Des billets sur l’actualité saisonnière des oiseaux, des observations naturalistes, des données inédites de baguage… vous pouvez également soumettre vos observations et photos.

Avril voit revenir dans les prairies du parc les Courlis corlieux. Ils ont passé l’hiver dans les mangroves de Guinée-Bissau ou de Casamance.  Ils vont remonter nicher dans les tourbières d’Écosse ou dans la toundra et les landes d’altitude scandinaves. Choc des paysages, des biotopes, en un temps ultra record !

Tout comme les Barges rousses, il est vrai que ces oiseaux sont capables de faire Sénégal-Picardie en une trentaine d’heures,  volant de jour comme de nuit ! Son cri en vol est moins fluté que son grand cousin le Courlis cendré et ressemble à une sorte de rire saccadé et roulé « hi hu huhuhu hu ». Leurs haltes migratoires sont souvent de bien courtes durées, juste pour grappiller quelques invertébrés dans nos prairies ou celles des polders allemands ou hollandais.

Cette espèce en Europe de l’Ouest est intimement liée aux zones de prairies pour ses haltes migratoires. La régression nette de l’élevage extensif sur nos côtes et marais arrières-littoraux a fait fortement baissé ses stationnements.

Photo: Kevin Wimez

Sur les pentes sablonneuses exposées au soleil, une intense activité se déroule. De petites abeilles patrouillent au ras du sol et si vous les suivez attentivement, vous en verrez certaines s’enfouir dans le sable. Mais que font-elles ? Ce sont des abeilles solitaires du genre Colletes (Colletes cunicularius). D’une taille relativement grande, elles sont facilement reconnaissables (13-15 mm) surtout parce qu’elles apparaissent bien plus tôt que de nombreuses espèces, dès le mois de mars.

Ainsi ces abeilles creusent leur terrier dans le sol sablonneux. Elles y déposeront dans quelques temps un œuf tout au fond de cette profonde galerie. Avec cet œuf sera également déposée une abondante provision de nectar et de pollen, tout cela en prévision de la future larve à nourrir.

Mais en compagnie de ces abeilles solitaires besogneuses, peut-être remarquerez-vous un autre hyménoptère (insecte dit à « taille de guêpe »), très reconnaissable par son abdomen rouge. C’est aussi une abeille solitaire mais de celle qu’on appelle « abeille-coucou ». En effet cette espèce, la Sphécode à labre blanc (Sphecodes albilabris) parasite spécifiquement notre abeille Colletes cunicularius. Cette intruse va pénétrer dans le terrier, dévorer l’œuf pondu et pondre le sien à la place. La future larve y trouvera la « table mise », nourriture qui était à l’origine prévue pour la larve de Colletes.

Si vous découvrez l’existence des abeilles solitaires, sachez qu’en plus ce sont les plus nombreuses ! 90% de nos abeilles sauvages sont des abeilles solitaires !

Photos: Vincent Caron 

Nouvelle et troisième vidéo de la série « 2 min top chrono » ! A écouter avec du son 😉

A visionner en HD sur Youtube ou, en bas de page du blog (page d’accueil).

Le Faucon pèlerin est un habitué des grands espaces. Il chasse passereaux, limicoles ou corvidés sur les grandes étendues, tuant en vol ses proies après des piqués vertigineux atteignant parfois plus de 300 km/heure. Mais l’oiseau peut adapter sa technique de chasse. Cette femelle adulte semble s’être spécialisée sur les Foulques qui pâturent en groupe sur les prairies du poste 3. La capture se pratique alors au sol quant les oiseaux courent maladroitement pour gagner l’eau. Le rapace les maintient avec ses serres puissantes plantées dans le dos. Cette technique pour une grosse proie doit être bien éprouvée puisque la Foulque avec ses pattes griffue peut être particulièrement redoutable.

En mars on est toujours bien heureux d’entendre de nouveau le Pouillot véloce. Si quelques individus peuvent passer l’hiver dans notre région, la plupart nous revienne du bassin méditerranéen. « Tiep Tiep Tiep », voilà une ritournelle simple, facile à retenir, un excellent moyen de s’initier à l’écoute et de mémoriser les premiers chants avant l’arrivée de chanteurs aux gammes bien plus complexes comme les fauvettes ou les rousserolles. Plus pragmatiques, les Britanniques le dénomment « chiffchaff » et les Allemands « Zipzap ».

De nombreux  Pouillots véloces sont bagués sur le parc depuis près de 15 ans montrant  un net déclin de la densité cette espèce en période de nidification, déclin bien perçu au niveau national depuis 1989 avec néanmoins de fortes fluctuations annuels du fait notamment des conditions climatiques au printemps.

C’est en mars que l’on entend le plus souvent le tambourinage du Pic épeiche sur les zones forestières du parc. Le martèlement rapide du tronc ou d’une branche creuse n’a par pour but de chercher la nourriture dans le bois mort mais bien de marquer son territoire pour une espèce qui n’a pas véritablement de chant mais des cris explosifs et métalliques, utilisés eux notamment lors des vols et poursuites de parade. Les martèlements sont puissants et brefs (moins d’une seconde pour 15 à 20 coups avec une intensité plutôt décroissante). Entendus de loin, dans les milieux fermés où il vit cela il permet d’éloigner les autres mâles du territoire. Deux à trois couples nichent en bordure du parc (héronnière, entrée et fond des parkings).

Après près de 6 mois d’absence, les premières Sarcelles d’été sont de retour. Elles ont passé l’hiver sur le fleuve Sénégal notamment sur le Parc du Djoudj au Sénégal, sur le lac Tchad ou dans le delta du fleuve Niger. Si certaines vont nicher en plaine maritime picarde, la grande majorité vont remonter en Suède et surtout dans le nord est de l’Europe. 18 individus dont une majorité de mâles qui arrivent les premiers, sont notés le samedi 11 mars sous un beau soleil mettant en valeur leur superbe plumage. Cela fait parti des rassemblements importants à cette période pour le site (maximum de 37 le 22 mars 1994).

Après une absence de plus de 10 ans, le Bulletin Annuel revient sous une nouvelle forme, mais avec le même esprit de partage et de générosité des observations de la nature.

Ce premier ouvrage de la saison 2015 sera vite complété par les données de 2016 avant de reprendre un rythme migratoire annuel.

Bonne lecture !

Bulletin annuel 2015 FINAL