Des billets sur l’actualité saisonnière des oiseaux, des observations naturalistes, des données inédites de baguage… vous pouvez également soumettre vos observations et photos.

Au poste 2 se sont déroulés d’importants travaux. Un bulldozer décape le grand îlot principal de sa couche végétale. La zone de sable compact va être en partie découpée en petits îlots pour la nidification au printemps prochain des Avocettes et des Sternes caugeks.  Des espaces de nidification longilignes (10 à 12 mètres) et de faible largeur (5 à 7 mètres) pour que les couveurs soient toujours en contact visuel avec l’eau. Des coquillages pourront être épandus sur certains espaces de nidification, sternes et avocettes étant des espèces pionnières attirées par des milieux jeunes encore peu colonisés par une couverture végétale. 

En fin d’automne et en hiver cette zone sera submergée offrant des possibilités de gagnage aux limicoles et canards, avec le développement d’une végétation plus aquatique.  A partir de la mi mars avec l’arrivée des premières Avocettes nicheuses locales les ilôts de nidification plus hauts seront découverts.

Déjà à l’automne, la zone est occupée en îlot de reposoir par près de 800 Sarcelles d’hiver, le groupe hivernant de spatules et de Vanneaux huppés. Un vrai premier succès !

Submersion marine ou fluviale, tempête, créent naturellement des milieux jeunes mais nombre de cours d’eau en Europe sont canalisés (la Loire avec ses îles fait exception) et le parc est un espace endigué artificiel qui évolue vite au détriment des habitats jeunes. Le travail des hommes du parc au quotidien est ainsi essentiel pour la préservation pour nombre d’espèces espèces.

Avant le poste d’observation N°1, trois nouveaux arrivants vous accueillent : des moutons d’Ouessant.

C’est un petit mouton endémique de l’île d’Ouessant en Bretagne, à vrai dire le plus petit « modèle » ovin au monde, avec 45 cm au garrot pour 11 à 20 kg ! On est loin de leurs voisins bovins les Highland Cattle ! Il avait disparu de l’île bretonne au 20ème siècle du fait de sa faible rentabilité et sa productivité limitée (un seul agneau par brebis). Grâce au Groupement des Eleveurs du Mouton d’Ouessant (GEMO) en 1976 des animaux isolés ou en petits troupeaux ont été retrouvés sur le continent permettant de sauver cette race domestique qui n’est plus menacée de disparition aujourd’hui.
Seuls les mâles ont des cornes torsadées qui s’enroulent autour des oreilles à la manière de celles des mouflons sauvages. Ils ont généralement la toison noire, certains animaux peuvent être blancs ou noisette, mais tous ont la peau sombre.

Sur le parc, ils vont permettre de limiter le développement des graminées sur certains petits espaces et ainsi une diversification de la flore plus importante, mais également d’éviter la fauche mécanique (très chronophage). Cela n’évitera pas un futur étrépage sur cette zone très atterrie, qui était il y a une vingtaine d’années encore, très riche au niveau botanique (epipactis des marais, orchis pyramidal, parnassie des marais…).   

 

Texte : Philippe Carruette / Illustration : Léa Coftier 

Le Parc du Marquenterre maintient une grande diversité d’espèces animales et végétales grâce à ses nombreux types de milieux, en perpétuelle évolution. Cette évolution rapide aboutit progressivement à la fermeture des milieux pionniers; vers la roselière ou la saulaie pour le marais, ou en forêt selon les sols et l’altitude.

Les grandes prairies du parc sont maintenues en milieu ouvert grâce au pâturage des chevaux Henson (race locale). Néanmoins un fauchage mécanique estival permet d’éliminer les refus de pâturage car les espèces non appétentes finiraient par s’étendre sur la zone. Les prairies rases sont favorables aux stationnements des oiseaux à marée haute, et à la nidification du vanneau huppé (qui ne s’installe que si l’herbe a une hauteur inférieure à 10 cm).  

