Des billets sur l’actualité saisonnière des oiseaux, des observations naturalistes, des données inédites de baguage… vous pouvez également soumettre vos observations et photos.

Les Spatules blanches se feraient-elles des papouilles ? Posés en bordure du marais du poste n°3, deux oiseaux se font face : chacun a mis son bec dans les plumes du cou de son partenaire, et semble le gratouiller. L’ambiance qui se dégage, dans le soleil couchant, est empreinte de sérénité et de douceur…

 

Cette séance de fourbissage mutuel a plusieurs avantages : en effet, c’est bien pratique d’avoir un congénère qui entretient les zones corporelles difficilement accessibles par soi-même ! Au revoir les parasites, place à une parure toute lisse ! Rappelons d’ailleurs que les oiseaux passent beaucoup de temps à entretenir leur plumage, puisqu’il sert à la fois d’isolant thermique, de manteau imperméable, et d’outil indispensable au vol.

 

Mais les services dermiques dont se gratifient les deux oiseaux représentent bien plus qu’un simple acte d’hygiène. Grâce à cet “allolustrage”, la spatule apporte un soin à son partenaire, et réciproquement. Il s’agit donc d’un comportement visant aussi à renforcer les liens qui unissent les deux échassiers, une forme de communication tactile qui resserre la cohésion sociale. Le toilettage mutuel – appelé « grooming » par les anglophones – se rencontre chez bon nombre d’espèces : pensons à l’épouillage chez les primates. Alors qu’attendons-nous pour nous faire des papouilles ?

Texte : Cécile Carbonnier – Photo : Didier Plouchard

Sur les chemins et dans les prairies du Parc, parmi les butineurs d’été (ne manquez pas l’article précédent !), vous croiserez sans doute les vols énergiques des Vulcains. Si ces papillons de jours (Rhopalocères) découvrent leurs ailes intérieures, vous verrez deux « coulées de lave » oranges sur celles-ci. Vulcain étant le Dieu du feu et des Enfers, son premier nom est tout trouvé ! Visible sur les fleurs, il aime aussi se nourrir du jus des fruits mûrs. Nous sommes alors sur la piste de son deuxième nom, Atalante ! Cette déesse grecque battait tous ses prétendants à la course, jusqu’au jour où l’un deux, Hippomène, eu l’idée (sous les conseils d’Aphrodite) de faire tomber trois pommes d’or. Atalante s’arrêtant pour les ramasser, l’amoureux réussit à la dépasser.

La véritable vie de ce papillon n’en est pas moins palpitante, car celui-ci est un insecte migrateur ! S’il peut hiverner dans le « Nord » (de plus en plus d’observations sont faites avec le réchauffement climatique), une grande partie des individus observés au printemps (de mai à juin) nous viennent de la région méditerranéenne, que leurs descendants rejoignent à l’automne. Deux générations se chevauchent donc. En ce mois d’août, jusqu’à octobre, les Vulcains vont donc peu à peu rejoindre le Sud.

Profitez donc de votre visite pour observer ses pérégrinations sur le Parc, et à votre retour, ouvrez aussi l’œil chez vous ! En effet, si les conditions sont favorables, ce papillon est commun partout ! Ses plantes hôtes sont les orties. La femelle va y déposer des œufs d’une couleur vert foncé, ce qui les camoufle idéalement. Vous regarderez dorénavant ces plantes avec plus d’indulgence !

Texte : Anaïs Mermet – Photos : Clément Parissot

[TELECHARGER] le comptage du 26 juillet 2017

En bref: 4100 Huîtriers pies, 1040 Courlis cendrés, 259 Spatules blanches, 180 Barges à queue noire…

Au Parc du Marquenterre il y a les oiseaux oui … mais pas que ! Les récents visiteurs n’auront pas été sans remarquer le niveau d’eau très bas du premier étang, poussant les oiseaux en pleine période de migration à aller un petit peu plus loin dans les parcours. Tout en profitant du bal des hirondelles au-dessus de ce plan d’eau presque asséché, n’hésitez pas à vous pencher au-dessus des Ombellifères en fleurs. Ces plantes aux inflorescences remarquables, comme l’Eupatoire chanvrine, accueillent une micro faune bien particulière, diversifiée et haute en couleurs. En effet, de nombreux insectes participent à leur pollinisation tels les Syrphes, Papillons, ou encore les Coléoptères. Alors ouvrez l’œil, vous pourriez bien croiser quelques Demoiselles aux yeux d’or (ou Chrysopes) et Téléphores fauves, ceux-là même qui débarrassent les pucerons de vos jardins !

