Des billets sur l’actualité saisonnière des oiseaux, des observations naturalistes, des données inédites de baguage… vous pouvez également soumettre vos observations et photos.

En cette fin d’été les prairies pâturées par les chevaux Henson sont fauchées. Cela évite la prédominance des espèces botaniques non-mangées par les herbivores. Les prairies seront ainsi bien rases pour le stationnement à l’automne et en hivernage des oies et des canards siffleurs. Mais ce travail est aussi indispensable à la nidification printanière du Vanneau huppé l’année prochaine. Ce limicole ne s’installe pas en effet pour nicher si, en mars, l’herbe a plus de 10 cm de hauteur.

D’importantes coupes d’argousiers ont été effectuées par les guides le long du fossé central de la plaine Est (à gauche du poste 1). Ces arbustes finissaient par combler le fossé et se développer sur la prairie la rendant plus insécurisante pour les espèces prairiales. Quelques buissons ont été « épargnés » comme poste de guet pour les Tariers pâtres et des prés.

 

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Texte: Philippe Carruette (Responsable pédagogique)

Photos: Hélène Lisambert (Guide Naturaliste)

Cette année le parc du Marquenterre fête ses 40 ans, et les chauves-souris sont au rendez-vous ! Afin de mieux connaître ces animaux nocturnes, cette année, une attention particulière est portée aux chauves-souris, demoiselles de la nuit.

La nuit du 22 août 2013, une équipe de chiroptérologues s’est réunie au Parc  dans le but de capturer et d’identifier les espèces présentes sur le site. La pratique de la capture se fait sous dérogation délivrée par le Ministère de l’écologie car ce sont toutes des espèces protégées.

Sous l’œil attentif de Thomas Cheyrezy, formateur régional à la pratique de capture, trois espèces de chauves-souris ont été capturées : la Pipistrelle commune, la Pipistrelle de Nathusius et le Murin à oreilles échancrées, pour un total de 14 individus. Sept espèces de chauves-souris ont été contactées sur le Parc du Marquenterre depuis 1973 sur les 21 espèces en Picardie mais les recherches sur le site n’en sont qu’à leur début !
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Petite espèce de couleur brune, la Pipistrelle de Nathusius est la plus grande des Pipistrelles. Espèce typiquement migratrice, elle entreprend des déplacements saisonniers sur de très grandes distances pour rejoindre ses lieux de mises bas ou ses gîtes d’hibernation. La Baie de Somme est donc un excellent axe de migration non pas que pour les oiseaux mais aussi pour certaines espèces de chauves-souris qui semblent longer la Mer du Nord puis la Manche avant de couper la Bretagne et finir le long du littoral Atlantique.

Cette soirée d’étude, très encourageante pour l’avenir,  confirme donc le potentiel du Parc du Marquenterre pour les chiroptères (cheiro main,  ptère aile.
« Main ailée »). Durant la soirée, les intrus se sont glissés : un merle et une jeune femelle d’épervier ont ainsi pu être bagués !

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La Nuit Internationale de la chauve-souris, une première pour le Parc du Marquenterre

« Mieux connaître pour mieux protéger » telle est la phrase mise en valeur ce 24 août 2013 à l’occasion de la 17ème Nuit Internationale de la chauve-souris. Pour la première fois, l’évènement de découverte des chauves-souris s’est réalisé au Parc du Marquenterre. Qui sont-elles ? Où vivent-elles ? S’accrochent-elles réellement dans nos cheveux ? Toutes ces questions n’ont plus de secret pour les curieux présents lors de cette soirée d’animation !

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Les chauves-souris ne s’accrochent donc pas dans les cheveux, ne mordent pas au cou pour sucer le sang et ne rongent pas le bois ! On nous aurait donc menti ? Oui ! Car au contraire, chacun de ces mammifères de quelques grammes, à la fois inoffensif et chasseur d’insectes, se nourrit d’environ 3000 moustiques par nuit : voici une bien bonne arme écologique !  Ainsi, ces animaux mystérieux ont inspiré bien des légendes et il était temps de lever ces a priori.

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Le temps n’était malheureusement pas de la partie pour la sortie de terrain mais les échanges se sont poursuivis après la projection du diaporama afin de percer tous les mystères de l’écholocation des chauves-souris.

Vous avez des chauves-souris en nombre chez vous ? Vous voulez savoir de quelles espèces il s’agit ? En cas de besoin, vous pouvez contacter l’association Picardie Nature (www.picardie-nature.org) : SOS Chauves-souris au 03 62 72 22 59.

