Des billets sur l’actualité saisonnière des oiseaux, des observations naturalistes, des données inédites de baguage… vous pouvez également soumettre vos observations et photos.

Le Phalarope à bec étroit est un petit échassier nichant en Scandinavie et en Russie, passant ensuite la majeure partie de son temps en haute mer en migration pour finalement hiverner le long des côtes du Golfe Persique et de l’Océan Indien… Un sacré périple migratoire en boucle. Il a cette particularité rare que le mâle est moins coloré que la femelle puisque celle-ci parade et est polyandre laissant au mâle le soin de s’occuper seul de la couvée et de l’élevage rapide des poussins.

Un juvénile est observé le 6 septembre au poste 5 profitant des niveaux d’eau bas et de la chaleur pour se nourrir de la manne d’insectes en surface. Observé tous les ans et demi de 1973 à 1993, ce Phalarope est observé maintenant quasiment chaque année de 1994 à 2017 au Parc. Comme au niveau national, la majorité des données concerne la migration post-nuptiale. Mais les observations de printemps augmentent aussi (8) s’étalant du 28 avril (1986) à la mi-juin. Avec le réchauffement climatique les périodes de forts vents augmentent obligeant les oiseaux à fréquenter de plus en plus le Parc comme zone refuge. Le Parc du Marquenterre est devenu un des lieux les plus réguliers en France (environ une cinquantaine d’oiseaux observés par an) pour l’observation de ce petit limicole.

Deux autres individus ont été aperçus aujourd’hui (15/09) en Baie de Canche par des guides du Parc.

Texte : Philippe Carruette – Photo : Vincent Caron.

C’est en prenant nos longues-vues dans notre local du pavillon d’accueil que nous avons eu la surprise de rencontrer… un Forficule des sables (Labidura riparia). C’est le plus gros de la famille qui se reconnaît bien à sa couleur claire (sombre chez les perces-oreilles des jardins) adaptée aux zones sableuses. On le rencontre normalement dans la laisse de mer sur la plage où il capture différents invertébrés comme les Talitres (puces de mer) et pond ses œufs dans un terrier. Lucifuge (fuit la lumière) il sort la nuit. Pas évident de faire une photo de cet animal se déplaçant rapidement. On reconnaît ici un mâle à ses cerques (pinces de capture à l’extrémité de l’abdomen) recourbés alors qu’ils sont droits chez les femelles.

Il semble que ce soit une première observation sur le Parc. Cette espèce est en diminution sur nos littoraux du fait notamment de la suppression des laisses de mer lors du nettoyage mécanique des plages, pratique qui néanmoins régresse tant au point de vue de la protection de l’érosion du bas de plage que pour des questions de coût !

Texte : Philippe Carruette – Photo : Alexander Hiley

Une après midi de juin, par une pluie fine, un drôle d’animal est repéré par les guides… Il s’agit d’une Courtilière commune. C’est un insecte brun appartenant à la même famille que les Criquets, Sauterelles et Grillons (Orthoptères). Les femelles peuvent atteindre 4-5 cm contre 3-4 cm pour les mâles. Ce sont également des insectes volants pouvant passer ainsi d’un milieu à un autre. Mais, en général, la Courtilière préfère se déplacer à « pattes ».

Les différents noms que les anciens ont pu lui donner sont assez drôles : « taupe-grillon » ou encore  « écrevisse de terre ». D’ailleurs, son nom latin Gryllotalpa gryllotalpa signifie qu’il s’agit d’un insecte ayant l’apparence d’une taupe et d’un grillon. Tout comme la taupe, cet insecte présente des pattes antérieures de type fouisseur et passe sa vie sous terre à creuser des galeries. Toutefois, la présence de lumière l’attire hors de son trou. Si elle se sent menacée, elle adoptera sa position d’intimidation : les pattes en avant prête à se défendre. Évitez alors de la prendre en main pour l’observer de plus près, car elle peut vous envoyer un liquide nauséabond venant des profondeurs de son intestin et elle peut même mordre.

Tout comme la Taupe, ses deux grosses pattes avant lui servent à creuser.

Cet insecte est visible d’avril à juin. Il affectionne les milieux ouverts humides comme les bords d’étangs, les fossés, les cours d’eaux, les vasières et les prairies humides peu végétalisées. Cette courtilière est présente dans toute la France mais les effectifs se font rares en partie à cause des pesticides et autres insecticides répandus sur les cultures. Courtilière vient du mot « courtil » qui veut dire « jardin clos » en vieux français. Vous pouvez donc également la trouver dans votre potager, votre verger et même dans votre compost. Il prendra bien soin de votre jardin en mangeant limaces, vers de terre et insectes !