1 Syrphe du groseillier (Syrphus ribesii) – 2 Tabac d’Espagne (Argynnis paphia) – 3 Chrysope verte (Chrysoperla carnea) – 4 Téléphore fauve (Rhagonycha fulva)

Texte et photos : Séverine Loton

Une Cigogne noire juvénile survole le parc le samedi 8 juillet en début d’après-mdi. Les conditions sont idéales avec un petit vent de nord est extrêmement porteur pour ce grand planeur. Elle nous arrive des forêts des Ardennes ou d’Allemagne où elle niche en couple isolé. Elle ressemble en vol à la cigogne blanche, le meilleur critère étant la tête et le dessous des ailes totalement sombre (attention aux ombres et à la lumière). Elle peut comme la cigogne blanche voyager seule ou en groupe. La quasi totalité des oiseaux qui passent par notre région littorale sont des juvéniles, les adultes passant au plus court plus à l’est, tous partant pour le Mali, le Burkina Faso, le Niger… Le 8 juillet est une des données de migration les plus précoces (le 7 juillet 2004). Il y a 30 ans les premiers oiseaux en migration étaient observés fin juillet début août.
Les bonnes conditions de vent d’est continuant cela a permis l’observation de 4 juvéniles mardi 18 juillet! Ce mercredi matin au grand plaisir des visiteurs au point de vue 6 juvéniles de Cigognes noires ont survolé le parc et le pavillon d’accueil après avoir passé la nuit au poste 8. Elles étaient accompagnées des jeunes cigognes blanches nées sur le parc…qui sentent elles aussi l’appel du continent africain. La migration de printemps se produisant de plus en plus tôt, les couples de Cigognes noires nichent de plus en plus tôt et la population s’est étendue vers l’ouest (environ 70 couples en France dont quelques uns dans l’Aisne et probablement dans les forêts de l’Oise).Les prochains jours risquent de nous réserver encore de belles surprises en migration.

Cela fait déjà quelques semaines que nous n’entendons plus le chant caractéristique du Coucou. Et pourtant, ici dans le Parc du Marquenterre, la densité de Coucou gris y est importante. Pour ces oiseaux, il est temps de migrer et les adultes – notamment les mâles – sont déjà repartis vers leur lieu d’hivernage en Afrique centrale et du Sud. Malgré ce départ en migration, le Coucou est encore présent à nos latitudes. En voici la preuve : un jeune coucou de deux semaines élevé avec succès par ces parents adoptifs, un couple de Rousserolle effarvatte.

Revenons sur la particularité de ces insectivores friands de chenilles… Les femelles ont la capacité de parasiter les nids des autres oiseaux en y allant pondre leurs œufs. Elles vont ainsi se spécialiser dans le parasitisme d’une seule espèce. Avant la ponte, la femelle coucou va épier sa cible pour repérer son nid. Elle n’a qu’une dizaine de seconde pour gober ou prendre un œuf présent dans le nid et pondre son propre œuf qu’elle a su adapter à la taille et à la couleur des œufs des parents adoptifs (en un peu plus gros tout de même !). Une mission délicate pour cette femelle qui peut pondre jusqu’à 22 œufs dans 22 nids différents.

Dès son éclosion, le jeune coucou ne va pas supporter le moindre contact sur sa peau durant environ 48 heures et va expulser du nid tous les intrus (œufs, poussins ou tout corps étranger). Les parents adoptifs vont alors se démener pour nourrir cet oisillon géant qui restera au nid une vingtaine de jours. Par la suite, étant trop gros pour rester dans le nid, il quémandera sa nourriture sur une branche et pourra s’envoler à l’âge de 4 semaines. Les espèces les plus parasitées sur le Parc sont les Rousserolles, l’Accenteur mouchet et le Pipit farlouse.

Texte : Jennifer Martin – Photos : Jennifer Martin, Philippe Carruette

[TELECHARGER] le comptage du 10 juillet 2017

En bref: 2509 Huîtriers pies, 2465 Mouettes rieuses,  227 Avocettes élégantes, 73 Courlis cendrés…

Ce printemps a été propice au vols de nos chères libellules et pourvu que cela dure encore. Nul ne se lasse de leur vol gracieux au-dessus des plans d’eau pour défendre un territoire ou courtiser des femelles. Propice? Et pour cause. Cette année, ce sont d’ores et déjà 21 espèces qui ont été recensées sur […]