Texte et photos : Aurélie DELAVAL, Guide Naturaliste 

Au mois d’août, la migration bat son plein et des milliers d’oiseaux s’arrêtent en baie de Somme lors de leur grand voyage vers le sud. Parmi les migrateurs plus réguliers, on attend toujours quelques surprises. C’est donc le moment de guetter vers le ciel pour les grand rapaces, scruter les bandes de limicoles à marée haute et prospecter les zones de  buissons en quête des passereaux rares.

La recherche sur le petit parcours a bien porté ses fruits cette semaine. Une Marouette ponctuée, espèce très discrète des marais, a été trouvée en compagnie des poules d’eau au bord du chemin. Un Torcol fourmilier, espèce apparentée aux pics, a été répéré aussi, cette fois dans les saulaies bordant le sentier.

Ce lundi, suite à deux jours de météo défavorable, le temps se dégage et 3 Cigognes noires profitent des ascendants thermiques pour continuer leur trajet vers l’Afrique. D’autres grands planeurs sont présents aussi. Pour les plus chanceux, un Balbuzard pêcheur, en halte depuis plusieurs jours, peut être observé à marée haute, souvent avec un poisson dans les serres !

Un peu plus loin, sur le parcours rouge, un magnifique Héron pourpré (juvénile) pêchait à quelques mètres des nouvelles palissades (entre les poste 6 et 7). Il sera revu deux jours plus tard. Derrière la digue, au banc de l’Ilette, encore une belle surprise – un Pluvier guignard posé sur la vasière. En France il ne reste que quelques couples nicheurs, les restes d’une population relique dans les Pyrénees. Ce joli et rare limicole niche en Scandinavie et en Russie, où il apprécie surtout les zone de plateaux, ainsi que la toundra à plus faible altitude.

Texte: Alexander Hiley (Guide Naturaliste)

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Photo de Héron pourpré : Jean Bail

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Florent Spinnler

 

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Eric Farcy

Le Mouflon de corse a été introduit dans le massif dunaire du Marquenterre dans les années 80, pour ses qualités d’herbivore (le Lapin de garennes ayant été décimé à 90% sur le territoire français à cause de la myxomatose). Plus de 250 individus en liberté (limités par un plan de chasse) occupent cet espace.

Les mouflons sont visibles dans la partie maritime de la Réserve Naturelle de la Baie de Somme et à l’entrée du Parc du Marquenterre. Ils font souvent preuves de curiosité auprès des visiteurs… à juste titre !

Le mouflon est-il uniquement corse ? La population méditerranéenne est-elle plus « naturelle » que celle du Marquenterre ? Mouflon domestique ou mouton sauvage ?…

Vous trouverez de nombreuses réponses en lisant cet excellent article publié par Image & Nature (Numéro 62), écrit par Bruno Dubrac et illustré par Serge Nicolle : Le Mouflon méditerranéen, Carnet de nature [1.06 Mo]

Si l’absence de vent lors des grandes marées de cette fin de semaine n’a pas favorisé d’importants mouvements d’oiseaux fuyant la baie vers le parc du Marquenterre, le spectacle offert par les milliers d’Huîtriers pie , les centaines de Courlis cendrés, ou autres groupes impressionnants de bécasseaux, barges et de gravelots, a malgré tout ravi plus d’un photographe – même blasé – ainsi que les amateurs d’ornithologie présents dans le poste d’observation idéalement placé devant un immense reposoir parfaitement dégagé.

Lors de chaque grande marée le spectacle est immuable, mais on ne s’en lasse pas, mieux on en redemande !

Au moment des marées à forts coefficients les oiseaux présents dans la réserve naturelle, située juste derrière la digue qui sépare la baie du parc, s’envolent car n’ayant plus assez d’espaces, en d’impressionnantes nuées au rythme de l’avancée inexorable des flots, la mer ayant recouvert entièrement bancs de sable, reposoirs et surtout les vasières où se nourrissent les limicoles.

Même la plage est réduite à sa plus simple expression. Les accessibles reposoirs, prairies ou autres îlots découverts peuvent alors les accueillir pour un moment de répit ou pour prendre un complément de collation. Ils rejoindront ensuite par petits groupes, le fabuleux et inépuisable garde-manger de la baie, lorsque la mer se sera retirée.