Texte et photos : Hedwige Letienne

[TELECHARGER] le comptage du 21 août 2017

En bref: 7003 Huîtriers pies,  328 Spatules blanches, 398 Barges à queue noire, 32 chevaliers guignettes, 99 Sarcelles d’hiver,

Comme chaque année, Avocettes élégantes et Mouettes rieuses se sont installées au poste d’observation n°1 pour nicher. Mais il y a du nouveau depuis l’hiver passé : une clôture pérenne entoure les îlots. Celle-ci, s’enfonçant jusqu’au fond du plan d’eau et surmontée de 3 fils électriques, a pour objectif de limiter la prédation terrestre sur la colonie. En effet, depuis plusieurs années l’Avocette élégante présente des difficultés pour se reproduire au Parc. Étant donné que la population européenne de cette espèce demeure de taille relativement faible (58.000 couples), les équipes de la Réserve Naturelle ont fait le choix de protéger les couples nicheurs au Parc de leur principal prédateur qu’est le Renard. Ce dernier apprécie particulièrement la ressource alimentaire qu’offre la colonie notamment au moment de l’élevage des renardeaux.

Ces dernières années, le nombre de jeunes à l’envol était inférieur à dix. En 2016, 4 nichées ont été observées au parc soit 13 jeunes dont aucun n’a atteint l’envol. Cette année, 145 jeunes ont été observés. La plupart des familles ont quitté le poste 1, pour rejoindre les vasières du plan d’eau des postes 2-3 et la Baie de Somme, à la recherche de zones de nourrissage pour les jeunes. Une mortalité importante est supposée durant cette phase de « déménagement » en quittant la zone protégée par la clôture. Un meilleur taux de survie des jeunes Avocettes a été observé lorsqu’ils restent sur les vasières du parc pendant au moins 24 à 48h. Néanmoins seuls 8 à 11 poussins nés au parc ont atteint le stade de l’envol. La clôture semble avoir particulièrement bien joué son rôle pour cette première étape de la nidification. Reste à améliorer le taux de jeunes à l’envol qui peut être moyen car compensé par la forte longévité de l’oiseau (plus de 20 ans !).

Texte : Marion Mao – Photos : Clément Parissot, Alexander Hiley

Plus de 300 Barges à queue noire se nourrissent régulièrement au poste 9. Grâce aux bagues couleur dont certains oiseaux sont porteurs on sait que la majorité vient d’Islande. Après avoir survolé l’Atlantique leur déplacement migratoire les a fait s’arrêter en Angleterre ou aux Pays Bas. Leur site d’hivernage va rester européen surtout en péninsule ibérique et le long des côtes atlantiques françaises. Le nombre important de juvéniles montre que cette année la reproduction fut a priori bien meilleure que les années précédentes au climat défavorable en Islande. D’autres oiseaux sont nés aux Pays Bas ou en Allemagne et vont eux passer l’hiver en Afrique. Ce n’est qu’à partir des années 1995 que le nombre de Barges en halte migratoire et en hivernage s’est développé au Marquenterre notamment par la mise en prairie inondée des terres horticoles situées en face des postes 7 et 8. L’espèce reste rare et menacée en France avec seulement 145 couples nicheurs et en diminution avec le déclin des prairies humides et des bas marais.

Texte : Philippe Carruette – Photo : Alexander Hiley

Nous vous invitons à découvrir notre dernière et 5ème vidéo de la série « 2 minutes top-chrono ».

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Les prochaines grandes marées estivales vont avoir lieu du lundi 21 au vendredi 25 août. La marée atteint sa plénitude en début d’après midi  (de 13H00 à 15H00), et les oiseaux commencent à rentrer sur le parc au moins une heure avant la pleine mer. Ce sera l’occasion d’observer plusieurs milliers d’Huîtriers pie au poste 4, accompagnés des Bécasseaux variables, Chevaliers gambettes et Courlis corlieux.  Entre 1200 et 1600 Courlis cendrés vont préférer se reposer sur les  vastes prairies des postes 7 et 8 avec plusieurs centaines de Grands cormorans. Si le vent est bien présent sternes et goélands de toutes espèces seront aussi au rendez vous.

Le reposoir de marée haute est capital pour tous ces oiseaux qui profitent de la marée haute pour se reposer, faire leur toilette, dormir (activités de confort). En effet dès que la marée va redescendre ils vont se précipiter progressivement vers la baie de Somme. Les vasières se redécouvrent…le restaurant est de nouveau ouvert !  Attention sur le parc cet intérêt ornithologique des grandes marées n’est valable qu’en migration estivale, où se concentrent les grands rassemblements de limicoles.

Texte : Philippe Carruette – Photos : Jean Bail