Quelques secondes de lecture pour le Bécasseau minute

Le Bécasseau minute est un petit oiseau de la famille des limicoles (associés aux vasières). Il est d’ailleurs le plus petit des bécasseaux avec le bécasseau de Temminck – avec qui il faut faire la différence aux jumelles !

Notre Bécasseau minute, pendant le printemps, arbore de belles couleurs rouilles ornées de noir comme des “écailles” sur le dos. Le bec et les pattes sont noirs (contrairement au bécasseau de Temminck qui a les pattes jaunes), et deux bandes blanches tracent son dos.

Ce petit oiseau est un très grand migrateur ! Même pas 50 grammes, et il peut parcourir 10000 kilomètres chaque année. Il passe sa saison de nidification au bord de l’océan Arctique et son hivernage en Afrique sub-saharienne voire jusqu’au Cap ! Les aires de répartition changeant aujourd’hui avec le dérèglement climatique, certaines populations s’arrêtent avant l’Afrique pour l’hiver, comme au niveau des côtes du sud de l’Europe. Nous sommes en plein dans la saison pour l’observer sur le Parc, puisqu’il passe chez nous en août/septembre.

Pour ce qui est de son mode de nutrition, comme tout limicole, son bec fin lui sert à aller piocher sa nourriture plus ou moins profondément dans la vase. Pendant le printemps, il se nourrit principalement de larves d’insectes, tandis qu’en hiver il diversifie son régime alimentaire et cherche des annélides, des petits crustacés et mollusques.

Si nous parlons maintenant de son mode de reproduction, le Bécasseau minute est une espèce qui pratique la double couvaison simultanée, c’est-à-dire que les deux partenaires s’investissent dans la reproduction : mâle et femelle prennent en charge un nid et sa nichée chacun de son côté. La ponte de quatre œufs a lieu en juin/juillet dans une petite cuvette garnie de mousses et brins d’herbes. Les œufs sont couvés une petite vingtaine de jours. Les poussins seront indépendants pour se nourrir, les adultes serviront de protecteurs et meneurs pour les lieux de nourrissage.

Grâce à son lieu de nidification arctique où l’Homme n’est pas, l’espèce n’est pas classée comme menacée. La sélection naturelle se fait durant ses longues migrations, où le choix du lieu de halte va être très important à la survie de l’espèce.

Texte : Raphaële Thilliez / Illustration : Alexander Hiley