Ultime départ
Lundi 12 septembre, deux groupes de 22 Cigognes blanches quittent les prairies du Parc pour prendre les courants d’air chaud. La veille, au moins 32 oiseaux s’étaient posés sur le site pour y passer la nuit. Avec le temps maussade et les légers vents de mer, leur recherche de courants thermiques est des plus laborieuses. Elles ont du mal à trouver des ascendances, à prendre de l’altitude, testant différents endroits sur le Parc. Au point de vue, tous les observateurs se régalent de ce « départ à tâtons » : l’inné peut-être, mais l’apprentissage et l’interprétation des éléments à un moment donné certainement !
Il faut dire que depuis le départ le 31 juillet des juvéniles nés ici, puis des adultes nicheurs début août, nous étions particulièrement « privés » de cigognes ! Finalement, un premier groupe choisit de partir plein sud-est, entre vol battu et légers glissés en plané. Un autre groupe part plein est à basse altitude, en contournant la baie de Somme par la forêt du Marquenterre et les bas-champs. Nous sommes en effet en pleine grande marée, et la vue de la vaste étendue marine n’est guère rassurante pour un planeur toujours à la recherche de courants d’air chauds.
Dimanche, des oiseaux bagués de Normandie (estuaire de la Seine), du Pas-de-Calais et du Parc (dont un oiseau bagué en 2004) avaient été identifiés. Finalement, seuls trois individus, peut-être plus fatigués que les autres pour tenter le vol battu, ont préféré ne pas se lancer dans l’aventure et sont encore observés le 14 septembre. À Organbidexka, dans les Pyrénées basques, déjà 454 Cigognes blanches ont franchi le col cette première quinzaine de septembre (dont un vol de 320 le 8 septembre) pour gagner l’Espagne.
Texte : Philippe Carruette / Illustrations : Jean Bail