Quand les aboyeurs passent…

Ce grand limicole, un des plus grands de la famille des chevaliers, est de retour depuis quelques semaines sur le Parc où il fait une escale sur son retour de migration. Reconnaissable à son « grand » gabarit, son plumage grisâtre, ses pattes verdâtres et son bec légèrement retroussé, il est un adepte des milieux humides et côtiers. 

Son nom français nous indique en effet que son chant ressemble de près (ou de loin pour certains) à un aboiement ; son nom anglais peut aider un peu plus pour les plus sceptiques : Greenshank, qui signifie « Tiges vertes » pour la couleur verdâtre de ses pattes.

Plutôt solitaire en-dehors de la période de reproduction, on retrouve des individus isolés parmi les regroupements d’autres chevaliers comme les gambettes en abondance en ce moment chez nous. Il nous revient de la Scandinavie, de la Russie, de la Sibérie ou du nord de l’Ecosse, et part pour ses aires d’hivernages comme les côtes d’Europe occidentale, de Méditerranée ou d’Afrique. Les premiers à  se montrer chez nous sont des adultes à partir de la fin juin, puis les jeunes suivent de la mi-juillet jusqu’à octobre. 

Pour la reproduction chez cette espèce, les deux adultes s’occupent ensemble de la couvaison avec l’alternance du mâle et de la femelle, même si cette dernière reste davantage sur le nid à la fin de la nidification. La couvaison des quatre œufs dure en moyenne de 23 à 26 jours, puis les adultes vont emmener les jeunes au bord de l’eau où ils trouveront leur nourriture en abondance. Ils resteront avec eux une petite trentaine de jours jusqu’à l’émancipation et le nourrissage en autonomie.

Grâce à son long bec légèrement incurvé, le chevalier aboyeur est un carnivore exclusif et chasse  des petites proies telles que des petits invertébrés aquatiques, voire des petits poissons et des petits batraciens de temps à autre dans les eaux peu profondes.

Texte : Raphaële Thilliez / Illustration : Alexander Hiley