Un paon dans le Parc !
Le Paon-du-jour (Aglais io), voilà un des papillons diurnes les plus communs de notre région. Il est aisément identifiable à sa couleur orangée avec ses ocelles sur les ailes, qui rappellent celles des plumes de la queue du paon, l’oiseau cette fois-ci ! À l’inverse, leur revers brun fait penser à une feuille morte, facilitant son mimétisme au repos.
Peu exigeant, il butine une grande variété de mets sucrés : nectar trouvé sur les chatons de saules ou sur les pissenlits, sève des arbres ou, comme son cousin le Vulcain, fruits blettes. Les œufs, au nombre de plusieurs centaines, sont pondus au revers des feuilles d’ortie ou de houblon sauvage, et éclosent au bout de deux à trois semaines. La chenille est moins connue. À son stade définitif, elle est noire brillante ornée de points blancs avec des rangées de soies éperonnées – mais non urticantes – lui donnant une allure de fil barbelé en perpétuel mouvement.
Le Paon-du-jour hiverne à l’état adulte pour les individus de la deuxième génération estivale. C’est bien lui que vous voyez à l’automne tenter de rentrer dans vos dépendances ou même dans votre maison pour trouver un lieu d’hivernage tempéré. C’est lui aussi qui, avec le papillon Citron, sera un des premiers de sortie, parfois dès fin février.
Pensez à laisser quelques touffes d’ortie dans votre jardin pour le Paon, et pas que : en soupe ou en quiche avec des lardons, c’est aussi sympa pour nous ! Il est certes encore commun mais des cantons suisses ont décrété sa protection au vu de sa baisse drastique…
Texte : Philippe Carruette / Illustration : Benjamin Blondel