Les bas marais et dunes notamment à l’entrée et au centre du parc sont pâturés par des bovins Highland cattle, légers et calmes (il est rare de les voir  « piquer un sprint » à l’inverse des chevaux). Ils seront plus nombreux sur le site dans les années à venir du fait de ce caractère paisible, qui ne provoquera aucun dérangement sur l’avifaune.

Les espaces plus restreints comme les îlots, fossés, petits plans d’eau, se ferment encore plus rapidement, notamment sur le début du parcours où la roselière riche en passereaux paludicoles devient malgré tout omniprésente. L’étrépage de la première couche du sol et le fauchage permettent de garder une flore et faune pionnière : une dynamique favorable à la diversité.

Plus prosaïquement, il est aussi tout simplement nécessaire de faucher devant les ouvertures des postes d’observation pour voir ou photographier les oiseaux ! C’est mieux !

Ces travaux sont généralement réalisés très tôt le matin, le temps que les oiseaux reviennent pour l’ouverture au public.

 

Texte et illustration : Philippe Carruette

Pour ces premières grandes marées de l’année, les stationnements de limicoles ont été au rendez vous avec plus de 6700 huîtriers pie le samedi 22 août sur les vastes zones  sableuses du poste 4 (reposoir principal de marée haute pour les limicoles). Plusieurs oiseaux portaient des bagues colorées issues des programmes de baguage hollandais où les oiseaux sont bagués poussins. Néanmoins, les juvéniles semblent vraiment peu nombreux. Un âge ratio effectué sur 800 oiseaux fin juillet ne donnait que 8% de jeunes, pourcentage très faible.

Les courlis cendrés (1600) et corlieux étaient également présents au poste 4 mais plutôt les pattes dans l’eau comme à leur habitude. On se demande pourquoi depuis deux ans les courlis cendrés ne se posent plus au poste 7 (faible niveau d’eau du chenal, prédation du Faucon pèlerin, développement de la végétation sur la digue…?). Un beau rassemblement de bécasseaux maubèches avec 110 oiseaux  bien serrés les pattes dans l’eau comme une « cohorte romaine » coincée entre huîtriers et courlis. Les Sternes caugek, cherchaient plutôt les stationnements en zone plus végétalisée avec les laridés extrêmement nombreux et de diverses espèces. Dans cette foule très disciplinée, on pouvait déceler quelques pluviers argentés, barges rousses, tournepierres à collier ou encore grand gravelot. N’oublions pas que ce reposoir est absolument vital pour les limicoles à marée haute qui y effectuent les activités de confort (toilette, sommeil…) ; quasi impossible à effectuer à marée basse où le temps est optimisé pour la quête de nourriture sur les vasières de la Baie de Somme.

Au même moment au poste 7 se regroupent près de 1200 grands cormorans, hélas le plus grand rassemblement de spatules (près de 400 individus) du fait des  vents forts était bien à l’abri, au fond du poste 7 et n’étaient visibles de loin que depuis le poste 10.

 

Les prochaines grandes marées seront mi septembre : du 17 septembre au 22 septembre 2020 toujours en début d’après midi.

 

Texte : Philippe Carruette / Illustration : Léa Coftier

Difficile d’écrire ces publications 😞 sachant que certains d’entre-vous vivent des moments difficiles ou isolés… Que ces lignes puissent égayer quelques instants de votre journée ! Nous sommes également, pour la majorité, confinés. Seuls quelques gardes ou techniciens veillent (merci !). Bonne continuation ! Le soleil devrait briller ces prochains jours avec l’arrivée des hirondelles et martinets ☺️ [copie de la publication sur Facebook]

☑️ Depuis le poste 4 on s’en prends plein la vue ! Pas de gorge-bleue pour l’instant dans les roselières proches mais ça ne devrait pas tarder ! Les îlots sont encore bien couverts d’eau, au bonheur des grèbes (huppés, cou noir, castagneux) et canards.

