Avec la faible densité de nourriture cette année les mangeoires à passereaux en certains lieux sont hyper fréquentées, malgré l’hiver doux. Les Mésanges charbonnières, bleues et noires avec
les invasions depuis la Scandinavie et les pays des bords de la Baltique sont particulièrement abondantes.
Cette frénésie à la mangeoire ne peut qu’attirer un redoutable prédateur : l’Epervier d’Europe. Un cri d’alerte bas mais strident de mésange annonce son arrivée. En un instant la
mangeoire passe de l’hyperactivité au vide total. Pour un étourdi ou un nouvel arrivé après l’alerte, il est souvent trop tard. L’épervier tue vite et peut aller tuer sa proie dans le filet du
bagueur, ou entre les buissons avec son vol louvoyant et rapide Et souvent on ne trouve au sol qu’une touffe de plumes (la plumée) là où le rapace a plumé sa proie pour dégager les flancs. A la
vue de l’oiseau les passereaux encore présents restent immobiles sur une branche comme pétrifiés. Gare à celui qui n’a rien vu ou rien entendu.
Cette jeune femelle d’épervier fut baguée au filet près de la mangeoire. Il m’est arrivé une fois de démailler un passereau dans le filet et de voir à quelques centimètres de moi un petit
mâle d’épervier faire de même mais avec…ses serres ! En chasse ce superbe petit rapace aux yeux d’or (le mâle ne pèse que 150 grammes la femelle souvent plus du double) est
vraiment des plus hardi !
Texte et photo: Philippe Carruette (Responsable Pédagogique)