Petit paon de nuit… surpris en plein jour !
Quelque part, aux abords du Parc, un curieux papillon a fait son apparition : le Petit paon de nuit (Saturnia pavonia). Comme son nom le laisse supposer, le Petit paon de nuit a bien un grand “frère”, mais pour les quelques lignes qui vont suivre, nous en resterons à la petite espèce.
Si vous avez la chance de le croiser, ne vous laissez pas hypnotiser par ces grands “yeux” qu’on peut observer sur ses ailes ; ces tâches circulaires, appelées ocelles, sont des leurres censés surprendre un ennemi, le tenir à distance : au vu de la taille de ces faux yeux, qu’en serait-il de celle du corps ? Trompeuses apparences… ennemi, garde tes distances !
Si ce lépidoptère est inscrit au menu d’autres espèces, lui, au contraire, s’abstiendra de tout repas ! Ce qui lui donne une durée de vie très limitée : une semaine pour la femelle, le temps pour elle de pondre plus d’une centaine d’œufs, et quelques jours pour le mâle, une durée suffisante pour remplir ses “obligations”.
Contrairement au Grand paon, où femelle et mâle sont nocturnes, le mâle du Petit paon est actif de jour. Zigzaguant rapidement dans les airs d’un vol effréné, on pourrait même le croire hyperactif. Pourquoi voler si vite, Petit paon ? Rappelons-le, sa vie est courte : son but est de trouver une femelle. Pour cela, il lui faut trouver une piste odorante, lui permettant de remonter jusqu’à la “demoiselle”.
Mais seulement voilà, les phéromones émises par la femelle, et qui sont captées par les antennes des mâles, peuvent attirer non pas un mais plusieurs prétendants. Le plus rapide ou le plus “entreprenant” d’entre eux trouvera la belle, immobile, tout proche de son lieu de naissance. Une fois fécondée, elle attendra la nuit pour prendre son essor.
Si “madame” est nettement plus grande en taille (jusqu’à 80 mm d’envergure), “monsieur” est sans aucun doute plus coloré, plus ochracé. Quant au nom de Paon, nul besoin de chercher bien loin : les ocelles de ce papillon rappellent les magnifiques dessins ornant les plumes de la queue du paon.
Texte et illustrations : Eugénie Liberelle