au parc du Marquenterre et deux excellents bouquins aux éditions Delachaux et Niestlé : « Nourrir les petits animaux en hiver » et « la Nature sous son toit » de Jean François Noblet.

De nombreux visiteurs du Parc nous signalent la venue de Grosbecs casse-noyaux à leur mangeoire. Heureuse surprise de ce bel oiseau aux chaudes couleurs hivernales pour les adultes. Farouche et discret, il est rare dans les mangeoires, tout du moins dans notre région alors qu’il y est beaucoup plus régulier dans l’est de la France et dans les secteurs plus boisés.  Cela coïncide avec un remarquable passage migratoire le long de notre littoral à la mi-octobre avec des matinées à plusieurs centaines d’oiseaux comptés. Les graines de tournesol sont, comme pour la majorité des autres espèces, la nourriture idéale pour cette espèce !

 

 

[TELECHARGER] le comptage du 07 novembre 2017

En bref: 4300 Huîtriers pies, 980 Courlis cendrés, 233 Canards pilets, 181 Barges à queue noire…

Trois Garrots à œil d’or ont été observés le premier novembre sur le parc au poste 5. Ces petits canards plongeurs nous arrivent de Scandinavie et des côtes baltes. Son aire de répartition a fortement tendance à descendre vers le sud et des couples nichent maintenant en France. C’est une date d’arrivée normale (date la plus précoce le 18 octobre 2009) les oiseaux vont rester hiverner jusqu’en mars où on atteint généralement les plus forts effectifs (maximum de 19 le 9 mars 2016).

[TELECHARGER] le comptage du 23 octobre 2017

En bref: 533 Sarcelles d’hiver, 241 Barges à queue noires, 92 Fuligules morillons,  1 Harelde boréale, 1 Phalarope à bec étroit

 

 

 

Les mois d’automne sont très intéressants pour la migration des passereaux comme celle des Mésanges évoquée dans les articles précédents. Pour beaucoup d’entre eux, la Baie de Somme et le Parc du Marquenterre ne sont qu’une zone de passage ou de halte. Mais pour d’autres, la région est une zone d’hivernage.

En effet on assiste en ce moment à l’arrivée de nombreux Canards ! Depuis le mois de septembre des centaines d’individus ont pris place au Parc. Le 18 octobre, le comptage régulier réalisé sur le site a révélé 415 Sarcelles d’hiver, 746 Canards souchets, 153 Canards pilets, 132 Tadornes de Belon, et plus modestement 88 Canards siffleurs, 26 Fuligules milouins… Mais l’arrivage n’est pas fini !

Ces oiseaux nichant en Scandinavie, en Europe de l’Est ou dans la taïga russe redescendent en Europe de l’Ouest et du Sud afin de trouver des endroits peu soumis aux fortes gelées ou aux fortes chutes de neiges. Leur nourriture (essentiellement constituée de plantes aquatiques, d’algues et d’herbes) sera donc disponible en attendant la fonte du printemps et la remontée vers le Nord…

Texte : Clément Parissot – Photos : Alexander Hiley