Des billets sur l’actualité saisonnière des oiseaux, des observations naturalistes, des données inédites de baguage… vous pouvez également soumettre vos observations et photos.

Le 2 avril, un chant timide de Pinson des arbres et de Pouillot véloce, là où les arbres sont les plus ensoleillés. Les observations de
pouillots se multiplient, les individus se nourrissant seuls mais surtout en groupe au sol, au-dessus de l’eau, sous et sur les tables du pavillon, partout sauf… au sommet des arbres !

Fabien Vol nous montre un autre exemple de Pouillots véloces se nourrissant des petites graines sur les têtes de Typha (les massettes) en cours de désagrégation. Une nourriture pas facile à
digérer, peu rentable  (hormis pour les Rémiz pendulines)  qui ne valent pas un bon moucheron. Mais la nature avec le froid (il a encore gelé cette nuit même sur le littoral) et surtout
le vent d’est qui offre bien peu de ressources alimentaires. Un phénomène exceptionnel dans la durée (depuis mi-février) pour notre région même nordique !

 

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Texte: Philippe Carruette (Responsable pédagogique)

Photos: Fabian Vol


Ils parlent de nous…

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Cette semaine cinq Fuligules milouinans sont observés en migration prénuptiale au poste 5. Une des femelles porte une bague nasale bleue avec
des lettres noires. Ce type de bague comme une « selle de plastique » sur le bec, certes peu esthétique, permet de bien identifier l’oiseau à distance à la longue vue. Pour les canards
qui passe leur vie dans l’eau ou couchés au sol, une bague colorée à la patte n’est guère efficace. Très peu de Milouinans sont bagués en France ou contrôlés. Cette femelle fut baguée au Lac de
Grand Lieu le 8 février 2013 par Alain Caizergues de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage. C’est la première qu’un de « ses » milouinans est contrôlé. Le plus
nordique des fuligules pour sa reproduction et son hivernage niche en Islande, en Scandinavie et dans le nord de la Russie. Un oiseau bagué en juillet 1968 dans la péninsule sibérienne de Yamal
fut repris en automne 1973 en Baie de Somme. Quelques centaines d’oiseaux hivernent en France principalement dans  l’estuaire de la Vilaine et de la Loire se nourrissant surtout de moules et
de coquillages divers. On ne connaît rien des possibilités d’hivernage et de stationnement en mer de cette espèce sur notre façade maritime.

Le 15 mars une Macreuse noire mâle se repose et pêche au poste 1. là aussi ce gros canard maritime remonte vers l’Islande, le nord de la
Scandinavie ou la Russie jusqu’au littoral sibérien.

 

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Texte: Philippe Carruette (Responsable Pédagogique)

Photos: Aurélie Delaval (Guide Naturaliste)

Tous les deux ans a lieu dans toute la France la nuit de la chouette, permettant à chacun de découvrir sur le terrain ces rapaces nocturnes fascinants. Depuis son organisation en 2003, le Parc du
Marquenterre, avec ses guides naturalistes ne ratent jamais ce rendez-vous. La sortie sur le site du Conservatoire du Littoral était complète depuis plusieurs mois. Après un diaporama sur les
espèces de rapaces nocturnes rencontrées dans notre région, le groupe de 20 personnes sous la conduite de Laurent Zagni est  parti sur le terrain. Grâce à une parabole et des casques,
l’écoute du peuple de la nuit fut grandement facilitée. Mais le froid et le vent d’est n’ont vraiment pas favorisé le chant des rapaces. La faible disponibilité en nourriture depuis l’automne
dernier, amplifiée par l’hiver froid,  fait que les oiseaux sont loin d’être actifs. Il est difficile de chanter (pour le marquage du territoire) le ventre vide ! Les oiseaux se font
plus discrets et gardent toute leur énergie à la recherche des rares proies.

Seul un couple de Chouette hulotte émis quelques hululements au passage de la repasse du chant au magnétophone. Cette technique doit être
employée avec rigueur sans jamais insister pour ne pas déranger les couples cantonnés. Chouette effraie et Chevêche sont restées quant à elles silencieuses dans le village de Saint Quentin en
Tourmont. Par contre bien des visiteurs furent surpris des bruits de la nuit avec les appels des Vanneaux huppés, les cris gutturaux des hérons cendrés dans la héronnière comme autant de sons
sortis de la « préhistoire » …

La soirée s’est terminée dans le pavillon d’accueil autour de la cheminée avec une bonne soupe à l’oignon… et un gâteau d’anniversaire ! La nuit de la chouette fête en effet, fraîchement,
 ses 10 ans d’existence. Ces grands alliés des agriculteurs avec leur consommation de campagnols, méritaient bien ce plaisir gourmand !   

