Trois Garrots à œil d’or ont été observés le premier novembre sur le parc au poste 5. Ces petits canards plongeurs nous arrivent de Scandinavie et des côtes baltes. Son aire de répartition a fortement tendance à descendre vers le sud et des couples nichent maintenant en France. C’est une date d’arrivée normale (date la plus précoce le 18 octobre 2009) les oiseaux vont rester hiverner jusqu’en mars où on atteint généralement les plus forts effectifs (maximum de 19 le 9 mars 2016).
Des billets sur l’actualité saisonnière des oiseaux, des observations naturalistes, des données inédites de baguage… vous pouvez également soumettre vos observations et photos.
[TELECHARGER] le comptage du 23 octobre 2017
En bref: 533 Sarcelles d’hiver, 241 Barges à queue noires, 92 Fuligules morillons, 1 Harelde boréale, 1 Phalarope à bec étroit
Les mois d’automne sont très intéressants pour la migration des passereaux comme celle des Mésanges évoquée dans les articles précédents. Pour beaucoup d’entre eux, la Baie de Somme et le Parc du Marquenterre ne sont qu’une zone de passage ou de halte. Mais pour d’autres, la région est une zone d’hivernage.
En effet on assiste en ce moment à l’arrivée de nombreux Canards ! Depuis le mois de septembre des centaines d’individus ont pris place au Parc. Le 18 octobre, le comptage régulier réalisé sur le site a révélé 415 Sarcelles d’hiver, 746 Canards souchets, 153 Canards pilets, 132 Tadornes de Belon, et plus modestement 88 Canards siffleurs, 26 Fuligules milouins… Mais l’arrivage n’est pas fini !
Ces oiseaux nichant en Scandinavie, en Europe de l’Est ou dans la taïga russe redescendent en Europe de l’Ouest et du Sud afin de trouver des endroits peu soumis aux fortes gelées ou aux fortes chutes de neiges. Leur nourriture (essentiellement constituée de plantes aquatiques, d’algues et d’herbes) sera donc disponible en attendant la fonte du printemps et la remontée vers le Nord…
Texte : Clément Parissot – Photos : Alexander Hiley
[TELECHARGER] le comptage du 18 octobre 2017
En bref: 744 Canards souchet, 240 Barges à queue noires Sarcelles d’hiver, 250 Barges à queue noire, 47 Spatules blanches
L’invasion de Mésanges noires se poursuit de manière spectaculaire avec plusieurs centaines de petites migratrices dimanche 24 septembre sur le Parc et le Banc de l’Ilette dont 54 ont été baguées au fond des parkings du Parc. Ces troupes en migration rampante sont souvent accompagnées de Mésanges bleues. En effet cette espèce commune qui vient en hiver dans votre jardin à la mangeoire peut néanmoins venir de très loin. Un mâle d’un an bagué le 12 novembre 2007 au Parc fut contrôlé le 06 octobre 2009 à Ventes Ragas en Lituanie (frontière russe) et un mâle adulte bagué à Ventes Ragas le 07 septembre 2008 fut contrôlé au Parc le 27 octobre 2008. Les déplacements peuvent être relativement rapides, un oiseau bagué le 20 octobre 2015 dans le Hainaut belge à Ghlin est contrôlé au parc le 26 octobre 2015. Petite mais costaude ! La dernière invasion de Mésanges bleues remonte à 2012. En 2015 les mouvements ont surtout été décelés sur les marais arrière littoraux à cause des vents défavorables (plus de 200 ont été baguées dans un petit jardin de Rue à 10 km du Parc).
Texte : Philippe Carruette – Photo : Alexander Hiley.
La dernière datant de 2015, on assiste en ce moment à une nouvelle « invasion » de Mésanges noires (ce qui était soupçonné dans un précédent article !). Plusieurs milliers de ce petit passereau survolent les pinèdes du Marquenterre. Cet oiseau de 8 à 10 grammes (taille de la Mésange bleue) est facilement reconnaissable à sa tête sombre munie d’une tache blanche à la nuque. Elle affectionne particulièrement les forêts de conifères. Ces milliers de petites migratrices nous arrivent des bords de la Baltique (Pologne, Lituanie, Russie…). Ce phénomène de migration partielle est des plus spectaculaires à observer. Les mésanges ne volent pas haut au-dessus des terres comme les rapaces ou les Cigognes. Elles progressent entre les arbres passant de branches en branches, de bosquet en bosquet. Des groupes d’une cinquantaine d’oiseaux (ou plus !) se succèdent par vagues. Ce type de migration est appelé migration rampante.
En Europe du Nord-Est, une bonne reproduction de Mésanges noires provoque une augmentation de la densité de ses passereaux plutôt sédentaires. Il suffit alors d’une année de mauvaise fructification des arbres, dont les graines sont appréciés et en fin d’été la crise alimentaire survient. La faible ressource alimentaire va provoquer un grand stress dans cette forte population. Les oiseaux vont alors effectuer un véritable exode vers le Sud. De tels départs sont malheureusement sans retour. Peu de mésanges voyageuses reviennent au printemps suivant (une estimation de 10 à 20 % seulement !). Difficile de dire ce qu’il advient d’elles. Certaines oiseaux s’établissent dans le Sud, mais il est certaine que énormément périssent, après avoir vécu l’expédition de leur vie…
Texte : Clément Parissot – Photo : Alexander Hiley.
Une Guifette leucoptère nous a fait l’honneur d’un passage de quelques heures sur le Parc le 6 septembre dernier afin de s’y nourrir. A la recherche de petits insectes volants et parfois de petits poissons la jeune guifette nous a livré un ballet de chasse, accompagnée par une Guifette noire (Photo). Ces deux oiseaux se distinguent par quelques différences de taille difficilement perceptibles : un bec plus court et des pattes plus longues pour la Guifette leucoptère ainsi que des ailes plus larges.
Mais il y a surtout deux autre critères principaux pour différencier les jeunes Guifettes. La leucoptère possède un croupion très blanc nettement contrasté (plutôt gris chez la noire) et ne présente pas de tache pectorale à l’avant de l’aile. Ayant les deux espèces de Guifettes sous les yeux, ces caractéristiques pouvaient être bien mises en évidence.
Enfin, cet oiseau nous est bien plus rare. En effet les Guifettes leucoptères viennent d’Europe de l’est et vont descendre vers l’Afrique septentrionale pour y passer l’hiver. On compte généralement deux observations de cette espèce par an en Baie de Somme, comme cette année lors de leur migration !
Texte : Camille Demonet – Photo : Vincent Caron.