Des billets sur l’actualité saisonnière des oiseaux, des observations naturalistes, des données inédites de baguage… vous pouvez également soumettre vos observations et photos.

[TELECHARGER] le comptage du 21 août 2017

En bref: 7003 Huîtriers pies,  328 Spatules blanches, 398 Barges à queue noire, 32 chevaliers guignettes, 99 Sarcelles d’hiver,

Comme chaque année, Avocettes élégantes et Mouettes rieuses se sont installées au poste d’observation n°1 pour nicher. Mais il y a du nouveau depuis l’hiver passé : une clôture pérenne entoure les îlots. Celle-ci, s’enfonçant jusqu’au fond du plan d’eau et surmontée de 3 fils électriques, a pour objectif de limiter la prédation terrestre sur la colonie. En effet, depuis plusieurs années l’Avocette élégante présente des difficultés pour se reproduire au Parc. Étant donné que la population européenne de cette espèce demeure de taille relativement faible (58.000 couples), les équipes de la Réserve Naturelle ont fait le choix de protéger les couples nicheurs au Parc de leur principal prédateur qu’est le Renard. Ce dernier apprécie particulièrement la ressource alimentaire qu’offre la colonie notamment au moment de l’élevage des renardeaux.

Ces dernières années, le nombre de jeunes à l’envol était inférieur à dix. En 2016, 4 nichées ont été observées au parc soit 13 jeunes dont aucun n’a atteint l’envol. Cette année, 145 jeunes ont été observés. La plupart des familles ont quitté le poste 1, pour rejoindre les vasières du plan d’eau des postes 2-3 et la Baie de Somme, à la recherche de zones de nourrissage pour les jeunes. Une mortalité importante est supposée durant cette phase de « déménagement » en quittant la zone protégée par la clôture. Un meilleur taux de survie des jeunes Avocettes a été observé lorsqu’ils restent sur les vasières du parc pendant au moins 24 à 48h. Néanmoins seuls 8 à 11 poussins nés au parc ont atteint le stade de l’envol. La clôture semble avoir particulièrement bien joué son rôle pour cette première étape de la nidification. Reste à améliorer le taux de jeunes à l’envol qui peut être moyen car compensé par la forte longévité de l’oiseau (plus de 20 ans !).

Texte : Marion Mao – Photos : Clément Parissot, Alexander Hiley

Plus de 300 Barges à queue noire se nourrissent régulièrement au poste 9. Grâce aux bagues couleur dont certains oiseaux sont porteurs on sait que la majorité vient d’Islande. Après avoir survolé l’Atlantique leur déplacement migratoire les a fait s’arrêter en Angleterre ou aux Pays Bas. Leur site d’hivernage va rester européen surtout en péninsule ibérique et le long des côtes atlantiques françaises. Le nombre important de juvéniles montre que cette année la reproduction fut a priori bien meilleure que les années précédentes au climat défavorable en Islande. D’autres oiseaux sont nés aux Pays Bas ou en Allemagne et vont eux passer l’hiver en Afrique. Ce n’est qu’à partir des années 1995 que le nombre de Barges en halte migratoire et en hivernage s’est développé au Marquenterre notamment par la mise en prairie inondée des terres horticoles situées en face des postes 7 et 8. L’espèce reste rare et menacée en France avec seulement 145 couples nicheurs et en diminution avec le déclin des prairies humides et des bas marais.

Texte : Philippe Carruette – Photo : Alexander Hiley

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Les prochaines grandes marées estivales vont avoir lieu du lundi 21 au vendredi 25 août. La marée atteint sa plénitude en début d’après midi  (de 13H00 à 15H00), et les oiseaux commencent à rentrer sur le parc au moins une heure avant la pleine mer. Ce sera l’occasion d’observer plusieurs milliers d’Huîtriers pie au poste 4, accompagnés des Bécasseaux variables, Chevaliers gambettes et Courlis corlieux.  Entre 1200 et 1600 Courlis cendrés vont préférer se reposer sur les  vastes prairies des postes 7 et 8 avec plusieurs centaines de Grands cormorans. Si le vent est bien présent sternes et goélands de toutes espèces seront aussi au rendez vous.

