Des billets sur l’actualité saisonnière des oiseaux, des observations naturalistes, des données inédites de baguage… vous pouvez également soumettre vos observations et photos.

Le Faucon pèlerin est un habitué des grands espaces. Il chasse passereaux, limicoles ou corvidés sur les grandes étendues, tuant en vol ses proies après des piqués vertigineux atteignant parfois plus de 300 km/heure. Mais l’oiseau peut adapter sa technique de chasse. Cette femelle adulte semble s’être spécialisée sur les Foulques qui pâturent en groupe sur les prairies du poste 3. La capture se pratique alors au sol quant les oiseaux courent maladroitement pour gagner l’eau. Le rapace les maintient avec ses serres puissantes plantées dans le dos. Cette technique pour une grosse proie doit être bien éprouvée puisque la Foulque avec ses pattes griffue peut être particulièrement redoutable.

En mars on est toujours bien heureux d’entendre de nouveau le Pouillot véloce. Si quelques individus peuvent passer l’hiver dans notre région, la plupart nous revienne du bassin méditerranéen. « Tiep Tiep Tiep », voilà une ritournelle simple, facile à retenir, un excellent moyen de s’initier à l’écoute et de mémoriser les premiers chants avant l’arrivée de chanteurs aux gammes bien plus complexes comme les fauvettes ou les rousserolles. Plus pragmatiques, les Britanniques le dénomment « chiffchaff » et les Allemands « Zipzap ».

De nombreux  Pouillots véloces sont bagués sur le parc depuis près de 15 ans montrant  un net déclin de la densité cette espèce en période de nidification, déclin bien perçu au niveau national depuis 1989 avec néanmoins de fortes fluctuations annuels du fait notamment des conditions climatiques au printemps.

C’est en mars que l’on entend le plus souvent le tambourinage du Pic épeiche sur les zones forestières du parc. Le martèlement rapide du tronc ou d’une branche creuse n’a par pour but de chercher la nourriture dans le bois mort mais bien de marquer son territoire pour une espèce qui n’a pas véritablement de chant mais des cris explosifs et métalliques, utilisés eux notamment lors des vols et poursuites de parade. Les martèlements sont puissants et brefs (moins d’une seconde pour 15 à 20 coups avec une intensité plutôt décroissante). Entendus de loin, dans les milieux fermés où il vit cela il permet d’éloigner les autres mâles du territoire. Deux à trois couples nichent en bordure du parc (héronnière, entrée et fond des parkings).

Après près de 6 mois d’absence, les premières Sarcelles d’été sont de retour. Elles ont passé l’hiver sur le fleuve Sénégal notamment sur le Parc du Djoudj au Sénégal, sur le lac Tchad ou dans le delta du fleuve Niger. Si certaines vont nicher en plaine maritime picarde, la grande majorité vont remonter en Suède et surtout dans le nord est de l’Europe. 18 individus dont une majorité de mâles qui arrivent les premiers, sont notés le samedi 11 mars sous un beau soleil mettant en valeur leur superbe plumage. Cela fait parti des rassemblements importants à cette période pour le site (maximum de 37 le 22 mars 1994).

Après une absence de plus de 10 ans, le Bulletin Annuel revient sous une nouvelle forme, mais avec le même esprit de partage et de générosité des observations de la nature.

Ce premier ouvrage de la saison 2015 sera vite complété par les données de 2016 avant de reprendre un rythme migratoire annuel.

Bonne lecture !

Bulletin annuel 2015 FINAL

Douceur et accalmie dans les vents tempétueux, la héronnière retrouve aussitôt ses premiers occupants. Au moins 67 Hérons cendrés sont observés ce week-end avec accouplements et travaux de transport des matériaux. Les aboiements gutturaux typiques de la période de nidification se font bien entendre. 14 Spatules blanches se reposent au sommet des pins, encore peu actives. Ce sont de superbes adultes aux teintes orangées sur la poitrine et à la huppe fournie tout droit de retour d’Afrique de l’Ouest . Nombre de Cigognes blanches sont aussi sur les nids, souvent encore solitaires en attente du partenaire de l’année dernière…ou d’un autre !  Pour celles en couple c’est déjà le temps des transports de matériaux, claquements de bec et autres accouplements.

Vendredi 3 mars, deux vols de Grues cendrées sont observés au-dessus des flots de la baie de Somme en pleine marée haute. Ces deux groupes de 37 et 12 oiseaux partent plein nord d’un vol puissant à haute altitude. Nous sommes depuis fin février en pleine migration de ces grands échassiers qui remontent nicher en Scandinavie. Les Grues migrent en France le long d’un couloir centre- est d’environ 350 km de large entre les Ardennes et les Pyrénées Atlantiques.  Si elles sont observées chaque année dans l’est de l’Oise et dans l’Aisne, les Grues cendrées restent peu notées sur le littoral. Le fort vent de sud-est est certainement responsable de ce décalage de quelques groupes vers l’ouest.  Ce fut l’occasion aussi de surprendre deux Milans royaux en migration là aussi au-dessus des flots mais à très basse altitude pour se protéger du vent. Pour notre grand plaisir des yeux…

Le poste 1 est actuellement en plein travaux. Les îlots où nichent habituellement les Avocettes, Mouettes rieuses et Mélanocéphales sont en totale réfection. Au fil des tempêtes et du clapot ils se sont inexorablement ravinés. Les berges les plus exposées aux flots de chaque îlot sont maintenant recouverts par des poches de graviers recouverts de sédiments qui maintiennent leur base. L’ensemble du plan d’eau va être entouré d’une clôture fixe pour éviter la forte prédation du renard qui au printemps porte chaque année atteinte aux colonies de laro-limicoles. Des travaux longs et coûteux seront achevés avant l’arrivé des oiseaux en mars sur ces sites de nidification.