Des billets sur l’actualité saisonnière des oiseaux, des observations naturalistes, des données inédites de baguage… vous pouvez également soumettre vos observations et photos.

[TELECHARGER] le comptage du 18 octobre 2017

En bref: 744 Canards souchet, 240 Barges à queue noires Sarcelles d’hiver, 250 Barges à queue noire, 47 Spatules blanches

Les guides naturalistes vous proposent d’observer avec vous les nombreux oiseaux migrateurs depuis le point de vue principal.

Toutes les infos sont sur cette affiche, à partager sans hésiter

L’invasion de Mésanges noires se poursuit de manière spectaculaire avec plusieurs centaines de petites migratrices dimanche 24 septembre sur le Parc et le Banc de l’Ilette dont 54 ont été baguées au fond des parkings du Parc. Ces troupes en migration rampante sont souvent accompagnées de Mésanges bleues. En effet cette espèce commune qui vient en hiver dans votre jardin à la mangeoire peut néanmoins venir de très loin. Un mâle d’un an bagué le 12 novembre 2007 au Parc fut contrôlé le 06 octobre 2009 à Ventes Ragas en Lituanie (frontière russe) et un mâle adulte bagué à Ventes Ragas le 07 septembre 2008 fut contrôlé au Parc le 27 octobre 2008. Les déplacements peuvent être relativement rapides, un oiseau bagué le 20 octobre 2015 dans le Hainaut belge à Ghlin est contrôlé au parc le 26 octobre 2015. Petite mais costaude ! La dernière invasion de Mésanges bleues remonte à 2012. En 2015 les mouvements ont surtout été décelés sur les marais arrière littoraux à cause des vents défavorables (plus de 200 ont été baguées dans un petit jardin de Rue à 10 km du Parc).

Texte : Philippe Carruette – Photo : Alexander Hiley.

La dernière datant de 2015, on assiste en ce moment à une nouvelle « invasion » de Mésanges noires (ce qui était soupçonné dans un précédent article !). Plusieurs milliers de ce petit passereau survolent les pinèdes du Marquenterre. Cet oiseau de 8 à 10 grammes (taille de la Mésange bleue) est facilement reconnaissable à sa tête sombre munie d’une tache blanche à la nuque. Elle affectionne particulièrement les forêts de conifères. Ces milliers de petites migratrices nous arrivent des bords de la Baltique (Pologne, Lituanie, Russie…). Ce phénomène de migration partielle est des plus spectaculaires à observer. Les mésanges ne volent pas haut au-dessus des terres comme les rapaces ou les Cigognes. Elles progressent entre les arbres passant de branches en branches, de bosquet en bosquet. Des groupes d’une cinquantaine d’oiseaux (ou plus !) se succèdent par vagues. Ce type de migration est appelé migration rampante.

En Europe du Nord-Est, une bonne reproduction de Mésanges noires provoque une augmentation de la densité de ses passereaux plutôt sédentaires. Il suffit alors d’une année de mauvaise fructification des arbres, dont les graines sont appréciés et en fin d’été la crise alimentaire survient. La faible ressource alimentaire va provoquer un grand stress dans cette forte population. Les oiseaux vont alors effectuer un véritable exode vers le Sud. De tels départs sont malheureusement sans retour. Peu de mésanges voyageuses reviennent au printemps suivant (une estimation de 10 à 20 % seulement !). Difficile de dire ce qu’il advient d’elles.  Certaines oiseaux s’établissent dans le Sud,  mais il est certaine que énormément périssent, après avoir vécu l’expédition de leur vie…

Texte : Clément Parissot – Photo : Alexander Hiley.

Une Guifette leucoptère nous a fait l’honneur d’un passage de quelques heures sur le Parc le 6 septembre dernier afin de s’y nourrir. A la recherche de petits insectes volants et parfois de petits poissons la jeune guifette nous a livré un ballet de chasse, accompagnée par une Guifette noire (Photo). Ces deux oiseaux se distinguent par quelques différences de taille difficilement perceptibles : un bec plus court et des pattes plus longues pour la Guifette leucoptère ainsi que des ailes plus larges.

Mais il y a surtout deux autre critères principaux pour différencier les jeunes Guifettes. La leucoptère possède un croupion très blanc nettement contrasté (plutôt gris chez la noire) et ne présente pas de tache pectorale à l’avant de l’aile. Ayant les deux espèces de Guifettes sous les yeux, ces caractéristiques pouvaient être bien mises en évidence.

Enfin, cet oiseau nous est bien plus rare. En effet les Guifettes leucoptères viennent d’Europe de l’est et vont descendre vers l’Afrique septentrionale pour y passer l’hiver. On compte généralement deux observations de cette espèce par an en Baie de Somme, comme cette année lors de leur migration !