Le reposoir de marée haute est capital pour tous ces oiseaux qui profitent de la marée haute pour se reposer, faire leur toilette, dormir (activités de confort). En effet dès que la marée va redescendre ils vont se précipiter progressivement vers la baie de Somme. Les vasières se redécouvrent…le restaurant est de nouveau ouvert !  Attention sur le parc cet intérêt ornithologique des grandes marées n’est valable qu’en migration estivale, où se concentrent les grands rassemblements de limicoles.

Texte : Philippe Carruette – Photos : Jean Bail

Les Spatules blanches se feraient-elles des papouilles ? Posés en bordure du marais du poste n°3, deux oiseaux se font face : chacun a mis son bec dans les plumes du cou de son partenaire, et semble le gratouiller. L’ambiance qui se dégage, dans le soleil couchant, est empreinte de sérénité et de douceur…

 

Cette séance de fourbissage mutuel a plusieurs avantages : en effet, c’est bien pratique d’avoir un congénère qui entretient les zones corporelles difficilement accessibles par soi-même ! Au revoir les parasites, place à une parure toute lisse ! Rappelons d’ailleurs que les oiseaux passent beaucoup de temps à entretenir leur plumage, puisqu’il sert à la fois d’isolant thermique, de manteau imperméable, et d’outil indispensable au vol.

 

Mais les services dermiques dont se gratifient les deux oiseaux représentent bien plus qu’un simple acte d’hygiène. Grâce à cet “allolustrage”, la spatule apporte un soin à son partenaire, et réciproquement. Il s’agit donc d’un comportement visant aussi à renforcer les liens qui unissent les deux échassiers, une forme de communication tactile qui resserre la cohésion sociale. Le toilettage mutuel – appelé « grooming » par les anglophones – se rencontre chez bon nombre d’espèces : pensons à l’épouillage chez les primates. Alors qu’attendons-nous pour nous faire des papouilles ?

Texte : Cécile Carbonnier – Photo : Didier Plouchard

Sur les chemins et dans les prairies du Parc, parmi les butineurs d’été (ne manquez pas l’article précédent !), vous croiserez sans doute les vols énergiques des Vulcains. Si ces papillons de jours (Rhopalocères) découvrent leurs ailes intérieures, vous verrez deux « coulées de lave » oranges sur celles-ci. Vulcain étant le Dieu du feu et des Enfers, son premier nom est tout trouvé ! Visible sur les fleurs, il aime aussi se nourrir du jus des fruits mûrs. Nous sommes alors sur la piste de son deuxième nom, Atalante ! Cette déesse grecque battait tous ses prétendants à la course, jusqu’au jour où l’un deux, Hippomène, eu l’idée (sous les conseils d’Aphrodite) de faire tomber trois pommes d’or. Atalante s’arrêtant pour les ramasser, l’amoureux réussit à la dépasser.

La véritable vie de ce papillon n’en est pas moins palpitante, car celui-ci est un insecte migrateur ! S’il peut hiverner dans le « Nord » (de plus en plus d’observations sont faites avec le réchauffement climatique), une grande partie des individus observés au printemps (de mai à juin) nous viennent de la région méditerranéenne, que leurs descendants rejoignent à l’automne. Deux générations se chevauchent donc. En ce mois d’août, jusqu’à octobre, les Vulcains vont donc peu à peu rejoindre le Sud.

Profitez donc de votre visite pour observer ses pérégrinations sur le Parc, et à votre retour, ouvrez aussi l’œil chez vous ! En effet, si les conditions sont favorables, ce papillon est commun partout ! Ses plantes hôtes sont les orties. La femelle va y déposer des œufs d’une couleur vert foncé, ce qui les camoufle idéalement. Vous regarderez dorénavant ces plantes avec plus d’indulgence !

Texte : Anaïs Mermet – Photos : Clément Parissot

[TELECHARGER] le comptage du 26 juillet 2017

En bref: 4100 Huîtriers pies, 1040 Courlis cendrés, 259 Spatules blanches, 180 Barges à queue noire…