☑️ En se dirigeant vers le milieu du parcours, le long des argousiers et des dunes, les chants de Bruants des roseaux, Pouillots fitis et véloces, Phragmites des joncs se font concurrence ! Pas loin, d’une fréquence plus grave, les Grands Cormorans font un raffut pas possible ! Par leurs voix ou leurs claquements d’ailes sur l’eau. Une 60aine de nids sont visibles.

☑️ A la moitié du parcours (p6), les garrots et Harles piettes sont toujours présents (désolé pour la photo lointaine !). Quelques jeunes Grandes Aigrettes dispersées s’essayent à la pêche. Un individu à plumage nuptial est observé. A quand sa nidification ?

☑️ La nouvelle zone de bas-marais de fin de parcours est propice aux limicoles. Une vingtaine de Chevaliers gambettes accompagne quelques culblanc au cri caractéristique.

Prochaine actu… sur la héronnière ? Bon courage pour la suite !

Vous retrouverez ce même texte sur nos réseaux (FB) car il nous est difficile vu le contexte de multiplier les publications. Merci pour votre compréhension.

Quelques nouvelles fraiches d’hier 😍… dans les 2 sens du terme avec une petite gelée en matinée ! brrr…

Effet waouh dès le début des parcours !

☑️ Avant d’arrivée au poste 1, ce sont les chants d’alouettes et de vanneaux qui nous égaient le cœur ! Ces belles cantates sont vite écrasées par les râlements des mouettes rieuses ! Les îlots sont bien investis par nos laridés. Comme sur une ligne de départ, ils attendent le signal… un peu de chaleur ! Quelques accouplements ont bien lieu mais les constructions se comptent sur les doigts. Aucune avocette. Par contre de très nombreuses mélanocéphales ! Un bon présage…

☑️ Entre le poste 1 et 2, le sol sableux, habituellement imprimé de motifs géométriques par les pas des visiteurs, est couvert d’empreintes animales (chevreuils, mustélidés, blaireautins, merles, poules d’eau…) En arrivant au poste 2, on aperçoit les premières avocettes, pour l’instant très peu concernées par la nidification ! Un mâle de Tadorne défend son territoire. Un bon signe ! Au pied du poste, une linotte mélodieuse collectionne des brindilles. Au loin des canards pilets, souchets, morillons, sarcelles et 1 couple d’Huîtrier-pie qui se prolongent sur les plans d’eau du poste 3.

La suite bientôt… 😉

Depuis samedi 9 février coups de vent, et tempêtes se succèdent sans répit, nous obligeant à surveiller en permanence les digues après chaque marée cette semaine au très fort coefficient. Chaque matin au lever du jour, c’est aussi un tour du parc pour vérifier s’il n’y a pas de dégâts dans les parcours. Travail tout aussi pénible physiquement que moralement.  A marée haute, ce sont selon les jours jusqu’à un maximum de 1100 Courlis cendrés et plus de 500 Goélands marins et Tadornes de Belon qui viennent s’abriter derrière nos digues.

Mais c’est le vendredi 14 février qui fut un véritable moment de bienveillance… et pas que grâce à la la Saint Valentin ! En effet ce fut la seule journée de la semaine sans vent et sans pluie ! Les oiseaux ont repris un rythme de nourrissage en bord de berge comme les Sarcelles d’hiver et les Canards souchets. Les Barges à queue noire sont revenues sur les prairies inondées. Le passage d’une Buse variable fait décoller à la héronnière 56 Hérons cendrés et 8 Cigognes blanches, il faut dire qu’avec le vent impossible pour eux de parader ou de restaurer les nids à 20 mètres de haut dans les pins ! Un rayon de soleil incite les couples de Garrots à œil d’or à parader.  Étonnants canards plongeurs qui par tous les temps passent toujours leur vie dans et sous l’eau. Et ce fut aussi une vraie accalmie pour nous aussi,  avec le plaisir de retrouver de nombreux visiteurs et des oiseaux apaisés !