Ce spectacle se reproduit à chaque grande marée – surtout celles d’équinoxe, les seuls jours de l’année où la baie est entièrement recouverte par les eaux- comme un rituel. C’est peut-être un peu cela la magie de la baie… !

Guy Sadet, adhérent régulier au Parc


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La saison des araignées est de retour sur la toile ! Après avoir croisé la Méta d’automne l’année dernière, voici la splendide et fascinante Argiope frelon aussi dénommée Epeire fasciée, Argiope guêpe, Araignée Zèbre ou encore Argiope bruennichi pour les latinistes (ndlr : ouf !). Avec un abdomen pareil, elle s’évite la prédation des oiseaux qui la prennent pour un frelon et peut ainsi s’exposer toute la journée bien au milieu de sa toile sans aucune crainte.

Sur le Parc, vous la retrouverez sur les herbes hautes bordant le parcours vert ou dans les belles stations d’Eupatoires chanvrines au gré du parcours rouge. Bien
entendu, elle ne choisit pas ces milieux au hasard : notre amie raffole des papillons, criquets et sauterelles qui, une fois tombés dans l’immense piège de 30cm de diamètre, se voient emmaillotés comme des bébés puis sirotés de longues heures durant sous le soleil.

En perpétuelle quête de perfection et militante en développement durable, l’Argiope frelon comme toutes les autres araignées de la famille des Orbitèles déchire sa toile usagée chaque jour, en fait une boulette, l’avale et la recycle à 90 % dans ses tisseuses afin d’en reconstruire une flambant neuve !

L’équipe de surveillance des phoques de l’association Picardie Nature venue visiter le Parc et assister au baguage des passereaux nous fait partager leur très intéressante observation par ces photos, un grand merci !

(Et pour plus d’informations, les deux numéros 73 et 74 Les Araignées à toiles géométriques du « journal le plus lu dans les terriers », et au Parc du Marquenterre : « La Hulotte »)

Texte : Céline Verley, Guide Naturaliste  

Photos : Justine Hugé, surveillante phoques, Picardie Nature 


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L’un volette de fleur en fleur aspirant le nectar avec sa longue trompe, un autre prend un bain de soleil déployant ainsi ses ailes et nous laissant admirer ses magnifiques dessins. Mais qui sont ces êtres à la fois fragiles et solides ?

Si vous voulez voir le Demi-deuil, regardez de plus près les fleurs de chardons, de trèfles et de centaurées. Celui-ci adore les butiner…

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Le Tristan peut passer des heures les ailes ouvertes à emmagasiner la chaleur des premiers rayons du soleil. Le reste de la journée, il est plutôt discret, se cachant à l’ombre.

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 Vous avez peut-être déjà remarqué que certains Robert-le-diable étaient plus clairs que d’autres, cela s’expliquerait par le fait que certaines chenilles se développent plus rapidement que d’autres, et que les plus tardives donnent des papillons plus foncés.

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 La chenille du Souci ne résistant pas à l’hiver dans la moitié nord de l’Europe, le papillon part en migration, comme les oiseaux, et peut parcourir des milliers de kilomètres. Pas mal pour un si petit animal !

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Une autre grande migratrice, la Belle-dame, qui porte bien son nom pour ses motifs et ses couleurs éclatantes. Ces papillons, venant d’Afrique du Nord et du Bassin méditerranéen, arrivent par vague de migration plus ou moins importante selon les années et traversent la France d’avril à juin.

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 Ce joli papillon jaune citron (mâle) ou blanc verdâtre (femelle) a l’apparence d’une feuille lorsqu’il est au repos. Il passe l’hiver à l’état adulte, dans la végétation et il peut résister à des températures de -20°C ! Cela fait du Citron, l’un des premiers papillons à apparaître au printemps dans nos régions.

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 Ces extraordinaires créatures sont malheureusement victimes de la destruction de leur habitat (fauchage, de moins en moins de prairies), l’utilisation de pesticides… Afin de les préserver, vous pouvez mettre des plantes mellifères dans votre jardin. Mais n’oubliez pas les chenilles, la plupart d’entre elles (Paon-du-jour, Petite Tortue, Vulcain, Belle-dame…) ont comme plante nourricière l’Ortie, donc rien ne vous empêche d’en laisser un petit peu dans un coin de votre jardin !

Vous aurez alors la visite de ces charmants animaux ailés….

Alexia Caulier (Guide Naturaliste)