Texte : Camille Demonet – Photo : Vincent Caron.

Le Phalarope à bec étroit est un petit échassier nichant en Scandinavie et en Russie, passant ensuite la majeure partie de son temps en haute mer en migration pour finalement hiverner le long des côtes du Golfe Persique et de l’Océan Indien… Un sacré périple migratoire en boucle. Il a cette particularité rare que le mâle est moins coloré que la femelle puisque celle-ci parade et est polyandre laissant au mâle le soin de s’occuper seul de la couvée et de l’élevage rapide des poussins.

Un juvénile est observé le 6 septembre au poste 5 profitant des niveaux d’eau bas et de la chaleur pour se nourrir de la manne d’insectes en surface. Observé tous les ans et demi de 1973 à 1993, ce Phalarope est observé maintenant quasiment chaque année de 1994 à 2017 au Parc. Comme au niveau national, la majorité des données concerne la migration post-nuptiale. Mais les observations de printemps augmentent aussi (8) s’étalant du 28 avril (1986) à la mi-juin. Avec le réchauffement climatique les périodes de forts vents augmentent obligeant les oiseaux à fréquenter de plus en plus le Parc comme zone refuge. Le Parc du Marquenterre est devenu un des lieux les plus réguliers en France (environ une cinquantaine d’oiseaux observés par an) pour l’observation de ce petit limicole.

Deux autres individus ont été aperçus aujourd’hui (15/09) en Baie de Canche par des guides du Parc.

Texte : Philippe Carruette – Photo : Vincent Caron.

C’est en prenant nos longues-vues dans notre local du pavillon d’accueil que nous avons eu la surprise de rencontrer… un Forficule des sables (Labidura riparia). C’est le plus gros de la famille qui se reconnaît bien à sa couleur claire (sombre chez les perces-oreilles des jardins) adaptée aux zones sableuses. On le rencontre normalement dans la laisse de mer sur la plage où il capture différents invertébrés comme les Talitres (puces de mer) et pond ses œufs dans un terrier. Lucifuge (fuit la lumière) il sort la nuit. Pas évident de faire une photo de cet animal se déplaçant rapidement. On reconnaît ici un mâle à ses cerques (pinces de capture à l’extrémité de l’abdomen) recourbés alors qu’ils sont droits chez les femelles.

Il semble que ce soit une première observation sur le Parc. Cette espèce est en diminution sur nos littoraux du fait notamment de la suppression des laisses de mer lors du nettoyage mécanique des plages, pratique qui néanmoins régresse tant au point de vue de la protection de l’érosion du bas de plage que pour des questions de coût !

Texte : Philippe Carruette – Photo : Alexander Hiley

Une après midi de juin, par une pluie fine, un drôle d’animal est repéré par les guides… Il s’agit d’une Courtilière commune. C’est un insecte brun appartenant à la même famille que les Criquets, Sauterelles et Grillons (Orthoptères). Les femelles peuvent atteindre 4-5 cm contre 3-4 cm pour les mâles. Ce sont également des insectes volants pouvant passer ainsi d’un milieu à un autre. Mais, en général, la Courtilière préfère se déplacer à « pattes ».

Les différents noms que les anciens ont pu lui donner sont assez drôles : « taupe-grillon » ou encore  « écrevisse de terre ». D’ailleurs, son nom latin Gryllotalpa gryllotalpa signifie qu’il s’agit d’un insecte ayant l’apparence d’une taupe et d’un grillon. Tout comme la taupe, cet insecte présente des pattes antérieures de type fouisseur et passe sa vie sous terre à creuser des galeries. Toutefois, la présence de lumière l’attire hors de son trou. Si elle se sent menacée, elle adoptera sa position d’intimidation : les pattes en avant prête à se défendre. Évitez alors de la prendre en main pour l’observer de plus près, car elle peut vous envoyer un liquide nauséabond venant des profondeurs de son intestin et elle peut même mordre.

Tout comme la Taupe, ses deux grosses pattes avant lui servent à creuser.

Cet insecte est visible d’avril à juin. Il affectionne les milieux ouverts humides comme les bords d’étangs, les fossés, les cours d’eaux, les vasières et les prairies humides peu végétalisées. Cette courtilière est présente dans toute la France mais les effectifs se font rares en partie à cause des pesticides et autres insecticides répandus sur les cultures. Courtilière vient du mot « courtil » qui veut dire « jardin clos » en vieux français. Vous pouvez donc également la trouver dans votre potager, votre verger et même dans votre compost. Il prendra bien soin de votre jardin en mangeant limaces, vers de terre et insectes !

Texte et photos : Hedwige Letienne