Quand la Consoude officie
Au détour d’une promenade printanière, sans doute avez-vous déjà croisé du regard celle que l’on appelle la Consoude officinale, ou Grande Consoude (Symphytum officinale). Cette plante vivace de 30 à 130 cm aux feuilles rigides alternes, pointues et poilues de la famille des Borraginacées se développe sur des terrains humides (marais, fossés) et profonds, lui permettant d’ancrer ses racines jusqu’à plus d’un mètre de profondeur.
A partir de mai, l’observation de ses fleurs très mellifères vaut le détour. Blanches, elles sécrèteront une odeur perceptible et attirante pour certains pollinisateurs, quand celles parées de bleu ou de rouge dragueront les hyménoptères au nez moins fin. Les bourdons sont les premiers à tomber sous leur charme, utilisant leurs puissantes mandibules pour créer un trou en bas de la fleur profonde. Sans l’intervention de ces derniers, les abeilles ne pourraient pas avoir accès au pollen trop difficile à atteindre. Toute une organisation !
Très répandue voire considérée comme envahissante par certains, la Consoude officinale est connue depuis l’Antiquité par l’Homme pour ses propriétés cicatrisantes, comme son nom vernaculaire et son étymologie l’indiquent (consolida en latin, symphyeïn en grec = union, cohésion) et aussi pour son utilité fertilisante favorisant la production de fleurs et de fruits.
Texte : Florent Creignou
Illustrations : Cécile Carbonnier