 

Phillippe Carruette (Responsable pédagogique)

 

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En cette fin mars on n’entend quasiment pas de chant. Et pourtant nombre de passereaux migrateurs ou sédentaires sont là. Le vent d’est fort, le froid et l’absence quasi de nourriture ne
favorisent pas l’activité. Il est en effet difficile de chanter le ventre vide ! La nature est en sa période la plus chiche, pénurie amplifiée par le déficit alimentaire commencé dès l’été
dernier par une faible fructification des arbres.

Le plus dur va être sans nul doute pour les migrateurs méditerranéens et transsahariens venant d’arriver. Le Pouillot véloce est de cela. Il
a adopté un comportement que nous avons rarement remarqué. Il papillonne au-dessus de l’eau pour capturer le moindre invertébré. Les pattes touchent même l’eau et les battements d’ailes rapides
le maintiennent en vol en « saint esprit ». Les pouillots sont aussi observés cherchant leur nourriture au sol ou sur les branches basses le long des berges. Les premiers insectes sont
présents souvent d’abord près des zones humides. Et le fort vent d’est gêne la capture d’insectes au sommet des rameaux comme le font habituellement ces insectivores. Les premières hirondelles
vont être aussi confrontées à ce même souci, le vent rendant en plus inaccessible le plancton aérien. Pour les plus fortes se sera la rétro migration vers la vallée de la Loire véritable barrière
climatique, pour les autres se sera l’ultime retour.

Mais cela n’empêche pas des migrateurs de revenir d’Afrique extrêmement tôt. Un mâle de Rougequeue à front blanc est observé le 23 mars tout
comme plusieurs Faucons hobereaux. Un mâle de Gorgebleue est noté aussi le 23 mars ce
qui donne des dates d’arrivée record en précocité pour le parc. On voit bien que les oiseaux sont incapables de prévoir le temps. De bonnes conditions sur leur trajet de retour les incitent à
filer de plus en plus au nord pour gagner leur site ancestral de nidification. Choc thermique de quelques… 30 degrés pour ces oiseaux qui arrivent du Mali, Niger… !

 

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Texte: Philippe Carruette

Photos: Pascale Bécue et Michel Goin

Les conditions météorologiques de cette nuit ont rendu l’accès à Saint-Quentin en Tourmont difficile. La chaussée est verglacée et à certains passages, des congères réduisent la route au passage
d’un seul véhicule.

Un fort vent d’Est balaye l’ensemble du Parc. Les quelques oiseaux présents se rassemblent sur les plans d’eau intérieurs (poste 9, poste 5) : une dizaine d’Harles piettes, 150 Fuligules
millouin, une trentaine de Canards souchet principalement, puis ça et là quelques siffleurs, grèbes et tadornes. Les grives, merles, accenteurs et bécassines sont nombreux le long des chemins se
nourrissant au pied des peupliers. Observation d’une femelle Rouge-queue noir. Une Chouette effraie longe également les digues intérieures du parc ! Bien que nocturne, l’effraie est aussi
relativement a l’aise en plein jour.

Des claquements de bois trahissent l’âge des postes d’observation bien que régulièrement consolidés. Il est difficile de passer la tête à travers les ouvertures d’observation tant le vent
est glacial. Météo France annonce -4°C pour la nuit prochaine.

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Avec la faible densité de nourriture cette année les mangeoires à passereaux en certains lieux sont hyper fréquentées, malgré l’hiver doux. Les Mésanges charbonnières, bleues et noires avec
les invasions depuis la Scandinavie et les pays des bords de la Baltique sont particulièrement abondantes.

Cette frénésie à la mangeoire ne peut qu’attirer un redoutable prédateur : l’Epervier d’Europe. Un cri d’alerte bas mais strident de mésange annonce son arrivée. En un instant la
mangeoire passe de l’hyperactivité au vide total. Pour un étourdi ou un nouvel arrivé après l’alerte, il est souvent trop tard. L’épervier tue vite et peut aller tuer sa proie dans le filet du
bagueur, ou entre les buissons avec son vol louvoyant et rapide Et souvent on ne trouve au sol qu’une touffe de plumes (la plumée) là où le rapace a plumé sa proie pour dégager les flancs. A la
vue de l’oiseau les passereaux encore présents restent immobiles sur une branche comme pétrifiés. Gare à celui qui n’a rien vu ou rien entendu.

Cette jeune femelle d’épervier fut baguée au filet près de la mangeoire. Il m’est arrivé une fois de démailler un passereau dans le filet et de voir à quelques centimètres de moi un petit
mâle d’épervier faire de même mais avec…ses serres ! En chasse ce superbe petit rapace aux yeux d’or (le mâle ne pèse que 150 grammes
la femelle souvent plus du double) est
vraiment des plus hardi !



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Texte et photo: Philippe Carruette (Responsable Pédagogique)